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FOLK-ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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STEELEYE SPAN - Bloody Men (2006)
Par MARCO STIVELL le 21 Janvier 2020          Consultée 1101 fois

STEELEYE SPAN sort désormais des albums à un rythme effréné, conjointement aux tournées, et c'est cette activité intense qui, parfois, déteint sur les albums, même si le line-up des années 2000 fait preuve d'une belle stabilité manquant aux deux décennies qui ont précédé.

Bloody Men a le même problème que d'autres albums d'alors, un milieu moins intéressant, mais au moins, on retient plus de choses et mieux que sur l'album de Noël. "Bonny Black Hare", et "Demon of the Well" se caractérisent par des éléments blues directement apportés par la guitare de Ken Nicol, qu'elle soit électrique ou acoustique, ce qui distingue le son copieusement des années Bob Johnson. Sur la seconde des deux chansons, entendre la voix de Maddy Prior se poser naturellement aux côtés de la guitare slide marque un instant de pure grâce. Sachant que le reste du morceau, plus rock et narratif avec ses railleries satanistes et ses cris de fantômes, demeure absolument génial !

Et puisque l'on parle de Prior en duo avec Nicol, il convient de mentionner "The Dreamer and the Widow", auquel s'ajoute la finesse du violon de Peter Knight. Une parenthèse vraiment jolie comme la chanteuse nous en avait offert, il y a longtemps ("Some Rival" en 1978 sur Storm Force Ten, pour ne citer que lui). Knight, d'ailleurs, réserve lui aussi quelques belles surprises comme sur "Bonny Black Hare" où, à renfort d'électrification, il imite avec brio un solo de guitare électrique, au point que c'en est confondant. Le chant éraillé de Prior, très théâtral là encore, a lui aussi de quoi surprendre.

Liam Genockey gère quelques effets tribaux et Rick Kemp est mieux mis en avant sur ce disque. Les arrangements semblent alambiqués mais pas tout le long : le STEELEYE SPAN de "Lord Elgin" se retrouve à faire de la pop californienne made in England de toute beauté, choeurs à l'appui ! On peut aussi apprécier l'ambiance fraîche de l'instrumental countrysant "The 1st House in Connaught", repris de l'album Tempted and Tired (1989), mais c'est un titre déjà plus bancal.

Pas moyen de se tromper en revanche en ce qui concerne "Whummil Bore", morceau folk repris d'un air traditionnel qui raconte l'histoire croustillante d'un serviteur observant une dame se déhabiller par un trou dans le mur, ou encore "The Story of the Scullion King" au ton médiéval rondemant mené et qui se mue habilement en ballade soft. Pareil pour la nouvelle reprise de "Cold, Haily Windy Night", morceau dense et déjà présent sur Please to See the King (1970), qui porte bien son nom et trouve ici un son plus rock et approprié. Les riffs de Knight sont excellents, tout comme le duo féminin-masculin vocal, l'unisson basse-guitare... Grandiose ! Difficile également de ne pas fondre pour "Lord Gregory" (ou "The Lass of Roch Royal" dans le folklore), ballade à la délicatesse crépusculaire et à l'épique solo de guitare électrique.

L'album pourrait s'en tenir là, mais non, c'est un double ! Enfin, un et demi. Pour la première fois, STEELEYE SPAN tente l'exercice de la chanson progressive véritable et réserve ce format de 15 minutes à un mini-album bonus. On disait que Rick Kemp était mieux mis en avant ; il est précisément le meneur de cette composition appelée "Ned Ludd" et divisée en cinq parties.

Consacrée à deux mouvements socio-politiques majeurs et sanglants de l'Angleterre du début de la Révolution Industrielle (le luddisme et le massacre de Peterloo), cette pièce-maîtresse alterne les différents aspects musicaux de l'album, folk, blues-rock, pop-country, avec une franche réussite. Notons particulièrement la deuxième partie avec son thème mélodique "royal", et la dernière qui commence avec une polyphonie vocale a-cappella, chose dont STEELEYE SPAN a le secret et qu'il avait réussi à nous faire oublier depuis le début de l'album ! Ce mini-disque rattrape allègrement les quelques baisses de régime du "normal" et fait de Bloody Men un détour obligatoire dans une telle discographie !

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   MARCO STIVELL

 
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- Maddy Prior (chant)
- Peter Knight (violon, chant)
- Rick Kemp (basse, chant)
- Ken Nicol (guitares, chant)
- Liam Genockey (batterie, percussions)


- bloody Men
1. Bonny Black Hare
2. The Story Of The Scullion King
3. The Dreamer And The Widow
4. Lord Elgin
5. The Three Sisters
6. The 1st House In Connaught
7. Cold Haily Windy Night
8. Whummil Bore
9. Demon Of The Well
10. Lord Gregory

- ned Ludd
1. Part 1 : Inclosure
2. Part 2 : Rural Retreat
3. Part 3 : Ned Ludd
4. Part 4 : Prelude To Peterloo
5. Part 5 : Peterloo The Day



             



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