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The CURE - 4:13 Dream (2008)
Par RICHARD le 26 Juillet 2020          Consultée 2595 fois

Pour être honnête, je ne savais pas vraiment comment engager ces quelques lignes qui traduisent la déception ressentie au dernier album studio à ce jour des CURE. Allez, je vais me la jouer ego trip du Un Quatre. 4:13 Dream revêt donc pour moi un caractère bien particulier et ce n'est malheureusement pas nécessairement pour de bonnes raisons. Les premières écoutes à sa sortie en octobre 2008 m'avaient laissé totalement de marbre. C'était une première. Il n'y avait ni adhésion ni rejet. Rien. Cette treizième galette des Anglais, si elle ne porte a priori pas malheur, s'apparente quand même avec le temps à une cruelle désillusion et à une chute artistique. C'était un sentiment bien étrange car depuis 1985, il n'y avait pas une seule semaine sans que les notes et la voix de Robert Smith m'accompagnent. Mais voilà, le verdict curiste est sans appel. C'est le seul album à avoir pris chez moi la poussière. Chroniquer ces treize titres, c'est donc l'occasion, si ce n'est à défaut de les sauver, de les réécouter et d'enlever les particules fines accumulées consciencieusement dessus.

Les choses avaient pourtant bien débuté pour nos banlieusards londoniens. Pour nous mettre en appétit et dans l'attente excitante du nouvel opus prévu en cette fin d'année 2008, les Anglais avaient effectué une nouvelle tournée mondiale intense avec un épique concert à Bercy de plus de 3h30 ! Comme au bon vieux temps et à l'ancienne, ils y dévoilaient des titres inconnus de nous qui devaient se retrouver sur la future production. Smith semblait toujours pris de frénésie. L'heure était au grand ménage façon puzzle. Il avait déjà ainsi viré en 2005 le discret et particulièrement urbain guitariste Perry Bamonte et le non moins essentiel claviériste Roger O'Donnell. On pouvait en contre partie se réjouir du retour au bercail du talentueux et fantasque Porl Thompson. La présence de ce dernier laissait présager un retour à une électricité sinueuse et élaborée. Sur le papier à musique, cela prenait une tournure des plus engageantes. Le quatuor était dans les starting-blocks. On était comme ragaillardis. Et pourtant avec tous ces atouts dans sa main, qu'est-ce qui a bien pu clocher chez le petit Robert ?

Rétrospectivement, ce qui frappe dans 4:13 Dream, c'est la flagrante perte d'inspiration de Smith. La Muse n'est plus à l'évidence à ses côtés. Il patine, il radote, il gâtouille. Pour l'habitué de l’œuvre, un indice aurait pourtant dû mettre les sens en éveil. Le morceau introductif est totalement raté. Un signe avant coureur du désastre ? Oui, si l'on pense aux premières notes de "The Holy Hour" (1981) ou "Lost" (2004) par exemple qui étaient une bien stimulante carte d'invitation pour découvrir la suite de l'album. Ici, avec "Underneath The Stars", même si les guitares pourront rappeler les toiles arachnéennes présentes sur Disintegration, l'ennui s'installe d'emblée. Smith étire ses ambiances au maximum en suivant scrupuleusement son cahier des charges. Sauf que cette fois-ci, il fait plus que s'auto- caricaturer et la flamme qui animait ses tourments depuis 1979 semble bien éteinte. Les CURE égrènent tout au long de cette heure leurs tics sans motivation ni conviction.

L'original Thompson essaye bien d'élever le niveau avec ses zébrures savamment travaillées, mais à chaque fois, c'est une illusion et le soufflet retombe instantanément, le pauvre. "It's Over" et "Switch" malgré leur rythmique du diable ne sont ni plus ni moins qu'un ersatz cuvée 2008 de "End" sorti seize ans plus tôt. Et en plus bruyant pour couronner le tout à défaut d'être une réussite noisy. Idem avec le pénible "The Scream" où Smith nous refait le coup de l'écorché vif avec force montées vocales et trémolos dans la gorge. Ce moment particulièrement fatiguant est qui plus est alourdi par une terrifiante bouillie sonore. C'est juste horrible, indigeste et objectivement, même le fan est en droit de se demander l'utilité de la chose. C'est une croisière qui ne s'amuse pas à laquelle est convié l'auditeur. Smith est farceur, taquin sur les bords. Il nous soumet en fait à des tests de résistance pour au final forger un peu plus notre stoïcisme. Je ne vois pas d'autre explication pour essayer d'être un tant soit peu conciliant avec le travail de l'Anglais.

De bonne volonté, il en faut sans conteste pour supporter également la bluette pop maintes fois entendues ici et là qu'est "The Perfect Boy" ou le crispant "Sleep When I'm Dead", même si le travail sur la voix du leader vaut son pesant de livres sterling. La panne d'inspiration est à ce point patente que Simon Gallup, le bassiste, va même jusqu'à plagier le son si typique de Peter HOOK sur le pourtant pas si insignifiant "The Reason Why". On sent bien l'envie qu'à Smith de s'amuser et de proclamer au monde entier qu'il est (enfin) heureux. Les intentions sont là, mais le résultat probant quant à lui se fait toujours attendre. J'ai pourtant toujours apprécié le Smith désirant casser son image pas nécessairement vraie de pape de la déprime. Mais ici, ceci ne fonctionne pas ou alors épisodiquement. C'est ainsi le cas avec le funky et délirant "Freakshow". Smith s'éclate et nous avec, même s'il grossit un peu le trait de la bonne humeur. On se surprend parfois à tendre l'oreille car quelques notes ne semblent pas désagréables. C'est le cas avec l'imparable et direct "The Hungry Ghost" et son jeu de guitare bien senti. La voix de Smith fait des petites merveilles comme sur le mélodieux et léger "This. Here And Now. With You". Ces moments sont tellement rares qu'ils sont éminemment précieux.

Tout fan des CURE, et moi le premier, souhaitons que 4:13 Dream ne soit pas le dernier album du groupe. En effet, il n'est aucunement représentatif de sa brillante carrière. Plat, redondant, ne délivrant qu'au compte-goutte ses émotions, il est tout bonnement raté. Espérons qu'il ne soit juste qu'une parenthèse désenchantée, même si l'affection pour les Anglais demeure intacte car CURE un jour, CURE toujours.

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   (2 chroniques)



- Robert Smith (chant, guitare, basse 6 cordes et claviers)
- Simon Gallup (basse)
- Jason Cooper (batterie et percussions)
- Porl Thomson (guitare)


1. Underneath The Stars
2. The Only One
3. The Reasons Why
4. Freakshow
5. Sirensong
6. The Real Snow White
7. The Hungry Ghost
8. Switch
9. The Perfect Boy
10. This. Here And Now. With You
11. Sleep When I'm Dead
12. The Scream
13. It's Over



             



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