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1979 3 Three Imaginary Boys
1980 4 Seventeen Seconds
1981 2 Faith
1982 3 Pornography
1984 1 The Top
1985 1 The Head On The Door
1987 1 Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me
1989 2 Disintegration
1992 1 Wish
1996 1 Wild Mood Swings
2000 1 Bloodflowers
2004 1 The Cure
2008 1 4:13 Dream

SINGLES

1981 Charlotte Sometimes

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1984 1 Concert The Cure Live
1992 1 Show
1993 Paris
2011 Bestival Live 2011

COMPILATIONS

1983 1 Japanese Whispers
1986 Standing On A Beach
2004 Join The Dots

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2002 Trilogy
 

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The CURE - Standing On A Beach (1986)
Par RICHARD le 27 Juin 2024          Consultée 383 fois

Il devait sans doute être bien étonné John BUTTON, ce pêcheur à la retraite de Rye dans le Sussex lorsqu'on lui a demandé d'être ce visage qui ornerait à jamais la première compilation* de CURE. Standing On A Beach est sorti en mai 1986, bien opportunément d'ailleurs, lorsque l'Europe et la France plus particulièrement étaient atteintes d'une frénétique Curemania. Il était en effet impossible de ne pas entendre chaque jour un titre du projet emmené par Robert Smith depuis 1978 ou de ne pas croiser un petit clone triste au lycée, au Codec, dans la rue, avec débordant de son imper son petit CAMUS pour les Nuls. Loin de cette figure impassible burinée au sel et au vent qui allait rapidement devenir culte sur tous les supports possibles, le monde des banlieusards londoniens était quant à lui un espace de mille et une couleurs où une myriade d'émotions prenait plaisir à se bousculer et à partir dans tous les sens.

A l'écoute de ces treize singles et d'autant de Faces B, il n'est pas besoin d'être un fan absolu du plumeau anglais et de ses acolytes pour se rendre compte de la richesse de l'éventail sonore ainsi proposé et ce même si ces singles ne sont pas nécessairement les meilleurs morceaux des albums dont ils sont extraits. Les années 80, c'était aussi et parfois ceci. Un groupe intègre qui se trouve presque en haut des charts tout en exposant un univers atypique. C'est une généralité souvent dite ici et ailleurs mais les compilations ont souvent un intérêt très limité. Standing On A Beach, encore plus sous ce format cassette, a tout pour me faire mentir, malicieuse qu'elle est. Sur cette période qui s'étend de 1978 à 1985, les CURE sont surtout sur le plan artistique et non populaire assurément à leur apogée. En terme de créativité, rien ne sera jamais plus comme avant. Il n'y a pas encore de temps mort, ni de réel faux pas de Creepers.

La force du groupe tient entre autres dans cette capacité à élaborer la recette quasi parfaite entre une évolution constante et un son, une voix de suite reconnaissables. Cette cassette permet ainsi de suivre le cheminement parfois complexe de Smith. C'est ce recul qui nous permet sans conteste aujourd'hui cette observation qui ressemble à une révélation (Saint Robert, priez pour nous). Si les formes musicales diffèrent, elles se rejoignent toutes sur un point : une essence, un feeling pop. Quoi de mieux pour étayer ce propos que "Killing An Arab" qui débute cette histoire et "Close To Me" qui la referme ? Du premier single orientalisant à souhait qui se met à la place de MEURSAULT, le personnage-narrateur de l’Etranger au vision cauchemardesque du leader haletant sur le dernier titre paru, tout ne sera que pop, froide, excentrique, noire ou rose, mais pop toujours.

Évidement, ces propos prêteront à sourire ou feront grincer quelques dents mais sous l'enveloppe par exemple de l'étrange "I'm Cold" avec ses aigres guitares et SIOUXSIE aux chœurs ou du plus synthétique et déjanté "New Day" se dévoilent une instantanéité. Ce sera toujours plus ou moins l'émotionnel fil conducteur que déroulera l'ébouriffant leader. Ces premières années prouvent que rien n'entame cette volonté de proposer des univers différents, parfois arides, désespérés mais jamais repoussants et souvent passionnants. Si le superbe "Splintered In Her Head" n'engendre qu'un sentiment de pure suffocation comme le métronomique et tribal "The Hanging Garden", il n'en demeure pas moins que leur côté hypnotique à tout pour séduire. Standing On A Beach se dévoile rapidement comme un concentré généralement savoureux de musique anglaise et de déjà futurs classiques.

En 1986, le groupe avait donc son petit lot de pépites. Si la plaintive pop song "Boys Don't Cry" ou le lumineusement obsCURE "In Between Days" souffrent maintenant de leur nombre incalculable de diffusions, ils restent grâce à leur qualité mélodique d'enivrants instantanés. Les Anglais à cette époque et encore plus son leader ne craignent pas le grand écart. Il ne s'est pas passé ainsi trois ans entre la parution du claustrophobique instrumental "Descent" et la petite ritournelle perchée sous acide qu'est l'excellent "Happy The Man" (1984). Smith sans le savoir sans doute sur le moment a posé au grès des albums les pierres de différents édifices qui par leur solidité deviendront parfois d'influents modèles. La promenade glacée sans fin que constitue "A Forest" ou le fantomatique et poignant "Charlottes Sometimes" seront des exemples à suivre pour les courants les plus mélancoliques experts en spleen et visages patibulaires mais presque. Les autres qui rechercheront des instants moins moroses se retourneront vers les arpèges légers qui soulignent l'enlevé "Jumping Someone Else's Train" ou les synthés endiablés de "The Walk" prototypes d'une pertinente new-wave grand public.

Les raisons d'un succès restent toujours difficiles à cerner, mais si CURE a reçu un tel accueil en ce début de décennie, c'est qu'au delà de cette musique innovante, le groupe touche aussi par les mots et la voix qui les porte. Rien ne distingue plus en effet ce projet que celle de Smith qui ressemble le plus souvent à un ado en sanglot. Elle prend ainsi toute sa dimension sur le pourtant crispant "Stop Dead". Le trop méconnu et entêtant "The Exploding Boy" avec sa guitare tourbillonnante ou la douce sucrerie qu'est le classique "The Caterpillar" remontent le niveau et confirment que CURE, c'est aussi une voix génératrice de poignantes émotions. Comme son rouge à lèvres, sa chevelure ébouriffée, elle devient assurément l'un des symboles des années 80. Résonance aussi et en dernier lieu à travers les mots qui même s'ils émanent de Smith ont la force de revêtir un caractère universel car en définitive ils n’évoquent qu'une seule chose: l'amour.

A sa sortie, Standing On A Beach était un judicieux moyen pour les retardataires de prendre le train CURE en folie en marche. Quatre décennie plus tard, cette compilation revêt naturellement une autre dimension. A travers ce temps écoulé, elle permet ainsi simplement de constater la force, l'originalité et l'intemporalité de la plupart de ces morceaux.


* Cette chronique évoque la compilation sortie sous la forme de cassette. Le 33 Tours ne comprend pas les Faces B. Le CD ne comprend pas les Faces B non plus mais possède 4 titres supplémentaires qui ne sont pas des singles. ("10.15 Sturday Night", "Play For Today", "Other Voices" et "A Night Like This").

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   RICHARD

 
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1. Killing An Arab
2. Boys Don't Cry
3. Jumping Someone Else's Train
4. A Forest
5. Primary
6. Charlotte Sometimes
7. The Hanging Garden
8. Let's Go To Bed
9. The Walk
10. The Lovecats
11. The Caterpillar
12. In Between Days
13. Close To Me

1. I'm Cold
2. Another Journey By Train
3. Descent
4. Splintered In Her Head
5. Mr Pink Eyes
6. Happy The Man
7. Throw Your Foot
8. The Exploding Boy
9. A Few Hours After This
10. A Man Inside My Mouth
11. Stop Dead
12. New Day



             



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