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FOLK éLECTRIC BRITANNIQUE  |  STUDIO

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STEELEYE SPAN - Ten Man Mop, Or Mr Reservoir Butler Rides Again (1971)
Par MARCO STIVELL le 6 Septembre 2012          Consultée 3704 fois

Ten Man Mop, or Mr. Reservoir Butler Rides Again... Comme d'habitude, STEELEYE SPAN a choisi un titre d'album raffiné et en rapport direct avec son passé. La formule première, Ten Man Mop, est en rapport direct avec ces foires à l'emploi de l'époque médiévale («mop-fair», remplacé par «job-fair» aujourd'hui), où les ouvriers venaient chercher du travail. Le fait qu'il n'y ait que dix hommes peut paraître risible, et quelque part cela traduit la fierté du groupe de ne plus travailler, ni d'être à la recherche d'un emploi. Quant au sous-titre «Mr. Reservoir Butler Rides Again», c'est un simple hommage à une personne qui avait interprété une des chansons de l'album il y a longtemps, et dont les patronymes (...Reservoir Butler !) ont tellement marqué le groupe qu'ils ont fait en sorte qu'on ne puisse les oublier. Bref, rien à voir entre les deux formules, mais l'on reconnaîtra une nouvelle fois la capacité du groupe à travailler ses titres comme le reste -c'est quand même autre chose que si ils appelaient tous les disques Steeleye Span !- et à user d'un certain charme typiquement britannique. Ce troisième album a de plus eu la possibilité d'être publié sous forme de pochette ouvrante Gatefold avec pages intérieures, mais hélas cet investissement se révèlera désastreux, le coût d'impression étant plus cher que celui de revient et le groupe perdant donc de l'argent à chaque copie.

Musicalement, sur le plan instrumental et dans le choix d'arrangements d'abord, Prior, Hart, Carthy, Hutchings et Knight ont pris le parti de ne pas s'éloigner d'un iota de l'univers de l'album précédent, Please to See the King. L'essentiel se concentre autour des violons, guitares et dulcimer pour produire un son folk à la fois lourd et brillant. Pour la nouveauté, il vaut mieux taper dans la collecte de morceaux traditionnels, puisque STEELEYE SPAN traverse le Canal St-Georges ou la mer d'Irlande pour rejoindre ce dernier pays. Sacrilège pour le british people ! C'est d'ailleurs ce qui aura raison de la présence d'Ashley Hutchings qui, sans doute pas fermé à ce point, préférait se concentrer néanmoins sur le répertoire anglais.

Avant cette virée en Irlande, STEELEYE SPAN fait un petit détour par le Pays de Galles et nous propose avec le chant de Noël «Gower Wassail». Ce morceau nous permet de réentendre en lead la voix de Tim Hart, absente sur le disque précédent, et installe toute une ambiance dès le départ avec ses «ol-di-do, di-do-do...» en choeur, tempérant un peu la froideur de l'arrangement avec cette percussion qui marque les temps. A l'opposé on a le léger «Four Nights Drunk», très anglais bien qu'une chanson irlandaise s'en soit inspirée, et où Martin Carthy chante d'abord accompagné par le violon de Peter Knight. L'humour poussé jusqu'au bout fait que ce dernier part en reel et qu'après un aboiement de chien, tous les autres instruments rentrent et participent à la fête ! Dans la même lignée, chantée par Carthy et axée sur le violon, «Marrowbones» sur un rythme ternaire est fort sympathique notamment grâce aux «folololalaï» de Prior sur les refrains.

C'est néanmoins le reste de l'album qui fait sa plus grande consistance. Les suites de jigs et reels sont passionnantes, toujours ouvertes par le violon, Prior apportant un jeu de cuillères enthousiasmant tout comme ce fameux banjo ou la basse syncopée d'Hutchings. «Skewball», dont le texte mentionne des courses de chevaux de l'ancien temps, est d'autant plus remarquable que c'est l'une des rares chansons de l'époque pour le groupe a mettre en valeur une guitare électrique aussi tranchante. Pourtant sur ce disque encore, il faudra reconnaître que c'est lorsqu'il se fait le plus audacieux que STEELEYE SPAN excelle particulièrement. «Wee Weaver» est très lancinant, chanté par Maddy Prior avec bourdon de violon. «When I Was on Horseback» est à rapprocher d'un contexte blues car c'est une chanson irlandaise inspirée d'un air qui aura lui même donné naissance à «Street of Laredo» et «St. James Infirmary». Les guitares sont nébuleuses, merveilleuses, le violon et le chant de Maddy planent au-dessus, la partie instrumentale fait jouer les guitares de manière forte et les voix reprennent avec plus de présence sur le final. Quant à la complainte «Captain Coulston», on sera vite saisi par le jeu divers de guitares sur nappe d'orgue et ce final en jig.

Je note ce troisième album un peu sévèrement car s'il est la plupart du temps solide, la recette de Please to See the King répétée à l'identique joue moins sur l'effet de surprise. Mais cela reste très bon dans l'ensemble. Comme il l'a été dit plus haut, cette expérience entraînera le départ d'Ashley Hutchings qui ira fonder l'Albion Band, mais aussi de Martin Carthy. On peut donc affirmer qu'elle complète les débuts de STEELEYE SPAN.

Note réelle : 3,5/5

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   MARCO STIVELL

 
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- Maddy Prior (chant, cuillères, tabor)
- Tim Hart (chant, dulcimer, guitares, orgue, banjo, mandoline)
- Peter Knight (fiddle, banjo, mandoline, chant, timbale)
- Ashley Hutchings (basse)
- Martin Carthy (chant, guitares, orgue)


1. Gower Wassail
2. Jigs : Paddy Clancey's Jig/willie Clancy's Fancy
3. Four Nights Drunk
4. When I Was On Horseback
5. Marrowbones
6. Captain Coulston
7. Reels : Dowd's Favourite/£10 Float/the Morning Dew
8. Wee Weaver
9. Skewball



             



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