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HARD ROCK  |  STUDIO

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1979 1 Trust
1980 1 Repression
1981 1 Marche Ou Crève
1983 1 Trust IV
1984 1 Rock 'N Roll
1996 Europe Et Haines
2000 Ni Dieu Ni Maître
2008 13 A Table
2018 Dans Le Même Sang
2019 Fils De Lutte
2022 Propaganda

E.P

1988 En Attendant

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1988 Paris By Night
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1978 Prends Pas Ton Flingue
1979 Trust
1980 Repression
1981 Marche Ou Creve
1983 Trust Iv
1984 Rock'n'roll
1988 Paris By Night
1989 En Attendant
1992 Live
1996 Europe Et Haines
1997 A Live - Tour 97
2000 Ni Dieu Ni Maître
2001 Tribute To Trust
2006 Soulagez-vous Dans Les U...
  Soulagez-vous Dans Les U...
2008 13 à Table
2018 Dans Le Même Sang
2019 Fils De Lutte
2020 Re.ci.div - Session 1
  Re.ci.div - Session 2
  Re.ci.div - Session 3
2022 Propaganda
 

- Style : Vulcain
- Membre : Iron Maiden, Fred Guillemet Band
- Style + Membre : Bernie Bonvoisin

TRUST - Repression (1980)
Par NESTOR le 21 Avril 2018          Consultée 4531 fois

"Antisocial, tu perds ton sang-froid.
Repense à toutes ces années de service."

Qui n’a pas déjà entendu, à défaut d’hurler, jusqu’à satiété ce refrain ?
"Antisocial" est en effet un hymne intemporel dans l’hexagone, au même titre qu’un "Smoke On The Water" ou qu’un "Smells Like Teen Spirit". Mais alors que ces derniers titres ont un contenu assez léger, voire difficilement compréhensible, TRUST balance avec "Antisocial" un petit brûlot dont on imagine mal aujourd’hui comment il a pu trouver résonance auprès du public.

Il faut dire qu’en 1980, TRUST, fort du succès de son très bon premier album, surfe sur la frustration ambiante qui accompagne la fin du mandat de Valéry Giscard d’Estaing et sur la soif de changement d’une partie de la jeunesse. Ce besoin d’exutoire que le Punk aurait dû assouvir s’il n’avait pas été en grande partie occulté en France par la vague Disco, TRUST va y répondre en y mettant les formes et le fond.
En février 1980, le groupe retourne au Scorpio Sound Studio de Londres pour enregistrer son second disque. A cette occasion, il retrouve Bon SCOTT (AC/DC) qui travaille sur le successeur de Highway To Hell et avec lequel le groupe enregistrera, le 13 février 1980, une version de "Ride On" qui ne verra le jour qu’en 2000.
Six jours plus tard, le 19 février 1980, Bon SCOTT décède. TRUST, qui venait d’apprendre la veille que son premier album était disque d’or, lui dédie son nouvel opus.

Le disque rencontre un succès immédiat dans l’hexagone où il se vend à 1 million d’exemplaires en moins d’un an. Cette réussite populaire est un véritable raz de marée qui voit les sacs « US » des écoliers de l’époque s’orner d’un 'TR.US.T' du meilleur effet et le refrain précité résonner dans toutes les oreilles.
TRUST assure la promotion de ce Répression via une tournée titanesque qui voit le groupe écumer un nombre ahurissant de salles en France et même tenter de s’exporter en Europe (le groupe participe au festival de Reading) via une version anglaise de l’album pour laquelle ils demandent à Jimmy PURSEY, chanteur du groupe punk SHAM 69, de leur prêter main forte pour la traduction.

Habile combinaison de hard-rock, de blues et de punk, Répression est bien plus qu’un simple album de hard-rock. La diversité des compositions, des ambiances, des tempos fait de ce disque une œuvre pouvant rassembler un très large public. Les légers défauts de l’album précédant (une production un peu faiblarde et des compositions parfois un peu dispensables) sont ici totalement gommés. Le groupe est stupéfiant d’efficacité, de ferveur et de cohésion. Cela est d’autant plus surprenant que le line up vient tout juste d’être remanié. Yves BRUSCO reprenant la basse laissée par Raymond MANNA. Alors que peu de temps après, Kevin Morris remplacera Jean Emile HANNELA à la batterie.
La section rythmique assure d’ailleurs son devoir sans éclats particuliers. La magie venant principalement de la voix de Bernard 'Bernie' BONVOISIN et de la guitare de Norbert 'Nono' KRIEF. Ce dernier brille de mille feux. Que ce soit en rythmique ou en soliste, il éclabousse le disque de son feeling et de sa technique. Son jeu est agressif et rapide tout en restant précis et clair. A l’image des riffs d’"Antisocial" et d’"Instinct de Mort", ses interventions sont toujours inspirées.
L’autre magicien du groupe n’est autre que Bernie. Bien que sa voix soit aux antipodes du style de chant haut perché popularisé par les chanteurs hard de l’époque, il apporte une saveur toute particulière au groupe. La clarté de son élocution, la chaleur de sa voix et son sens de la mélodie se combinent à merveille avec le son des guitares et les paroles, souvent brutes et hargneuses. Il est vrai que les textes, qui sont considérés comme l’une des marques de fabrique du groupe et l’un de ses points forts, sont très corrosifs et nécessitent une exposition et une diction parfaite. C’est le cas ici avec une production excellente.

Mais le tube "Antisocial" ne doit pas éclipser le reste des morceaux. "Monsieur Comédie" avec son tempo endiablé qui va crescendo traite du retour de l’Ayatollah Khomeini en Iran un an auparavant. Si l’on se replace dans le contexte, la dureté des propos est assez surprenante (prémonitoire ?) au regard de l’aura assez positive dont disposait encore à cette époque le dignitaire iranien du fait de sa présence en France et de son image de libérateur du peuple.
"L’Instinct De Mort", qui reprend le titre du livre de Jacques Mesrine publié illégalement 3 ans plus tôt, traite de la mort de ce dernier 4 mois auparavant. La violence des paroles et celle de la musique sont encore une fois assez surprenantes et nous invitent à nous replonger dans une époque, pourtant pas si lointaine, où la liberté d’expression avait une toute autre dimension.
"Au Nom De La Race", peut-être le morceau le plus faible de l’album, introduit une section de cuivres du plus bel effet.
"Passe" est une occasion pour le groupe de mettre en avant ses racines blues-rock.
"Fatalité", le premier single, préfigure peut-être le besoin d’évolution que ressentira le groupe quelques années plus tard. Ce morceau alterne les tempos et les sonorités en ayant notamment recours à un piano et à un saxophone, pour un résultat excellent. La musique, comme les paroles, jouant sur la dualité douceur/dureté. Le thème de la difficulté de vivre dans les cités y est abordé de manière originale et décalée.
"Saumur" est un titre un peu à part. Bien qu’assez "pauvre" au niveau musical, sa renommée est très forte auprès des fans. Encore une fois, le décalage entre la violence des paroles et la relative douceur de la musique fait des merveilles. Le tempo lourd et lent, conjugué au style déclamatoire de Bernie, concourt à faire de cette charge contre la bourgeoisie provinciale bien-pensante un titre fort.
Les paroles de "Le Mitard" sont écrites par Jacques Mesrine. Le titre commence par une déclamation lancinante et froide soutenue seulement par la basse, puis s’emballe pour terminer brusquement par la diffusion d’une déclaration de Mesrine. L’ambiance est oppressante et le texte bien dérangeant.
"Sors Tes Griffes" aborde également l’univers de la prison et des difficultés liées à la réinsertion des anciens prisonniers. Un morceau très violent, porté par la hargne et la passion de Bernie, et dont le final est sublime d’émotion.
"Les Sectes" clôture l’album en beauté. Le groupe proposant là un véritable feu d’artifice. Les guitares fusant dans tous les sens et le débit style « mitraillette » de Bernie font de ce titre un petit bijou speed. Prenant comme prétexte le suicide collectif de 914 membres de la communauté du Temple du peuple sous la direction de Jim JONES en 1978, le groupe se livre à une violente critique des dérives religieuses, montrant une fois de plus qu’il a le sens de la formule choc.
Petite anecdote au sujet d’"Antisocial", il se dit que ce titre a été enregistré dans les locaux de Sony, leur maison de disque de l’époque, et que lorsqu’est venu le temps d’ajouter le chœur final, il ne restait plus dans les locaux que les grands pontes du label, dont Alain LEVY. Et que ceux-ci ont accepté de hurler les « An-ti-so-cial » finaux.

Répression est le disque de hard-rock (au sens large) le plus vendu en France. Et il y a fort à parier qu’au regard de la crise de l’industrie du disque, cette place ne lui sera jamais ravie. La résonance de cet album peut également être évaluée, d’une part par la reprise que le groupe Anthrax, alors au faîte de sa gloire, fait du titre "Antisocial" sur son album State Of Euphoria en 1988. Cette reprise est désormais considérée comme un classique incontournable du groupe new-yorkais qui reprend d’ailleurs "Les Sectes" un peu plus tard. Et d’autre part, par la présence de ce titre sur le jeu vidéo "Guitar Hero III : Legends Of Rock".

Une réussite totale pour un disque d’une maturité et d’un avant-gardisme époustouflants, et certainement le meilleur album d’une discographie pourtant très riche.
Bien plus qu’un simple album, cet opus est le témoin de son époque.

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   (2 chroniques)



- Bernie Bonvoisin (chant)
- Jean Emile Hanela (batterie)
- Norbert 'nono' Krief (guitares)
- Yves 'vivi' Brusco (basse)


1. Antisocial
2. Monsieur Comédie
3. Instinct De Mort
4. Au Nom De La Race
5. Passe
6. Fatalité
7. Saumur
8. Le Mitard
9. Sors Tes Griffes
10. Les Sectes



             



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