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OYSTERBAND - The Shouting End Of Life (1995)
Par GEGERS le 30 Mars 2024          Consultée 300 fois

The Shouting And of Life débarque dans les bacs en 1995 comme un boxeur sur le ring. Nous sommes ici à la limite du folk-rock, pas si loin des intonations punk chères à certains artistes venus, comme OYSTERBAND, de la Perfide Albion. L'album est produit par Pat Collier (l'homme aux 500 productions) et enregistré dans les studios Angelshare dans le nord du Pays de Galles, à l'exception du morceau "The World Turned Upside Down" mis pour sa part en boîte dans les studios londoniens d'Alaric Neville.

L'album démarre avec "We'll Be There", qui voit le groupe s'insurger contre un projet de construction routière amené à sacrifier les paysages et écosystèmes de la campagne anglaise pour le profit de quelques uns. La plume du chanteur John Jones se fait particulièrement affutée sur ce morceau d'ouverture aux allures de coup de poing.
You Can bring your JCBs (nda : marque d'engins de type tractopelles, pelleteuses…)
You can bring your drill and your drivers
You've got the might
But you've got no right
We'll be there

"Vous avez le pouvoir, mais vous n'avez pas le droit". Voici le genre de punchline qui pourrait être sans problème scandé, hurlé par des punks de l'arrière garde. OYSTERBAND muscle son jeu sur ce morceau rock qui frappe dur sans en oublier la recherche mélodique. Du grand art.

De manière générale, cet album marque une rupture avec l'excellent mais plus "folklorique" Holy Bandits publié deux ans plus tôt. En effet, l'album ne propose aucun titre traditionnel, et se contente d'une seule reprise ("The World Turned Upside Down" de Leon ROSSELSON). A noter que le titre "Lovers in a Dangerous Time", titre originellement enregistré par Bruce COCKBURN, est présent sur l'édition canadienne de l'album en tant que titre bonus. OYSTERBAND ne manque pas de choses à dire, et l'album est en effet très lourdement influencé par les manifestations, nombreuses au début des années 90, contre les projets de construction routière qui fleurissaient alors au Royaume-Uni. L'album débarque également à la fin d'une longue période qui a vu le gouvernement Conservateur mener à bien sa politique, avec l'espoir diffus d'un changement avec l'arrivée du New Labour porté par Tony Blair. Le livret de l'album présente ainsi des photos de la controversée route M11, autoroute reliant Londres à Cambridge, ainsi que d'autres projets routiers qui finiront tous par aboutir durant la deuxième moitié des années 90, ce qui rend aujourd'hui encore plus poignante l'écoute de certains textes de cet album, à l'image du vers "We've got to use this power while we can" sur la splendide "Voices", qui résonne avec amertume 20 ans plus tard.

The Shouting And of Life est ainsi un album mordant et enlevé, même si l'identité folk-rock des Britanniques est toujours reconnaissable. Lui succède l'enlevé "Blood-red Roses", rencontre réussie entre BIG COUNTRY et RUNRIG, porté par une urgence que l'on ressentait déjà sur l'album précédent. OYSTERBAND se fait à la fois concis et énergique, et soigne mieux que jamais ses ambiances et ses refrains. "The Shouting End of Life", qui donne son nom à l'album, est une formidable apocalypse éthylique, à l'image de "Home For a Rest", irrévérencieux brulôt du groupe SPIRIT OF THE WEST auquel on pense nécessairement à l'écoute de cette chanson. L'enjoué "Lady of the Bottles", agrémenté d'une flûte sautillante s'ajoutant au violon de Ian Telfer, doté pour notre plaisir d'un break alternatif surprenant, porté par une basse entreprenante. "Don't Slit your Wrists for Me", qui bénéficie de la présence de la chanteuse Linda Duggan, œuvre dans ce même registre de folk-rock très énergique, porté cette fois-ci par l'accordéon de John Jones. C'est à la fois frais et enivrant, et surprenant de la part d'un groupe qui, accusant alors 20 ans de carrière au compteur, sonne ici comme s'il s'agissait de son premier album, porté par une énergie juvénile combinée avec l'expérience. Le résultat est flamboyant.

Des morceaux plus calmes viennent équilibrer la balance, et nombre d'entre eux deviendront des classiques dans le répertoire du groupe. C'est ainsi le cas de "By Northern Lights" et "Put Out The Lights", dont les arrangements deviendront plus acoustiques au fil des ans, et qui parviennent à combiner délicatesse et intensité pour un résultat d'une beauté rare. "Everywhere I Go" est un autre chef-d'œuvre de cet album, issu du même tonneau que "We Could Leave Right Now" (album Deserters en 1992). Il y a ici une intensité retenue, qui rejaillit par la répétition de certains motifs et la flamboyance des mélodies. Un titre merveilleux autant que désabusé.

De manière évidente, c'est le titre folk-rock "Long Dark Street", plus conventionnel et doté d'un refrain moderne et puissant, qui est choisi comme premier single, accompagné par trois titres diffusés uniquement par ce biais. C'est en live, essentiellement au Royaume-Uni entre octobre et décembre 1995, que l'album se verra le mieux défendu, l'année 96 voyant le groupe sillonner l'Allemagne, la Suède et le Danemark également, véritables terres d'accueil pour le rock "trad" britannique. C'est d'ailleurs en Suède que sera capté l'album en public "Alive and Shouting" publié en 1996.

Porté par ses convictions, OYSTERBAND propose avec The Shouting And of Life un album aux sonorités quasi-punk et complète et prend le contrepied des sonorités plus folkloriques portées par son album précédent. Proposant nombre de mélodies fortes, de mots percutants, d'ambiances enivrantes, cet album est un des fleurons de la discographie du groupe Britannique, qui est ici au sommet de son art.

Ecoutez donc "We'll Be There" : https://www.youtube.com/watch?v=8l_6VLi8NDw
Ecoutez donc "Everywhere I Go" : https://www.youtube.com/watch?v=gFpdO5UcjqI

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- John Jones (chant, accordéon)
- Ray 'chopper' Cooper (basse, violoncelle, guitare)
- Lee (batterie, bodhran, percussions)
- Alan Prosser (guitare, mandoline, banjo)
- Ian Telfer (violon)


1. We'll Be There
2. Blood-red Roses
3. Jam Tomorrow
4. By Northern Light
5. The Shouting End Of Life
6. Long Dark Street
7. Our Lady Of The Bottles
8. Everywhere I Go
9. Put Out The Lights
10. Voices
11. Don't Slit Your Wrists For Me
12. The World Turned Upside Down



             



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