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Nils LOFGREN - Damaged Goods (1995)
Par MARCO STIVELL le 29 Juillet 2024          Consultée 265 fois

1995 est la dernière année où l'on sent que produire est un besoin réel pour Nils LOFGREN. Avec Damaged Goods, il ferme pour de bon le chapitre long d'une carrière solo régulière sur plus de deux ans d'affilée, ne revenant ensuite que par à-coups espacés. C'est aussi l'année où il cesse d'être présent sur les plateaux télé, notamment comme directeur musical des CableAce Awards (qui fusionnent avec les Emmy trois ans plus tard) depuis 1991, et pour l'anecdote, les amateurs de la série animée Les Simpson ont eu l'occasion de l'entendre également.

S'il n'est pas devenu la star qu'il aurait dû être, Nils demeure un personnage populaire apprécié. Il était cependant difficile de voir un disque comme Damaged Goods remporter les faveurs du grand public américain ; comme son prédécesseur de 1992, Crooked Line, il ne rentre dans aucun classement, pas même en Suède qui ne favorise plus son fils lointain depuis dix ans. La parenthèse Rykodisc/Castle Communications s'achève avec un album que certains pourront trouver solide et à l'image de son créateur, mais qui manque un peu d'unité.

Tous les albums de Nils LOFGREN arrivent à être personnels, joliment colorés, mais parfois, cette dernière qualité fait défaut, comme ici. Après le son graisseux (type huile de vidange) de 92, le morceau-titre "Damaged Goods" semblent annoncer un retour à de la simplicité, un son blues quelque peu 'roots' bien pépère et efficace, avec des accords de guitare électrique tellement 'clean' qu'elle fait penser à une acoustique, une batterie sèche par Andy Newmark tellement dosée que même une boîte à rythmes ne pourrait faire aussi bien. On se laisse surprendre pas la voix traînante et sexy de Nils, point récurrent sur cet album d'ailleurs, ainsi que par un pont inattendu avec des cordes enrobant le solo.

Le son particulier de cet album est l'oeuvre du bassiste et spécialiste des échantillons Roger Greenawalt, un proche de Steve VAI et l'ambiance qui résulte est assez particulière. Un titre comme "In the Room" en est le témoin le plus marquant, hélas pas dans un bon sens : cette chanson pop tout ce qu'il y a de plus classique et kitschoune (les guitares slides) se révèle beaucoup trop chargée en sons samplés dissonants, pour créer un décalage. Il y en a un autre entre la voix de Nils plus claire, et la nervosité qui tombe dessus. Cet album semble constamment rechercher un équilibre, animer les contrastes, en donnant une sensation de curiosité bancale.

Il arrive que cela fonctionne. Tout album de LOFGREN contient ses invités de marque, en l'occurrence nous avons Branford Marsalis, saxophoniste prestigieux notamment de STING dont on se souvient qu'il est intervenu quatre ans plus tôt sur un single de Max Weinberg, batteur du E STREET BAND (sphère SPRINGSTEEN) et comparse de notre principal intéressé donc. On entend son doux instrument modèle soprano sur "Life", composition de l'ami Lou REED qui brille par son folk minimaliste tendance début 70's avec ici plein de percussions et une énergie toute hispanique, mais aussi et surtout sur "Only Five Minutes". Ce funk lent et bavard s'inscrit dans les compositions intelligentes de l'opus, jusque dans son final aux twin guitares/jumelles, de même que "Trip to Mars", partagée entre folk épique, choeurs d'enfants (dont trois Lofgren : Matt, Tess et Molly) pour des refrains plus latin, solo héroïque et cordes orientalisantes, mieux justifiées qu'ailleurs.

L'artiste et son équipe ont de l'idée mais veulent sans doute trop en faire. Après la crème, c'est-à-dire "Black Books" (ballade gospel avec choeurs féminins qui ressortent, planante et sans excès), le sel, à savoir "Setting Sun", titre rock blues à grosses guitares ; sauf qu'en fait, la crème avait meilleur goût. Si "Here for You" amène une belle part de légèreté avec ses parties d'accordéon accéléré grisantes, "Alone" au contraire est, avec sa pop-folk tubesque, l'exemple type de qui aurait pu fonctionner mieux avec moins d'insistance, d'arrangements bizarroïdes. "Don't Be Late for Yesterday", qui fait intervenir Tom Lofgren, le frère, pour la première fois depuis longtemps, est plein de coolitude, groovy dans le rythme, folk dans les accords, mais qui devait apparemment s'achever sur une cacophonie, obligatoirement !

Cause à effet ou non, les cinq années suivantes jusqu'au début du Troisième Millénaire sont vides d'albums signés Nils LOFGREN. Peut-être aussi, parce qu'en 1995, le E STREET BAND se reforme momentanément et chacun sent que ce n'est qu'un préambule à ce qui ne pouvait qu'arriver.

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   MARCO STIVELL

 
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- Nils Lofgren (guitares, chant, claviers, accordéon, percussio)
- Roger Greenawalt (basse, percussions, échantillonnages)
- Andy Newmark (batterie, percussions)
- Teri Lazar, Kim Miller (violon)
- Patricia Smith (alto)
- Marco Botelho (violoncelle)
- Branford Marsalis (saxophone soprano)
- Tom Lofgren, Matt Lofgren (choeurs)
- Tess Lofgren, Molly Lofgren (choeurs)
- Allie Park, Amanda Hamlin (choeurs)
- Amanda Wallace, Emmie Patterson (choeurs)
- Erica Taffs, Jo Jo Kim (choeurs)
- Kerri Lazar, Luke Foster (choeurs)
- Meg Wood, Rudy 'blah' Henkel (choeurs)
- Sally Patterson, Sarah Gunther (choeurs)
- Tim Gerhold (choeurs)
- Alton Mcclain Scarborough, Janet M Jones (choeurs)
- Parris Lane, Paul Courtney (choeurs)


1. Damaged Goods
2. Only Five Minutes
3. Alone
4. Trip To Mars
5. Here For You
6. Black Books
7. Setting Sun
8. Life
9. Heavy Hats
10. In The Room
11. Nothin's Fallin'
12. Don't Be Late For Yesterday



             



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