Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK / ROCK CELTIQUE  |  STUDIO

Commentaires (2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Bon Jovi, Lone Justice, Bonnie Raitt, Bob Seger , John Mellencamp , Tom Petty & The Heartbreakers
- Membre : Roy Bittan , Max Weinberg , Garry Tallent , Danny Federici , Clarence Clemons , Little Steven, Patti Scialfa
- Style + Membre : Nils Lofgren

Bruce SPRINGSTEEN - Wrecking Ball (2012)
Par SUNTORY TIME le 13 Avril 2012          Consultée 7713 fois

Ceux qui suivent l’actualité savent sans doute que la vie n’est pas rose aux USA ces dernier temps. La Crise Economiquo-financiaro-socialo-je-ne-sais-plus-trop-quoi qui frappe le Monde entier n’a pas épargné la première puissance mondiale. On semble assister ces dernier temps au Déclin de l’Empire Américain … Qui pourrait redonner à l’Amérique sa foi en l’avenir, lui redonner goût à l’espoir ? Mais … qui donc débarque entre les buildings de New York ? Qui est ce héros même pas masqué, armé de sa seule guitare et entouré d’une équipe de grands musicos ? C’est Super Bruce !! Il est de retour … et il a la rage !

La Rage, oui ! Voir son pays sombrer dans le marasme économique alors qu’à Wall Street, banquiers, spéculateurs et traders font mumuse avec des courbes abstraites, ça le rend malade, le Boss ! Ses détracteurs peuvent toujours vociférer en lui reprochant de se mêler de ce qui ne le regarde pas ; un rockeur plein aux as qui s’apitoie du sors des petites gens, ça sent l’opportunisme à plein nez… Mais il n’en a que faire de ces dires, le Bruce. Voir tout ces pauvres gens se retrouver expulsés de chez eux en quelques jours, ça fait quelque chose quand même. Et SPRINGSTEEN reprend sa guitare à bon escient et nous livre une nouvelle offrande en forme de coup de poing, dévastateur comme une boule de démolition (la fameuse « Wrecking Ball »).

Et ça tape déjà fort avec « We Take Care Of Our Own », premier extrait diffusé sur les ondes. On retrouve le son caractéristique du Boss et de son E Street Band, les note de piano finement égrainées par Roy Bittan et les mélodies très springsteeniennes. On sent que le son a été épuré, car oui, enfin, SPRINGSTEEN a changé de producteur ! Et c’est fort judicieux, car le travail de Brendan O’Brien, s’il était formidable et novateur sur The Rising, s’est avéré médiocre sur Working on a Dream, ce qui a valu beaucoup de critiques sur ce précédent effort du Boss, trop pop et mielleux par moment.

Rien de cela ici ; Wrecking Ball est un album résolument Rock avec un grand « R » ! On retrouve un son moins éloigné des grands albums d’entant, et le travail du nouveau producteur Ron Aniello y est sûrement pour quelque chose. C’est probablement à lui qu’on doit aussi les influences qui font de Wrecking Ball un album bien à part dans la grande discographie de SPRINGSTEEN. En effet quelle surprise d’entendre des sonorités celtiques sur quelques morceaux, comme les entraînants « Easy Money », « Shackled and Drawn » et « Death to My Hometown », où les violons s’y donnent à cœur joie, et pas à la sauce country américaine (ce que je ne peux personnellement pas supporter). Et y a même des flûtiaux, c’est dire ! Manque plus qu’une harpe celtique et SPRINGSTEEN va se prendre pour Alan Stivell !

En tout cas le résultat est à la hauteur de nos espérances. SPRINGSTEEN ne semble jamais si inspiré que lorsqu’il est en colère. Et cette colère ne se remarque pas à la première écoute car la majorité des chansons sont joyeuses et pleines d’entrain. Exception faite de « Jack of All Trades », seule chanson vraiment lente du disque (les bonus mis à part). D’ailleurs c’est peut être son seul point faible, car à part le solo final de Tom Morello (oui, le gratteux de RAGE AGAINST THE MACHINE !), il n’y a rien de très prenant dans ce titre de 6 minutes un peu longuet. Et la mélodie n’est pas assez intense pour être sensible à la noirceur du morceau. C’est toute l’intelligence de SPRINGSTEEN de pousser des coups de gueule dans des chansons qui paraissent plus légère lors d’une simple écoute. L’exemple parfait est bien sûr « Born in the USA », faussement comprise comme une chanson en honneur à l’Amérique, alors qu’il critiquait l’accueil glacial que recevait les GIs de retour du Vietnam. C’est avec un rythme des plus dansant que Bruce nous relate les ravages fait par les spéculateurs immobiliers dans une ville, en chassant tout les habitants de chez eux, car incapable de payer un loyer exorbitant (« Death to My Hometown »). En tout cas il y a un désir de résister qui apparaît, voire de tout foutre en l’air. Ne dit-il pas « Allez, apporte ta boule de démolition / Et fait ton meilleur tir ! » dans la chanson titre ? Ici ça s’apparente davantage à une partie de bowling, ou les traders et autres financiers véreux seraient les quilles … Belle métaphore. En tout cas « Wrecking Ball » mérite bien d’avoir donné son nom à l’album car elle s’avère être un véritable hymne contre la morosité ambiante. On pense à la chanson « The Rising » sur l’album du même nom. Ce genre de chanson réussit à redonner de l’espoir dans les périodes difficiles. Avec les « lalala » de circonstance ainsi que des cuivres enflammés, rien à redire, c’est du plaisir pour les oreilles !

« You’ve Got It », elle, est assez surpenante car on croirait entendre le chant de SPRINGSTEEN de l’époque Darkness (…) ou The River. Ce titre n’aurait pas détoné sur ces disques du glorieux passé. Quand à « Rocky Ground », c’est la chanson qui a fait le plus jaser à cause de son passage rap, interprété par une rappeuse que je n’ai pas su identifier (certaines rumeurs parlent de RIHANA …). Pour être franc, ces 20 secondes et quelques de rap ne méritent pas tant de bruit. Et ça fonctionne plutôt bien dans ce morceau à la rythmique lente mais néanmoins entraînante. Et puis il y a « Land of Hope and Dreams » … alors là mes amis, c’est un chef d’œuvre que vous avez là ! Ce genre de chanson du même acabit que « Wrecking Ball » ou « The Rising », mais en plus long, plus beau, plus fort ! Même si ce titre a déjà fait ses preuves sur l’excellent Live in New York City, 11 ans auparavant, retrouver cette chanson en studio est une aubaine formidable. Les beats électronique ne dénaturent en rien le morceau, les chœurs féminins non plus. Et puis, Clarence Clemons est là …

Clarence Clemons, le « Big Man », le saxophoniste de toujours du E Street Band, le colosse fidèle au jeu surpuissant. Celui sur qui SPRINGSTEEN pouvait toujours s’accouder (voir la pochette de Born To Run). Clarence Clemons n’est plus. Mort il y a quelques mois. C’est le deuxième pilier du E Street Band qui tombe après le claviériste et accordéoniste Danny Federici en 2008. La Rue E ne sera plus jamais comme avant. Et entendre ce qui est probablement une de ses dernières prestations enregistrées. Et sur ce morceau de surcroît. Comme un Au Revoir. « Il était si grand, trop grand pour mourir ! » comme dit le Boss dans le livret de l’album.

Que rajouter de plus ? Wrecking Ball s’écoute avec un grand plaisir du début à la fin, sans points faibles, mis à part « Jack of All Trades ». A presque 40 ans de carrière discographique, le Boss n’a rien perdu de sa fougue et de sa force, malgré la disparition de certains de ses frères d’arme. Wrecking Ball s’affirme, je pense, déjà parmi les meilleurs albums de 2012. Une réussite.

Cette Amérique à genoux, on n’a envie que d’une chose, c’est qu’elle se relève, plus juste et plus belle. Toute l’Amérique qu’on aime.


Note : entre 4 et 4,5



P.S : Je ne saurai que trop vous recommander les bonus de la version collector de l’album. En effet « Swallowed Up » est une chanson folk aux ambiances lourdes et magistrales, relatant la vie des baleiniers. Original venant d’un homme qui a essentiellement chanté la terre de l’Amérique Profonde... Quand à « American Land », c’est un classique live du Boss depuis les années 80, et pour la première fois en studio ici. Réinventé à la sauce celtique, « American Land » devient une chanson déjantée et encore plus dansante. Bref, un must !

A lire aussi en ROCK/FOLK CELTIQUE :


KALFFA
Dimanche Chouchen (2022)
La belle ascension des alpinistes bretons




KARNATAKA
The Storm (2000)
Une tempête hyper mélodique


Marquez et partagez





 
   SUNTORY TIME

 
   GEGERS
   MARCO STIVELL

 
   (3 chroniques)



- Bruce Springsteen (chant, guitares, banjo, piano, claviers, batterie )
- Ron Aniello (guitare, bass, batterie, choeurs ...)
- Patti Scialfa (choeurs)
- Roy Bittan (claviers)
- Max Weinberg (batterie)
- Steve Van Zandt (mandoline, choeurs)
- Clarence Clemons (saxophone)
- Soozie Tyrell (violon)
- Tom Morello (guitare)
- Divers Autres Musiciens Et Choristes ...


1. We Take Care Of Our Own
2. Easy Money
3. Shackled And Drawn
4. Jack Of All Trades
5. Death To My Hometown
6. This Depression
7. Wrecking Ball
8. You’ve Got It
9. Rocky Ground
10. Land Of Hope And Dreams
11. We Are Alive
- bonus Tracks Edition Collector
12. Swallowed Up (in The Belly Of The Beast)
13. American Land



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod