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- Style : The Monkees , The Beatles , Paul Mccartney , George Harrison , Al Kooper, The Lemon Twigs
- Membre : John Lennon , Ringo Starr , Randy Newman

Harry NILSSON - Nilsson Sings Newman (1970)
Par LONG JOHN SILVER le 18 Mai 2015          Consultée 2083 fois

Harry NILSSON avait choisi de clore l’album sobrement intitulé Harry paru en 1969 par une chanson de Randy NEWMAN, autre auteur compositeur interprète qui venait de débuter une carrière solo dépourvue de (grand) succès. Point commun entre les deux hommes : leur répertoire fait l’objet de reprises par des artistes divers et établis. Les deux se vouent par ailleurs une admiration réciproque, Harry considère que Randy est capable de pondre des titres qui sont supérieurs aux siens et Randy – qui ne partage nécessairement cet avis - est ébloui par le talent de vocaliste de Harry, car l’homme a bon goût. NILSSON choisit donc de consacrer un disque entier à son compatriote songwriter et de s’émanciper de ses deux mentors en congédiant définitivement par télégramme le producteur Rick Jarrard et en laissant de côté George Tipton, son arrangeur, qu’il retrouvera juste après pour la BO de The Point.
L’album se jouera à quatre mains, Randy est au piano et Harry fait tout le reste. À la base NEWMAN pense que l’affaire sera rapidement emballée, après tout le concept piano/voix n’est pas fait pour perdre trop de temps, mais c’est mal connaître NILSSON qui va travailler d’arrache-pied sur le projet qu’il étalera sur six longues semaines… laissant son acolyte épuisé en fin de sessions.

En effet, l’homme sait se montrer acharné, retravaillant sans cesse ses interprétations, montant des harmonies complexes, étant capable d’empiler jusqu’à 118 overdubs sur un titre, incrustant ça et là des bidouillages, certains à base d’instruments électroniques, donc obligeant son partenaire à réinterpréter jusqu’à plus soif ses partitions de piano ou rendant maboule son ingénieur du son à coup de directives parfois contradictoires. Obtenant in fine un rendu aussi aérien… que dépouillé !
Et comme il se doit, l’affaire débute sur une fausse piste. « Vine St. » possède pendant 45 secondes tous les apparats d’un titre pop/rock accrocheur, guitare et basse clinquantes et chant batailleur, mais s’interrompt brusquement pour laisser le piano et la voix composer une mélodie langoureuse ornementée de chœurs élégiaques. Aussi se dit-on que les membres de QUEEN ne sont pas allé chercher ailleurs la manière de procéder afin de créer le long préambule de « Bohemian Rhapsody ». L’album ne se départira pas par la suite de ce tempo flâneur, l’automobile qui figure sur la pochette où Harry a pris le volant pour promener Randy (sur la banquette arrière) rechignant probablement à dépasser la seconde, on prend son temps afin d’admirer le paysage. « Love Story » faisant figure de locomotive pour les radios. On retrouve la chorale angélique sur la splendide « Yellow man » au texte plein de second degré, puis sur « Caroline », seul titre écrit spécialement pour l’occasion. « The Beehive State » est le passage le plus enjoué du disque, tout est dit en deux minutes. La voix de Harry parsème le chemin de merveilles en rêveries, la bluesy « I’ll Be Home » frôle la béatitude tout comme l’extatique « Living Without You », un chœur gospel accompagne la chronique « Dayton, Ohio 1903 ». « So Long Dad » qui clôt l’album original rappelle la déchirure de l’absence du père qu’Harry avait déjà évoquée avec « 1941 » et « Daddy’s Song »…

Cinq bonus viendront s’ajouter aux rééditions CD sorties depuis l’an 2000 : « Snow », dont on ignore pourquoi elle ne figura point à l’époque sur les premiers pressages, l’album étant fort court, puis les démos piano/voix de « Love Story » et « Cowboy » sont l’occasion pour nous d’écouter la voix d’Harry NILSSON au naturel. Or le résultat est confondant de beauté, surtout sur la deuxième nommée où il livre une interprétation étourdissante de puissance émotionnelle. Celles de « I’ll Be Home » et de « Living Without You », déjà nanties d’arrangements proches des versions finalisées, feront surtout plaisir aux fans complétistes.

L’album, une fois publié, ne se vendra pas bien mais obtiendra une forte reconnaissance du côté de la critique, emportant même la distinction « Album Of The Year » délivrée par le magazine Stereo Review. Cependant ce disque permit surtout à Randy NEWMAN d’enclencher la seconde puisque sa collaboration avec l’ami Harry lui ouvrit bien des portes et qu’il put alors donner une suite à un premier effort paru deux années plus tôt. Reconnaissant, Randy songera plus de vingt après à offrir la pareille à Harry. Le décès de NILSSON modifiera ce projet en un album hommage à l’incomparable vocaliste auteur compositeur qu’il fut, ouvrant le micro à de nombreux interprètes sur le disque For The Love Of Harry : Everybody Sings Nilsson ; NEWMAN n’intervenant que sur « Remember », chanson qui verra le jour sur album en 1972, mais c’est une autre histoire…

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Randy Newman (piano)
- Harry Nillsson (chant, tout le reste)


1. Vine St.
2. Love Story
3. Yellow Man
4. Caroline
5. Cowboy
6. The Beehive State
7. I'll Be Home
8. Living Without You
9. Dayton, Ohio 1903
10. So Long Dad
11. Snow (bonus)
12. Love Story (bonus Demo)
13. Cowboy (bonus Demo)
14. I'll Be Home (bonus Demo)
15. Living Without You (bonus Demo)



             



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