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STEELEYE SPAN - Rocket Cottage (1976)
Par MARCO STIVELL le 17 Octobre 2013          Consultée 3052 fois

Rocket Cottage aurait pu être un nouveau succès pour STEELEYE SPAN, entretenir la renommée qu'ils se sont faite avec All Around My Hat quelques mois plus tôt. Mais hélas, pour le folk-rock britannique comme pour le courant progressif, le punk a vu le jour entre temps et monte en flèche, plus rien ne sera comme avant.

Pour ne rien arranger, Chrysalis Records, la maison de disques de STEELEYE SPAN, impose au groupe de rendre sa musique plus accessible, d'y mettre plus d'éléments «commerciaux». Au départ les membres ne savent pas trop comment le prendre, puis ils décident de s'y plier assez rapidement. Mais déjà rien ne va plus : Peter Knight et Bob Johnson veulent partir et s'occuper de leur premier projet solo, The King of Elfland's Daughter. Chrysalis les supplie, en échange de son soutien, de rester avec STEELEYE SPAN. Evidemment, la maison de disques ne fournira en fin de compte aucun effort de promotion pour le projet solo, et les deux amis s'en iront une fois Rocket Cottage publié.

C'est donc une page qui se tourne pour le groupe, et musicalement on a l'impression d'atteindre un point de non-retour. Qui dit éléments plus commerciaux dit forcément une nouvelle avancée dans la musique grand public et Rocket Cottage (produit par Mike Batt une nouvelle fois) reste l'album le plus rock de STEELEYE SPAN. Les guitares acoustiques et dulcimers de Tim Hart disparaissent au profit de gros riffs bien sentis, d'une batterie et d'une basse prédominantes. Bon, pas totalement bien sûr, mais chez les fans les avis restent divisés sur ce disque.

Rocket Cottage est introduit par «London», chanson pop-rock puissante aux allures de tube et qui possède tous les artifices faisant le succès de la musique du groupe : polyphonie vocale, prestation irrésistible de Maddy Prior, solo de violon et de hautbois, et en prime la présence exceptionnelle d'un orchestre massif sur le final. Final jouissif, une vraie pagaille qui laissait présager le meilleur pour la suite des opérations. Juste après on a «The Bosnian Hornpipes», morceau très court où le groupe s'amuse sur une polyphonie a-cappella à base d'onomatopées. Sympathique, même si l'on commence à avoir des soupçons. Et effectivement, le troisième morceau nous le confirme. «Orfeo» (le mythe grec transposé à l'anglaise) est un genre de rock exotique à la batterie/beat et garni de flûtes très hawaïennes. Maddy Prior chante dans un registre grave, les idées instrumentales foisonnent (harpe, mandoline, violon). On s'en délecte forcément, jusqu'à ce qu'arrive «Nathan's Reel» au violon seul et qui dure le tiers du temps de la chanson, jusqu'à la fin...

C'est hélas, assez représentatif de la structure de ce disque. On a d'un côté des morceaux qui décoiffent qu'ils soient très rock ou non, tels «London», l'héroïque «The Twelve Witches» où le groupe chante en choeur comme si il ne se passait rien de négatif dans les coulisses, ou l'instrumental puissant «Sligo Maid» à l'envolée savoureuse de violon et mandoline façon reel... «The Brown Girl» reste une merveille mélodique où Maddy chante de manière éperdue un texte sombre : le texte raconte qu'un homme écrit à sa femme en lui disant qu'il la quitte pour une femme plus belle, avant qu'il ne se ravise au moment de mourir, mais à ce moment-là, la première femme se réjouit de voir partir ce salaud. On remarque des cordes langoureuses, des couplets plus fun, un beau solo de guitare bref, une réussite. «Sir James the Rose», meurtrier par amour, présente un jeu savoureux sur la rythmique, tour à tour lente et rapide mais toujours dense. Encore un titre héroïque dont on se délectera.

Mais d'un autre côté, on a donc cette fin un peu bâclée de «Orfeo» et d'autres éléments qui nous montrent que ce disque a été fait un peu en hâte. «Fighting for Strangers», duo entre Maddy Prior et Tim Hart, repose entièrement sur une orchestration de percussions et un arrangement de voix particulier. Pour cette chanson anti-guerre irlandaise, rien de bien passionnant même si je sais que certains fans l'apprécient ; on relèvera au moins l'originalité... Il y a aussi la complainte «The Drunkard» placée en fin d'album, menée par le dulcimer et où en intro, le groupe reprend gaiement (c'est le cas de le dire) le standard américain «Camptown Races». Cela dure sept minutes mais là encore, on pense à une réalisation faite à la va-vite.

Et c'est dommage car si ces idées avaient été plus travaillées, ce disque aurait le statut d'un très bon album, peut-être même d'un chef-d'oeuvre... Néanmoins le line-up mythique offre son dernier propos (pas pour longtemps) et il faut l'accepter, eu égard des nombreuses qualités présentes malgré tout.

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   MARCO STIVELL

 
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- Maddy Prior (chant)
- Tim Hart (chant, guitares)
- Bob Johnson (chant, guitares)
- Rick Kemp (basse, chant)
- Peter Knight (violon, mandoline)
- Nigel Pegrum (batterie, hautbois)


1. London
2. The Bosnian Hornpipes
3. Orfeo/nathan's Reel
4. The Twelve Witches
5. The Brown Girl
6. Fighting For Strangers
7. Sligo Maid
8. Sir James The Rose
9. The Drunkard



             



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