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FOLK éLECTRIC BRITANNIQUE  |  STUDIO

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STEELEYE SPAN - Please To See The King (1971)
Par MARCO STIVELL le 10 Août 2012          Consultée 3935 fois

Avec le départ du couple Woods, STEELEYE SPAN se retrouve déjà réduit à un trio à la suite de son premier album. Pour pallier ce manque plus instrumental que vocal, Prior, Hart et Hutchings engagent le folkeux vétéran et ami Martin Carthy (qui avait rappelons-le, trouvé leur nom de groupe) ainsi qu'un violoniste, Peter Knight.

En revanche, et cela constituera une différence de taille par rapport au premier album : aucun batteur à l'horizon ! En effet, STEELEYE SPAN a pour son deuxième effort décidé de se concentrer sur les instruments à cordes, même si Prior joue de quelques percussions discrètes. Du coup, Please to See the King propose un son encore original pour son époque, car alors que nous sommes désormais habitués à une mouvance folk-rock avec instruments représentatifs de chaque bord, ici on parlera de folk électrifié de manière plus fidèle, où les guitares et dulcimers disposent d'une production aussi « lourde » que brillante. L'univers musical qui en découle est donc nébuleux, souvent lancinant y compris quand il s'agit de danses, en tout cas magnifique et enivrant. Sous des dehors simplistes au premier abord, ce second opus propose un ensemble très travaillé qui se révèle rapidement ensuite à sa juste valeur.

Please to See the King emploie une nouvelle fois pour bannière une image qui caractérise l'Angleterre traditionnelle. En l'occurrence, il s'agit d'une formule du groupe annonçant une cérémonie baptisée Cutty Wren, et qui consistait à faire parader tel un souverain un roitelet d'hiver dans une cage, le jour de la Saint Stephen, le 26 décembre de chaque année. Il y a d'ailleurs sur ce disque une chanson baptisée « The King » à propos du même thème et que le groupe chante a-cappella, dans la bonne tradition des chants de Noël britanniques, les fameux Christmas carols. Le seul autre exercice de ce style est présent comme bonus sur différentes éditions de Please to See the King et s'appelle « Rave on », une superbe complainte au chant syncopé ("Ban ban b-ban... Rave on to me", très américain on peut le dire !). Elle a été écrite en 1958 par Sonny West, Bill Tilghman and Norman Petty, a été d'abord chantée par Buddy Holly et reprise ensuite par de nombreux artistes (Bruce Springsteen pour ne citer que lui).

Le reste de Please to See the King met donc en valeur ce son qui ne sera propre qu'à lui ainsi qu'à son successeur. Une autre caractéristique est la mise en avant du chant masculin en lead, grâce à la présence de Martin Carthy, ce qui entraîne forcément une légère mise en retrait de Maddy Prior. Mais la belle se réserve quand même au moins l'un des grands tubes du groupe, à savoir “The Lark in the Morning”. On y retrouve ces guitares assénées, le violon grisant de Peter Knight et les choeurs masculins héroïques pour le meilleur. Même chose pour la reprise de “The Blacksmith” plus marquante que la version du premier album, où la polyphonie survole les guitares et où Knight ainsi que Carthy se permettent quelques jolies envolées.

Le guitariste vétéran mène “Cold, Haily, Windy Night” alors que Prior réalise de superbes choeurs pour les refrains. Sur “False Knight on the Road” (ce “faux chevalier” étant en réalité un déguisement du Diable avec qui un écolier discute), la voix de Carthy se dédouble et notre demoiselle vient rythmer le tout de quelques percussions, principalement le tambourin. On les retrouve aussi sur la suite de jigs, où le violon et la guitare se suivent de près -c'est décidément une caractéristique du genre !- et où l'on entend un peu de banjo. “Prince Charlie Stuart” et “Female Drummer” sont jouées en rythme ternaire, ce qui permet à Peter Knight de réaliser quelques échappées très proches de la jig, à nouveau. On termine avec deux autres chefs-d'oeuvre. Sur “Boys of Bedlam” d'abord, la basse d'Hutchings ressort de plus belle et le groupe nous offre un superbe pont où des “Aaah” fantomatiques survolent le dulcimer. Et ce sont les guitares qui font particulièrement vibrer ce “Lovely on the Water”, employant un mode mélodique presque oriental dès l'intro et encore un solo de Martin Carthy fort à-propos.

Cette singularité du son fait évidemment la force de ce second opus, avec une personnalité plus marquante encore que ce que pouvait dévoiler Hark ! The Village Wait. A noter que dans son livre In Search of Albion, Colin Irwin le cite comme l'un de ses albums préférés, l'un des plus importants du revival folk britannique !

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   MARCO STIVELL

 
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- Maddy Prior (chant, cuillères, tabor, tambourin)
- Tim Hart (chant, guitares, dulcimer)
- Peter Knight (violon, mandoline, chant, orgue, basse)
- Ashley Hutchings (basse, chant)
- Martin Carthy (chant, guitares, banjo, orgue)


1. The Blacksmith
2. Cold Haily, Windy Night
3. Jigs : Bryan O'lynn / The Hag With The Money
4. Prince Charlie Stuart
5. Boys Of Bedlam
6. False Knight On The Road
7. The Lark In The Morning
8. Female Drummer
9. The King
10. Lovely On The Water
11. + Rave On (bonus)



             



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