L'artiste qui trouve son inspiration dans le bonheur comme dans la tristesse et l'adversité est nécessairement une âme en peine, un malheureux qui souffre et vit pour et par ses inspirations. Sur Putain de Camion, RENAUD se fait plus torturé que jamais, déplorant la perte de son poto et parrain de sa fille Coluche ("Putain de camion"), et exprime ses craintes de voir son amour disparaître, s'enfuir et le laisser seul ("Me jette pas", "Il pleut").

Mais Putain de Camion, ce sont aussi ces titres mordants et résolument subversifs (la désopilante "Chanson dégueulasse"), contemplatives et délicieusement désuètes ("Cent ans").

L'album, hétérogène mais de qualité constante, est à considérer comme un des tous meilleurs du blondinet, et s'inscrit dans la durée, certains morceaux nécessitant plusieurs écoutes avant de se laisser apprécier ("Jonathan", "Triviale poursuite"). Du grand RENAUD.