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Nils LOFGREN - Grin (grin) (1971)
Par MARCO STIVELL le 11 Mai 2024          Consultée 335 fois

Nils LOFGREN est un de ces petits prodiges (l'expression n'est pas dévoyée, compte tenu de sa taille) qui a fort heureusement consacré sa vie à la musique. Né en 1951 à Chicago, d'une mère italienne et d'un père suédois, il grandit dans la banlieue de Washington D.C., et aurait pu être gymnaste professionnel ; mais de cela, il n'en garde que quelques aptitudes qui nourriront son jeu de scène, saut périlleux compris. À 17 ans à peine, en 1968 donc, il intègre le groupe éphémère DOLPHIN au sein duquel il côtoie un certain Roy BUCHANAN ainsi que, surtout en fait, le batteur-chanteur Bob Berberich qui, lui, vient des HANGMEN, groupe psychédélique qui s'est fait un petit nom. On les retrouve la même année avec un bassiste-chanteur inconnu, de Washington lui aussi, Bob Gordon, et l'ensemble, qui aurait pu s'appeler Nils Lofgren Trio ou un truc dans le genre, prend le nom de GRIN.

Trois ans plus tard, ils détiennent l'opportunité alléchante du premier album. Pour ces natifs du nord-est des Etats-Unis, c'est la période dorée sur la côte ouest qui s'ouvre, à San Francisco, dans les studios Wally Heider où tant de beau monde local pour l'époque est passé, sous la houlette d'un certain David Briggs, nom affilié au grand Neil YOUNG. C'est que, depuis la création de GRIN, notre cher Nils LOFGREN s'est fait remarquer par le Loner qui l'a carrément invité à jouer du piano et l'accompagner vocalement sur son troisième album, After the Gold Rush (1970). Briggs produit ce premier album qui, s'il est dédié à Roy BUCHANAN, n'en contient pas moins en retour l'empreinte vocale de YOUNG pour deux titres, mais aussi en même temps celles du batteur Ralph Molina et du guitariste Danny Whitten, faisant tous deux partie du CRAZY HORSE.

Si le premier album de GRIN est attachant de spontanéité, il est aussi un peu foutoir. Diverses idées s'y mêlent, pas toujours de la meilleure façon, et parfois au sein même d'une seule chanson. Sachant que LOFGREN, qui n'est pas forcément le chanteur principal, compose tout, seul, d'où l'idée que cela reste son projet avant tout néanmoins. Il fête son vingtième anniversaire en ayant déjà de belles notes sur son CV et par une sortie de disque dont le premier titre est "Like Rain". Le petit prodige sait non seulement y faire à la guitare mais aussi au piano et aux choeurs à touche féminine, évoluant dans un style soft-country en vogue dans lequel vont s'engouffrer les EAGLES sous peu. Le morceau, prenant et d'inspiration riche, manque quelque peu d'unité.

"Everybody's Missin' the Sun", sur un shuffle bien léché et un refrain pop très sympa, garde de belles allures road-trip, piano et slide guitare en avant toujours. Au rayon classic-rock, "Direction" et "If I Were a Song", remplis du toucher de LOFGREN encore, sont des réussites plus ou moins franches, et on apprécie la rugosité contrôlée de "18 Faces Lover", avec un solo impeccable entre la tristesse et le registre nerveux. Neil YOUNG et ses comparses figurent sur la ballade solaire "Outlaw", fort charmante, ainsi que "Pioneer Mary", encore plus marquante, épique. En revanche, malgré de bonnes idées, "We All Sung Together" et sa touche hippie très redondante lors des refrains, ou encore "See What a Love Can Do" au shuffle imparable, son solo d'une grande finesse, versent vite dans la surcharge, le trop-plein.

En outre, la voix criarde de Bob Berberich, forcée dans les moments railleurs, atteint vite un point de limite supportable – en totale opposition avec celle de LOFGREN, toujours douce et agréable, voire celle de Bob Gordon -, à une exception près : "I Had Too Much (Miss Dazi)", blues-rock explosif avec feeling qui conclut l'ensemble avec force. Et pourtant, comme sur d'autres titres ("We All Sung Together"), on a l'impression que GRIN n'ont pas encore la manière de finir ses morceaux, alors il le fait brusquement. Bonnes intentions et quelques réussites à la clef, l'ombre du Loner qui plane pour aider, mais un premier album brouillon néanmoins, défaut qui sera gommé par le suivant.

Note réelle : 2,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Nils Lofgren (guitares, claviers, chant)
- Bob Berberich (batterie, chant)
- Bob Gordon (basse, chant)
- Jerry Williams (scat)
- Ralph Molina, Danny Whitten (choeurs)
- Neil Young (choeurs)


1. Like Rain
2. See What A Love Can Do
3. Everybody's Missin' The Sun
4. 18 Faces Lover
5. Outlaw
6. We All Sung Together
7. If I Were A Song
8. Take You To The Movies Tonight.
9. Direction
10. Pioneer Mary
11. Open Wide
12. I Had Too Much (miss Dazi)



             



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