L’après-Fish ayant été géré à merveille avec l’album Season's end, MARILLION se devait de confirmer et aussi de rassurer les vieux fans comme les nouveaux.

Quand j’évoque Holidays in Eden avec des amis, j’en parle comme l’album le moins intéressant du groupe et également comme le plus 'pop'. C’est toujours le problème d’apprécier une oeuvre en tentant de la juger seule mais en ne pouvant s’empêcher d’être influencé par le passé de l’artiste, de ce qu’on attend de lui, etc.
Quand on est fan de MARILLION, on attend des compositions sophistiquées, de la poésie, une ambiance envoûtante ou que sais-je encore ! C’est pour ça que la première fois qu’on écoute ce deuxième album de la période Steve Hogarth, on a de quoi être surpris. Cela sonne résolument rock/pop. Quel était le but du groupe à l’époque ? Percer tel un groupe à tubes ? Je n’en sais rien. Toujours est-il que ça y ressemble bien.

Des morceaux comme "Cover My Eyes", "No One Can", "Dry Land" ou "Waiting to Happen" sont autant de chansons au profil 'radio-diffusable'. Même la production est très orientée rock/pop. Malheureusement, au début des années 90, le style de MARILLION n’est pas vraiment sur la vague et ils ne reproduiront pas le "Kayleigh" de 1985, seul réel tube du groupe. Les singles de Season's End ont même mieux marché que ceux d’Holidays in Eden.

Que peut-on attendre de cet album alors ? Même s’il s’éloigne du rock progressif, les chansons citées plus haut n’en sont pas moins agréables. Ils ont voulu faire du commercial mais, franchement, c’est bien foutu. Les chansons sont vraiment plaisantes et même entraînantes, d’autres un peu plus originales comme le somptueux morceau d’ouverture "Splintering Heart", la balade "The Party" et les trois derniers morceaux "This Town" - "The Rakes Progress" - "100 Nights" qui s'enchainent sur une longue suite formant ainsi une seule et même pièce.

Il ne faut pas attendre de Holidays in Eden un album aussi ambitieux que les précédents, mais pour celui qui veut bien connaître MARILLION, il est important de savoir qu’Holidays in Eden existe et que certains de ses titres sont régulièrement joués en concert.