Alors que La Découverte ou l'Ignorance était marqué par une suprématie des mélodies au profit d'un album en tous points délectable, Urba se veut plus difficile d'accès, les titres se faisant plus sombres, moins immédiats. Reste que l'album contient quelques unes des meilleures compositions des trois Jean. C'est bien entendu "Le soleil est noir", titre a capella a propos de la catastrophe de l'Amoco Cadiz qui réunit tous les suffrages. La force et la puissance dégagée par l'interprétation en solo ou en harmonie des trois Jean font de ce titre un des plus poignants et prégnants de son répertoire pourtant fourni.

Mais le reste de l'album ne manque pas d'attraits : "Le vieux Laudia", l'engagé "Kerfank 1870" font partie de ces morceaux passés à la postérité, au même titre que le long et délicieux "An distro...". Moins connus, "Branle de St Cyr..." et "L'aimante de la grand-messe" sont à compter parmi les meilleurs morceaux d'un album décidément irrésistible, bien que légèrement en-deçà de son prédécesseur.