Au crépuscule des années 80, MARILLION vit des moments difficiles. Son chanteur-compositeur charismatique, Fish, vient de quitter le groupe. Le vide laissé est terrible et beaucoup pensent que la formation écossaise ne s'en relèvera pas. Pourtant, les musiciens orphelins trouvent un remplaçant en la personne de Steve Hogarth et écrivent le premier album de la deuxième période du groupe  : Seasons End.

Cet album est sans doute un des meilleurs de MARILLION. Il est parvenu à faire la fusion entre des morceaux simples et beaux et d'autres plus complexes, typiques du rock progressif. Les trois singles ("Easter", "The Uninvited Guest" et "Hooks in You") furent d’ailleurs commercialement bien soutenus avec des clips qui passaient régulièrement sur MTV.

Tout commence par la très longue intro du morceau d’ouverture : "The King of Sunset Town". Honnêtement, ce n’est pas mon préféré. Il m’arrive souvent de commencer l’écoute de l’album par la deuxième piste. "The King..." met longtemps à démarrer et je trouve sa mélodie et son refrain moins agréable que le reste de l’album. Mais je suis sûr que certains y trouvent leur compte.
Viennent ensuite les deux singles "Easter", ballade magnifique avec un long solo de guitare à la fin et dont la version simple est amputée pour des raisons commerciales, et "The Uninvited Guest, single atypique avec une intro à la batterie. Je le trouve très réussi, son refrain est vraiment entraînant.
C’est alors que débarque une chanson de 10 minutes : "Seasons End" itself ! Deux parties : une première, classique, qui ressemble à une ballade, puis un long passage bizarre, typique d’un groupe progressif, mais parfaitement écoutable et très plaisant.
Dans les chansons suivantes, on trouve à boire et à manger : "Holloway Girl" ne me plaît pas du tout, je la trouve désagréable et inintéressante, tandis que "Berlin" est somptueuse, avec un final jouissif qui ne veut pas se terminer. "After Me" est une petite chanson plaisante et sans prétention. Après ça, vient la grosse guitare du dernier single "Hooks in You", proche du hard rock, dont le riff vaut le détour. Enfin, MARILLION revient au style plus progressif de "The Space" dont la chouette intro au synthé précède une chanson puissante, divisée en deux parties : vraiment superbe.

Seasons End s'avère en définitive assez varié, mais le tout donne une impression de cohérence et de maîtrise musicale. Même si j’ai laissé entendre que certains morceaux me plaisaient moins, c’est un album que je conseille à tous ceux qui voudraient découvrir un groupe dont on ne parle pas assez.