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- Membre : Alan Simon , Richard Thompson
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FAIRPORT CONVENTION - Angel Delight (1971)
Par MARCO STIVELL le 13 Août 2012          Consultée 2969 fois

Full House avait beau être prometteur et rassurant sur la capacité de FAIRPORT CONVENTION à produire un beau disque sans la présence de Ashley Hutchings et de Sandy Denny, le groupe subit de plein fouet une nouvelle défection aussitôt après cette dernière publication. Le capitaine Richard Thompson a en effet décidé de voguer vers d'autres horizons, plus personnels. Il laisse ainsi Simon Nicol comme ultime membre fondateur et ce dernier va tout autant que Dave Swarbrick tenter de sauver le navire... comme il pourra. On remarquera qu'une nouvelle fois, FAIPORT CONVENTION a décidé de ne pas nécessiter d'apports extérieurs, la guitare sera donc entièrement tenue par Simon Nicol. De cette formule plus réduite encore (le groupe est désormais un quatuor) résulte Angel Delight en cette année 1971. Les membres s'en vont, mais le succès va grandissant, lui. Pour preuve, ce sixième disque se verra attribuer la plus belle récompense financière de l'histoire de FAIRPORT CONVENTION, premier à rentrer dans les charts US et à atteindre le top 10 au Royaume-Uni. Le problème, c'est qu'à son écoute, on se demande bien comment cela se fait-il...

Angel Delight a été nommé ainsi en raison de l'installation des membres au pub The Angel à Little Hadham dans l'Heredfordshire. Ce disque peut par ailleurs sonner autobiographique par moments. Pour la petite histoire, le groupe s'en ira aussitôt après la sortie du disque, à cause de l'arrivée à l'improviste dans la chambre de Swarbrick d'un camion dont le conducteur avait perdu le contrôle ! Pour en revenir au disque, cette période ne sera donc pas dorée pour FAIRPORT CONVENTION. Il paraît indéniable que ces départs successifs ont meurtri, et donc fatigué le groupe, qui semble de ce fait manquer d'inspiration. Beaucoup. Après les chefs-d'oeuvre passés, un tel décalage peut paraître surprenant, il est pourtant unanime : Angel Delight déçoit. Ne serait-ce qu'en parlant des voix et instruments, le groupe n'a plus le soutien de Richard Thompson pour ce qui est de la flamboyance et de l'audace et cela s'en ressent cruellement. Nicol est un bon rythmicien qui ne cherche pas à se mettre particulièrement en valeur (pour le moment), et Swarbrick a la main mise sur tous les solos, encore que ce soit rare. Le plus surprenant reste Mattacks, qui donne l'impression de s'ennuyer à la batterie et nous allons voire qu'il y avait matière à cela.

Ce disque commençait pourtant sur une note optimiste avec « Lord Marlborough » (le même que notre fameux « Malbrough s'en va en guerre »), au thème royal et bien mené par la polyphonie, le violon ainsi que le dulcimer. On reste pour le coup dans la classe d'un Liege & Lief et d'un Full House. Mais ça se gâte vite ensuite. Parmi les autres traditionnels du disque, on retrouve la polyphonie sur le slow-rock de « Banks of the Sweet Primroses » mais elle ne le rend pas pour autant plus passionnant. Le très folk « The Bonny Black Hare » ainsi que l'étonnant « Sir William Gower » souffrent des mêmes symptômes à leur manière. Mattacks essaie de rajouter des fills sur ce dernier, mais le tout sonne trop... balourd. « Bridge over the River Ash » est quant à lui tellement concentré sur les effets de Swarbrick que la basse de Dave Pegg semble superflue. A la rigueur, le meilleur, ou en tout cas qui a la qualité d'amuser un peu, c'est le medley instrumental qui aligne hornpipes et jigs sans trop d'énergie, mais avec de la mandoline et carrément un tin whistle.

Ce n'est hélas pas plus brillant du côté des compositions. Plus que sur les traditionnels, on remarquera un certain souci d'arrangement et notamment vocal sur « Angel Delight » (les fameux « la la la » plus forcés qu'autre chose) ainsi que sur « Wizard of the Worldly Game ». Pour cette ballade, le groupe essaie de mettre un peu de piano ceci dit. Même chose pour « Angel Delight » -que ne devraient pas renier Lynyrd Skynyrd et d'autres groupes de rock sudiste- qui contient un solo de mandoline. Le très rock « Sickness & Diseases » peine à convaincre dans son entièreté. On retrouve néanmoins un léger souffle sur « The Journeyman's Grace », avec sa polyphonie et son envolée de violon sympathique. Pas non plus de quoi sauter au plafond et il est évident que le groupe nous a habitués à mieux...

A l'entrée de la décennie 70, FAIRPORT CONVENTION subit un coup du sort qui l'entraînera pour les temps qui suivront à fournir d'autres efforts de cet acabit. Il faudra prendre son mal en patience et s'habituer, mais heureusement il y aura de bons sursauts comme Babbacombe Lee quelques mois après Angel Delight.

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   MARCO STIVELL

 
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- Simon Nicol (guitares, chant, dulcimer, mandoline)
- Dave Swarbrick (violon, chant, mandoline)
- Dave Pegg (basse, chant, mandoline)
- Dave Mattacks (batterie, percussions, piano)


1. Lord Marlborough
2. Sir William Gower
3. Bridge Over The River Ash
4. Wizard Of The Worldly Game
5. The Journeyman's Grace
6. Angel Delight
7. Banks Of The Sweet Primroses
8. Instrumental Medley
9. The Bonny Black Hare
10. Sickness & Diseases



             



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