AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

L'amour ne peut probablement pas être décrit avec des mots. En revanche, la musique s’y prête plutôt bien.
Si les "Blues Brothers" est le meilleur hommage cinématographique à la musique que l'on puisse faire, "Moulin rouge" et sa BO sont la meilleure façon de montrer ce qu'est le sentiment amoureux. Je vais être franc : cette chronique a été très frustrante à écrire car si on n'y prête pas attention, on finit par se répéter très souvent, et on se rend compte que l'on est une vieille buse en vocabulaire (c'est simple, on a envie de dire "émotion" à chaque chanson !)!

On commence par un "Nature boy", introduction très théâtrale (qui sonne un peu comme une introduction d'un opéra) et nous voilà plongés dans un monde délirant, déjanté mais surtout très romantique et malheureusement tragique. Welcome to the Mouuuulin Wrouge (avec l'accent siouplait !). Cette BO couvre bien l'ensemble du film, chaque chanson colle parfaitement à chaque scène (on revoit vraiment le film en écoutant la musique !), chaque chanson correspond exactement à l'ambiance dégagée par les scènes:des morceaux groovy pour les fêtes dans le moulin, de poignantes ballades pour les dialogues entre la magistrale Nicole Kidman et l'émouvant Ewan Mc Gregor.

Après quelques morceaux qui posent le décor, arrive l'étoile du film : Nicole Kidman, magistrale comme actrice et comme chanteuse, fait une entrée glamour remarquée et envoûte l'audience du moulin rouge, le public présent dans le cinéma ainsi que le public qui écoute le CD. Il n'y a rien à dire, c'est la classe. Mettant au tapis tous les dragueurs invétérés, elle explique en chanson ce qu’est l'autorité féminine. Face à elle, Ewan Mc Gregor qui n'a cure des murs qu'il y a entre eux deux et qui chante à cœur ouvert, qui va même jusqu'à délicieusement nous exaspérer et exaspérer le personnage tragique de Nicole Kidman de par sa légèreté, sa simplicité ("Your song", reprise d'Elton John).

"One day i'll fly away" est le morceau qui fait prendre toute son ampleur au côté dramatique de la vie de Satine (Nicole Kidman). La relation entre les deux protagoniste ayant fini par se créer, place aux duos si émouvants et à une pluie de déclarations, de mots qui se gravent dans votre mémoire, car ce sont ceux que l'on aimerait tous pouvoir entendre. L'elephant medley est une vraie réussite avec des clins d’œils musicaux à de nombreux artistes (Beatles...). "Come what may" finit de vous achever complètement, le duo entre les deux tourtereaux est à pleurer, les instrumentations qui se rajoutent au fur et à mesure forment un crescendo émotif (ne cherchez pas dans le dico, je viens de l'inventer).

Les personnages secondaires sont aussi bien représentés (Le classieux tango de Roxanne, l'épique reprise de Queen "The Show must go on" pour les acteurs du Moulin Rouge, etc...), c'est donc à des années lumières d'être un travail bâclé et d'être un simple "film à BO" (tous ces films ratés qui utilisent une bonne BO et la casent un peu partout pour compenser la pauvreté d'un scénario). A elle seule, cette bande originale raconte l'histoire du Moulin rouge. Cela pourrait même suffire si les images du film n'étaient pas, elles aussi, somptueuses (je ne m'attarderai pas là-dessus, cela reste une chronique de la musique avant tout).

Ce film et cette musique (que je vous conseille d'écouter après avoir vu le film, elle vous "parlera" bien plus) donnent envie de vivre une telle chose au moins une fois, de pouvoir se dire ces mots si agréables à l'oreille, sans jamais regretter et ce, quelle que puisse en être la fin, y compris la plus triste.