La Découverte ou l'Ignorance reste avant tout pour moi ce poème éponyme, déclamé avec ferveur par un Jean-Louis Jossic habité sur fond d'arpèges du plus bel effet. Car la est la raison d'être de Tri Yann : exister à travers cette découverte assumée.

Mais ce discours final voit son chemin pavé d'une pléthore de titres instrumentaux ou non tous plus réussis les uns que les autres et faisant de cet album un des tous meilleurs de la formation bretonne. On pense bien sûr à cet immense succès des Trois Jean qu'est "La jument de Michao", mais ce serait diminuer l'impact de titres moins connus et tout autant appréciables, à l'image du "Mariage insolite de Marie la Bretonne", qui sous couvert d'une mélodie doucereuse nous narre à demi-mot une terrible histoire de viol. "Kiss the children for me Mary" ou l'instrumental délicat "Mrs Mac Dermott".

Aucun titre réellement dispensable ne figure sur cet album, à l'exception peut-être d'un "Grand valet" redondant et inutile. Intégrant pour la première fois guitare électrique et basse imposante, La Découverte... est le premier véritable album indispensable des Trois Jean.