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Bruce SPRINGSTEEN - Human Touch (1992)
Par MARCO STIVELL le 6 Novembre 2010          Consultée 8132 fois

Cette chronique de Human Touch est volontairement liée à celle de Lucky Town, ceux que l'on appelle les "albums jumeaux".

Lorsque sort Human Touch, dans le courant de l'année 1992, il y a longtemps que la musique de Bruce a tout de même pas mal évolué. S'il restait un des puissants chefs de file du courant rock, sa musique était aussi devenue un peu plus variété. Tunnel of Love en était la preuve formelle (de même que certains aspects de la tournée qui en a découlé), mais Born in the USA avait aussi sa petite dose, ou même déjà The River ("I Wanna Marry you"...) Quoiqu'il en soit, il n'est pas bien difficile de comprendre un album tel que Human Touch. Après avoir connu les déboires amoureuses au milieu des années 80, Bruce a enfin trouvé l'amour (parfait ?) en se liant avec sa choriste Patti Scialfa, qui lui a donné en cette fin de décennie 80-début 90 deux beaux enfants. Le rockeur nage donc dans le bonheur et tient à nous le dire, ce qui est hautement compréhensible bien que sur le principe, le disque soit sur une corde raide.

En effet, on dit souvent que les artistes ne sont jamais autant à leur meilleur que lorsqu'ils sont déprimés. Vérité ou abomination, à chacun de choisir, sachant tout de même que parfois, c'est presque comme si certains voulaient que leurs artistes préférés soient "dans le noir", afin de remonter la pente sur le plan de leur carrière jugée de plus en plus mauvaise par ces mêmes personnes. Une telle attitude me laisse perplexe. Bruce a connu le noir durant sa carrière, à deux moments bien précis, et pour le die-hard fan, il en a résulté deux albums bien opposés en l'espace de dix années, Darkness on the Edge of Town, souvent considéré comme son meilleur et Tunnel of Love son plus mauvais (alors que pour moi il est le meilleur), avant la parution de Human Touch du moins. Concernant ce dernier, on le connait le résultat, album le moins bien vendu de la carrière de Bruce (à peine plus que Lucky Town) et souvent décrit comme son moins inspiré. Au point que Bruce se sentira obligé de le reconnaître plus tard, en concert. Grosso-modo, la phrase est "J'ai écrit sur les hommes tout seuls, puis sur les hommes rencontrant les femmes, puis sur l'homme et la femme dans la voiture roulant sur la route, enfin l'homme et la femme descendant de la voiture... et ça doit être là que j'ai merdé..."

Passé le contexte et l'avis plus ou moins général, penchons-nous un peu sur ce premier des deux jumeaux. La première chanson qui lui donne son titre est le seul véritable hit, qui a tout de même eu du mal à représenter dignement l'album en termes de popularité, parce que qualitativement il est splendide. Du Bruce SPRINGSTEEN pur jus, trois accords simples (Sol - Fa ou Do sus - Do), une super équipe (Jeff Porcaro, batteur de Toto décédé la même année et Roy Bittan, seul membre du E Street Band que Bruce a gardé auprès de lui), un super son, une certaine dynamique et toujours cette voix si puissante, que Bruce sait toujours adapter en fonction des registres... Mais cette formule convient tout à fait à d'autres titres de l'album qui auraient mérité de marcher, notamment "Gloria's Eyes", "Roll of the Dice" et "Man's Job" parmi les plus rapides, "Soul Driver", "Cross my Heart", "Real World" et "I Wish I Were Blind" pour les plus lentes, même si c'est un terme relatif pour certaines. Quoiqu'il en soit, elles sont toutes caractéristiques de la nouvelle orientation musicale de Bruce, à savoir un registre plus "rock soul", que les choeurs très à propos des chanteurs noirs Sam Moore et Bobby King viennent soutenir gaiement (à tel point que Moore nous fait part de son rire sur "Soul Driver" !).

Seulement voilà aucun de ces titres, en dehors du leader "Human Touch" dont la version album longue de six minutes est préférable par rapport à celle du single, n'aura eu de réelle chance pour porter l'album à travers les charts, et si c'est fort dommage, on ne peut s'empêcher de garder en mémoire le fait que ce disque ne peut pas être un disque-emblême de Bruce, tout en ne sachant pas pourquoi exactement. Là où Tunnel of Love présentait des chansons séduisantes dès le premier coup en variant les contextes, peut-être le problème de Human Touch vient-il de sa trop grande unité - qui ne concerne pourtant pas la totalité des titres -, ou du fait de souffrir d'être sorti en même temps qu'un disque nettement plus réussi ? Difficile à dire, très difficile même... Et pourtant, les bonnes, voire très bonnes chansons ne manquent pas. On retiendra parmi les plus connues le morceau-titre, "Soul Driver", "Man's Job", le fiévreux "Roll of the Dice" et la très belle ballade "I Wish I Were Blind", et parmi les moins connues "Cross my Heart", "Real World", "The Long Goodbye", ainsi que le très ambiancé "57 Channels (And Nothin' On")" - Bruce à la basse ! -. En fait sur quatorze chansons, seule "Real Man" peut être réellement considéré comme un bémol pour l'album, malgré l'apparition-surprise (tout comme pour "Soul Driver") de David Sancious, ancien clavier du E Street Band et qu'on a par la suite retrouvé entre autres aux côtés de Peter Gabriel et Sting. Enfin, non content de nous offrir autant de bonnes chansons en électrique, Bruce a tenu à nous régaler de deux petites perles folk, comme il l'avait fait avec le très beau "Cautious Man" sur Tunnel of Love. "With Every Wish" clôt la première partie du disque de manière splendide, malgré la présence d'une trompette "muted" jazzy et non pas normale, chose qui aurait peut-être été préférable au vu de, pour faire un anachronisme, l'utilisation des cors et trompettes que Bruce fera beaucoup plus tard sur des chansons de ce type. Enfin "Pony Boy" qui est une ballade traditionnelle, se démarque aussi du reste mais reste très agréable grâce aux harmonies vocales de Patti Scialfa, à l'harmonica et la petite nappe de synthé discrète qui annonce le futur album (après Human Touch et Lucky Town donc).

Bel album bien qu'encore une fois ni dispensable ni totalement marquant. On va dire moyen positif. Si Bruce ne s'est pas raté comme il a "dû" le reconnaître en public, du moins pour cet album, il est clair que l'on peut le remercier d'avoir fait un jumeau...

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   MARCO STIVELL

 
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- Bruce Springsteen (chant, guitare, basse)
- Roy Bittan (claviers)
- Randy Jackson (basse)
- Jeff Porcaro (batterie, percussions)
- Patti Scialfa (chant)
- Tim Pierce (seconde guitare)
- David Sancious (orgue)
- Ian Mclagen (piano)
- Mark Isham (trompette)
- Michael Fisher (percussions)
- Douglas Lunn (basse)
- Kurt Wortman (batterie)
- Sam Moore, Bobby King, Bobby Hatfield (chœurs)


1. Human Touch
2. Soul Driver
3. 57 Channels (and Nothin’ On)
4. Cross My Heart
5. Gloria’s Eyes
6. With Every Wish
7. Roll Of The Dice
8. Real World
9. All Or Nothin’ At All
10. Man’s Job
11. I Wish I Were Blind
12. The Long Goodbye
13. Real Man
14. Pony Boy



             



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