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- Style : Seven Nations, The Pogues , Levellers, The Saw Doctors , Fairport Convention, Acoustic Revolution, Runrig, The Albion Band
- Membre : Ray Cooper , John Jones
 

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OYSTERBAND - Deep Dark Ocean (1997)
Par GEGERS le 4 Juillet 2024          Consultée 356 fois

The Shouting End of Life était un pamphlet, une fulgurance révoltée créée par un groupe qui, bien qu'ayant atteint l'âge de raison, restait droit dans ses bottes et fier de porter ses convictions et de partager ses indignations. Deux ans plus tard, Deep Dark Ocean vient contraster le ton vindicatif de l'album précédent. Les OYSTERBAND se sont-ils ramollis ? Certainement pas, mais ils ont décidé d'habiller autrement leurs combats.

21 ans après ses débuts, le groupe anglais en est déjà à son seizième album. Celui-ci se fait moins ouvertement politique que son prédécesseur, et prend des chemins pavés d'intentions résolument mélodiques et poétiques, plus délicats et introspectifs. Les titres de Deep Dark Ocean sont toujours empreints d'une douce amertume, mais ils évoquent des combats plus personnels et des sujets plus sociaux que politiques (l'autisme, notamment, sur "Little Brother"), parsemés d'une délicate nostalgie. Pas tellement l'évocation de regrets pour un passé à jamais perdu, mais plutôt la mise en mots de ce surprenant voyage qu'est la vie, avec ses choix, ses nouveaux visages sur le chemin, ces choses que l'on laisse derrière soi. C'est cette nostalgie presque onirique que l'on ressent à l'écoute de "Not Like Jordan", sans doute un des morceaux les plus remarquables du répertoire du groupe, pépite folk portée par un mélange subtil et bouleversant entre mélodéon et violon, dont le mariage donne naissance à une mélodie forte et inoubliable.

Porté par des arrangements acoustiques, Deep Dark Ocean marque également le début d'une période d'exploration artistique pour OYSTERBAND. Le titre instrumental "North Star" et d'autres motifs mélodiques présents au cœur ou en bordure des morceaux permettent aux musiciens de formuler quelques idées intéressantes à la guitare 12 cordes, à la mandoline, à la concertina ou encore à l'harmonica. Plusieurs de ces idées sont à mettre au crédit du producteur Al Scott, qui intervient comme instrumentiste sur plusieurs morceaux de l'album. Enregistré en partie à Brighton et à The Windings (au Pays de Galles), où l'album-culte Holy Bandits avait été mis en boîte, Deep Dark Ocean ne contient, comme son prédécesseur, aucune adaptation de morceau traditionnel. Tout juste trouve-t-on, en dernière piste, une reprise du morceau "Drunkard's Waltz", du chanteur Rev HAMMER, dont les intonations évoquent le groupe RUNRIG.

"Sail On By" qui ouvre l'album est une bonne représentation de ce dernier. Sa mélodie à la fois légère et mélancolique complète parfaitement un texte évoquant l'évolution des sentiments amoureux à mesure que le temps passe. Les sonorités printanières tranchent radicalement avec la fulgurance de "We'll Be There" qui ouvrait avec rage l'album précédent. Ici, OYSTERBAND semble en paix, même si le groupe ne s'est pas totalement affranchi de sa conscience politique et sociale. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter le morceau "Native Son", un des grands morceaux du groupe, devenu un classique dans son répertoire, lettre ouverte d'un Anglais déçu à son pays natal. Il y a là toute la flamboyance d'un groupe qui construit ici des mélodies d'une force et d'une beauté particulièrement savoureuses. Des compliments que l'on pourrait également formuler à l'écoute de "No Reason to Cry" qui, comme "Only When You Call", sont des chansons d'amour dotées d'un intéressant angle d'écriture. John Jones évoque en effet la difficulté de passer d'une adolescence "structurée" par les interactions sociales formatrices à l'émancipation de l'âge adulte, qui cause souvent la fin des relations amoureuses de jeunesse, chacun prenant des chemins différents à mesure que ses consciences et opinions s'affirment. Il y a ici matière à réflexion.

Le court titre instrumental "North Star" se fait l'exaltation du folk britannique des années 70, et nous amène doucement vers "Milford Haven" titre aux sonorités progressives. On apprécie l'enjouée "Be my luck", qui succède à "The Story", plus anecdotique. Dans l'ensemble, l'album prend son temps, se fait plus subtil que son prédécesseur, résolument axé sur la force de ses mélodies souvent réflexives plus que sur l'intensité des ambiances qu'il déploie. Porté par quelques titres essentiels pour apprécier le répertoire du groupe à sa juste valeur ("Not Like Jordan", "Native Son"), cet album est à posséder pour découvrir une facette plus délicate du groupe britannique.

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- John Jones (chant, melodeon)
- Ray 'chopper' Cooper (basse, violoncelle, guitare, harmonica)
- Lee (batterie, bodhran, percussions)
- Alan Prosser (guitare, mandoline, banjo)
- Ian Telfer (violon, concertina)


1. Sail On By
2. Little Brother
3. Only When You Call
4. Native Son
5. Not Like Jordan
6. North Star
7. Milford Haven
8. The Story
9. Be My Luck
10. No Reason To Cry
11. Drunkard's Waltz



             



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