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FOLK-ROCK BRITANNIQUE  |  STUDIO

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FAIRPORT CONVENTION - Tipplers Tales (1978)
Par MARCO STIVELL le 28 Mai 2013          Consultée 2435 fois

« Bon les gars, dit Simon, y en a marre. Depuis des années on est dans le creux de la vague, que je fasse partie du groupe ou non n'y change rien. Les poussins à crête se déchaînent, ça sent le sapin pour nous, Vertigo va pas tarder à nous lourder.
- Ouais c'est vrai, de toute façon moi aussi je commence à en avoir plein le dos, répond Swarb.
- Mais on peut pas finir comme ça !, reprend Simon.
- Alors qu'est-ce que tu proposes ?, demanda Peggy.
- Un bon album, c'est ça qu'on doit faire !»

C'est ainsi que naît Tipplers Tales, à la conclusion des années 70 (même si nous ne sommes encore qu'en 1978) et à l'heure où FAIRPORT CONVENTION, après plus de bas que de hauts, tire sa révérence... pour plusieurs années -il y aura néanmoins un live pour la dernière tournée-. Peut-être qu'à l'époque, les quatre garçons pensaient encore continuer (surtout eu égard du luxueux contrat proposé par la maison de disques), mais ils allaient vite être pris de court par la fameuse cessation de leur contrat avec Vertigo, car toujours incapables de fournir un succès à la hauteur de leur talent. Néanmoins, ce dernier album nous prouve que bien qu'épuisés, ils n'ont pas tout dit, non non.

Contrairement à ce que son nom indique, Tipples Tales n'est pas un concept-album même si la trame commune de nombreuses chansons pourrait nous le faire croire. L'alcool, en effet, ses joies et ses travers sont au centre de l'attention. Je ne connaîtrai jamais assez bien le groupe pour vous dire ce qu'ils sont capables de faire une fois qu'ils tiennent un coup dans les naseaux, mais nous pouvons supposer que comme tous bons folkeux qui se respectent, ils aiment bien faire un petit tour à la taverne ou à la buvette après les concerts et que plus que dans n'importe quelle soirée arrosée, la musique tient une place importante. Gageons que ces petits plaisirs (ou non, surtout au réveil) auront su leur redonner davantage confiance en eux ainsi qu'un regain d'inspiration.

La première partie du disque n'est, première surprise, constituée que de traditionnels ! Le très gai «Ye Mariners All» ouvre l'ensemble avec son folk-rock flamboyant et sa grosse basse qui nous rappelle (presque) que nous nageons en pleine période disco. La suite est marquée par une guitare électrique aquatique ainsi qu'un rock puissant qui encadre des parties où Swarbrick chante a-cappella. C'est fort prometteur ! La chanson à boire «Three Drunken Maidens» va dans ce sens, très fun et garnie de soli de mandoline, franchement plaisante. Arrive ensuite le gros morceau, «Jack O'rion» et ses onze minutes. On frémit en repensant au pavé du précédent album, mais rassurez-vous. Si celui-ci n'est pas un chef-d'oeuvre, il est beaucoup plus marqué par des ruptures de rythme et changements d'airs, avec notamment un violon flamboyant, des mandolines à tout va, une basse divine... Certes il manque encore un peu d'unité, certes le chant de Swarbrick reste ce qu'il est, mais le tout s'écoute avec du plaisir.

La deuxième partie est à l'image de la première, avec ses hauts et ses moins hauts, mais sans moments réellement désagréables. On pourra reprocher à «Reynard the Fox» un arrangement moins abouti, bien qu'il essaie de se faire joliment plus dense sur la seconde partie. «Bankruptured» et sa rythmique jazzy semblent être un clin d'oeil à certains morceaux de la période Rosie, mais en mieux. Cet instrumental est signé Dave Pegg (seul réel compositeur du disque), tout comme la suite instrumentale «The Hair of the Dogma» / «As Bitme» (dont la partie résolument percussive est de Bruce Rowland) qui brille par sa rythmique syncopée et ses parties de guitare électrique -nous prouvant si besoin était, à quel point Simon Nicol est un guitariste accompli-. Chantée par ce dernier, «Lady of Pleasure» est une ballade réussie, tout comme «The Widow of Westmorland's Daughter» qui nous fait découvrir (un peu tard cependant) que la voix de Swarbrick sonne mieux quand elle se double elle-même. «John Barleycorn» enfin, très proche de la version de Traffic, termine joliment le tout avec force polyphonies.

Ce disque franchement sympathique aurait pu être meilleur mais pour toute conclusion, FAIPORT CONVENTION fournit un effort honorable. C'est donc le dernier original avec Bruce Rowland et surtout Dave Swarbrick, la fin de toute une période d'instabilité. Le suivant aurait pu être encore plus enthousiasmant, mais ça on ne le saura guère... avant quelques temps.

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   MARCO STIVELL

 
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- Dave Swarbrick (fiddle, mandoline, mandoloncelle, chant)
- Simon Nicol (guitares, chant, dulcimer, piano)
- Dave Pegg (basse, guitare, mandoline, chant)
- Bruce Rowland (batterie, percussions, piano électrique)


1. Ye Mariners All
2. Three Drunken Maidens
3. Jack O'rion
4. Reynard The Fox
5. Lady Of Pleasure
6. Bankruptured
7. The Widow Of Westmorland
8. The Hair Of The Dogma
9. As Bitme
10. John Barleycorn



             



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