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Nils LOFGREN - Nils Lofgren (1975)
Par MARCO STIVELL le 16 Mai 2024          Consultée 400 fois

Voilà, Nils LOFGREN, qui n'a toujours pas 25 ans mais dont le CV est plus que bien rempli (quatre albums en groupe dont il a tout écrit, collaborations classieuses) devient son propre patron pour une petite dizaine d'années. Et en parlant de 'boss', on peut s'amuser de constater que parmi les admirateurs de ce premier album sous son seul patronyme, dès sa sortie au printemps 1975, il compte le critique musical Jon Landau (du magazine Rolling Stone), quelques mois après que celui-ci ait écrit "j'ai vu le futur du rock'n'roll, son nom est Bruce SPRINGSTEEN !", et presque autant avant qu'il ne devienne producteur attitré du même Bruce, durant l'été, pour le grand Born to Run.

On peut tout autant rigoler et avec un anachronisme plus ou moins bien placé, de la différence très nette entre les deux albums. Parce que celui de Nils LOFGREN, c'est vraiment du rock(&folk) très carré, simple à partir d'une instrumentation des plus simples (guitares-basse-batterie), des chansons de trois minutes en moyenne, de la répétition plus que de la surprise... Au rang de cette dernière tout de même, outre David Briggs toujours aux manettes, on remarque la qualité des deux accompagnateurs formant le faux-nouveau trio (un album et un bout du suivant ensemble), à savoir Wornell Jones à la basse mais aussi et surtout Aynsley Dunbar, batteur pour Frank ZAPPA, Jeff BECK et tant d'autres.

Douze titres donc, dont un très court, l'introductif "Be Good Tonight", mais suffisamment beau pour ne pas sombrer dans l'anecdotique. La voix tranquille de Nils est constamment contrebalancée par ses interventions de guitare, électrique ou acoustique, fiévreuses, à l'envi mais toujours en générosité. Le groove de Dunbar et Jones s'affirme sans mal dès "Back It Up", soul-rock efficace et séductrice, avec choeurs appuyés de Stu Gardner (un ami de Bill COSBY, le même du Cosby Show). Dans le genre bien relâché, on trouve aussi "Duty" plus à la manière blues de bar, ou au contraire, "Rock'n'Roll Crook" en plus épique.

C'est un très bon album, à n'en pas douter, plus uni et constant en qualité que les deux derniers de GRIN. Les shuffle bien marqués sur "I Don't Want to Know" (gentille comme tout et entêtante), "One More Saturday Night" (où Nils, nostalgique au micro, s'amuse en parallèle à la wha-wha) ainsi que "The Sun Hasn't Set on This Boy Yet" (cool au possible, néanmoins doux-amer) s'enchaînent comme du petit lait, avec un piano qui ne supplante jamais la guitare. Guitare épique sur "If I Say It, It's So", titre répétitif mais dans le bon sens.

Guitare dont on remarque aussi l'importance de l'acoustique presque aussi grande que l'électrique, avec des rythmiques et tout simplement un esprit qui n'est pas sans rappeler un certain Keith Richards, des ROLLING STONES au pluriel cette fois. Cela tombe bien car "Keith Don't Go (Ode to the Glimmer Twin)" lui est dédiée, un message admiratif en belle et due forme à une période difficile de la vie du Keef, marquée par les excès, la prison, bientôt la mort d'un fils... Un vrai bon gars, Nils, une perle et qui heureusement ne rate pas son ode. Une belle énergie, dynamique avec un long solo étiré, presque en mode 12 cordes par moments.

Et, déjà généreux, il est également solaire, à l'image du sympathique "Can't Buy a Break", mais aussi et d'abord "Two by Two", rêverie hippie toute californienne aux accents hispano. On est en plein dans l'époque, ce qui est toutefois un peu moins le cas de la reprise de "Goin' Back", standard de la pop blanche lorgnant vers la soul, tube de Dusty SPRINGFIELD en 1966, déjà repris par les BYRDS l'année suivante. La version de Nils LOFGREN reste celle qui remporte parmi les meilleurs suffrages, et pour cause : cette basse roulante tout comme le piano, cette humilité et en même temps ce très bel arrangement, bref, de l'or en barres. Un futur standard du Suédois-Italien yankee lors de ses concerts – elle figure d'ailleurs sur le live Back It Up! qui paraît à l'automne.

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   MARCO STIVELL

 
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- Nils Lofgren (guitares, piano, chant)
- Wornell Jones (basse)
- Aynsley Dunbar (batterie)
- Stu Gardner (choeurs)


1. Be Good Tonight
2. Back It Up
3. One More Saturday Night
4. If I Say It, It's So
5. I Don't Want To Know
6. Keith Don't Go (ode To The Glimmer Twin)
7. Can't Buy A Break
8. Duty
9. The Sun Hasn't Set On This Boy Yet
10. Rock'n'roll Crook
11. Two By Two
12. Goin' Back



             



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