Tunnel of Love reste un album quelque peu oublié dans la carrière de Bruce SPRINGSTEEN et c'est fort dommage. Certes, il est difficile de faire suite à Born in the U.S.A., certes le Boss a un peu perdu de sa niaque (rock, on s'entend), certes c'est un album très eighties... Et alors ?

Je ne trouve rien à redire sur aucun titre, du faussement guilleret "Ain't Got you" (à la rythmique particulière qui lui vaudra d'être enchaîné à "She's the One" en concert) au langoureux "Valentine's Day". Tout n'est que pop-rock superbe, du vibrant "Tougher Than the Rest" au lumineux "Tunnel of Love", en passant par le doux folk acoustique de "Cautious Man", le bleu "One Step Up" avec Patti, les enivrants "All That Heaven Will Allow" et "When you're Alone". Seul "Spare Parts" se détache de par un côté bien rock efficace. Et Tunnel of Love contient une des chansons que je place dans mon top 3 du Boss : "Brilliant Disguise". Les membres du E Street Band font plus office de figurants que de vrai groupe, et au fond ce n'est pas plus mal (même si j'arrive à aimer - parfois - le saxo chez SPRINGSTEEN, je l'aurais mal accepté sur cet album qui fonctionne très bien sans). Bruce en multi-instrumentiste, c'est une sympathique révélation.

Cet album romantique reste l'un de mes préférés de SPRINGSTEEN, groupe ou seul, le premier que j'adore vraiment (en dehors de Nebraska). Un album où le Boss se confie, ce qui parti d'un contexte négatif offre un gros quelque chose de positif. Il a aussi ça d'attachant pour moi qu'il est sorti en 1987, l'année de ma naissance...