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STEELEYE SPAN - Sails Of Silver (1980)
Par MARCO STIVELL le 11 Janvier 2014          Consultée 1858 fois

En 1980 après JC, alors que les ténors du folk-rock britannique se sont séparés les uns après les autres, un groupe résiste encore et toujours à l'envahisseur post-punk/new wave. C'est STEELEYE SPAN, le chef de file durant les années 70. Qui aurait misé sur son grand retour à une heure où la pop FM allait peu à peu gagner du terrain et tout ensevelir à son tour ? Personne, et pourtant, la maison de disques Chrysalis donne l'opportunité (un peu forcée il faut l'avouer) au groupe de se reformer sans pour autant chercher à les conforter dans ce choix. Il faut dire que Blondie est sur le même label et qu'il vaut mieux pour la major miser sur le groupe de Debbie Harry (plus sexy que Maddy Prior ?) plutôt que sur un « dinosaure » qui n'a pas publié de tube depuis au moins quatre ans.

STEELEYE SPAN tente néanmoins un ultime essai, et la surprise reste de taille quand on apprend que Peter Knight et Bob Johnson ont accepté de revenir ! Le groupe retrouve donc la forme de ses plus grands succès, mais cela ne suffit pas à se dire qu'ils arriveront à percer de nouveau, dans un univers où les vieilles valeurs sont sans cesse bafouées. Il n'empêche que le dernier essai de STEELEYE SPAN, en dépit de sa « trahison musicale » est plutôt réussi. Car le groupe a lui aussi tourné le dos à la musique qu'il faisait avant, pas totalement mais pour mieux se concentrer sur ce qui se faisait de mieux alors. Adieu les banjos et dulcimers, le violon lui-même se contente ici d'occuper une place d'invité (de marque) ; place au rock FM et aux claviers que Peter Knight manie à loisir. Sails of Silver est ainsi un album légèrement à part, coincé entre deux époques : en même temps il signifie le renouveau musical, et c'est l'ultime participation de Tim Hart qui quittera peu à peu le domaine de la musique, laissant Maddy Prior pour seul membre fondateur.

Un autre aspect qui prévaut, c'est celui des compositions. Par le passé, le groupe tenait à conserver une image «traditionaliste», faisant son marché dans le catalogue d'airs anglais et celtiques et les arrangeant à son compte et avec le succès qu'on lui a connu. Ici, si quelques uns subsistent encore comme « My Love » dans le texte ou la musique, le groupe y incorpore systématiquement sa patte originale. Les chansons « Sails of Silver » et « Longbone », bien qu'écrites par le groupe entier sont à rapprocher respectivement des plus personnels « Barnet Fair » et « Senior Service », toutes de Rick Kemp. Sur les premières, on trouve des élans pop-rock FM, une certaine envie de pousser des refrains très haut à l'aide de choeurs fournis et quelques effets de guitare, de basse et de violon bien sentis, mais n'empêchant pas une certaine redondance dans le cas de « Barnet Fair ». Sur «Senior Service» et « Longbone », le ton est nettement plus léger, "funny", en particulier grâce à Maddy Prior. « Longbone » se place entre deux feux, jouant sur une certaine densité.

Le restant de l'album est essentiellement constitué de ballades et qui sont le point fort du disque. Le public retiendra en particulier « Let Her Go Down » entièrement écrite par Peter Knight, son piano et sa jolie guitare clean, une chanson qui aurait pu faire un méga-tube... Elle n'est pas la seule d'ailleurs, car on retrouve le même type de musique sur «My Love», dernière chanson avec Tim Hart en lead où la flûte, les guitares acoustiques et le piano Wurlitzer tissent de jolies ambiances. Les autres chansons sont des slows plus classiques, avec quelques bonnes idées comme un solo de guitare doubé sur «Gone to America», des violons fous furieux sur « Where Are They Now », la mandoline et l'accélération de la batterie sur « Tell Me Why » ainsi que le couplage « Marigold » / « Harvest Home » en polyphonie.

Le paquet était mis pour ce disque, jusque dans la production dont s'est occupé Gus Dudgeon, collaborateur parmi les favoris d'Elton John. Il n'est pas incongru d'ailleurs de retrouver parfois la couleur des albums du créateur de Captain Fantastic et Goodbye Yellow Brick Road, un parfum très soft de fin seventies-début eighties, sans trop de déballage synthétique. En ce qui concerne les morceaux eux-mêmes, le groupe n'était pas franchement convaincu du matériel qu'il a pourtant publié, mais on ne saurait lui tenir rigueur de cet état de fait, car pour un dernier (?) essai, c'était plutôt sympathique.

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   MARCO STIVELL

 
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- Maddy Prior (chant)
- Tim Hart (chant, guitares)
- Bob Johnson (chant, guitares)
- Rick Kemp (basse, chant)
- Peter Knight (violon, claviers, chant)
- Nigel Pegrum (batterie, percussions, instruments à vent)


1. Sails Of Silver
2. My Love
3. Barnet Fair
4. Senior Service
5. Gone To America
6. Where Are They Now
7. Let Her Go Down
8. Longbone
9. Marigold/harvest Home
10. Tell Me Why



             



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