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FAIRPORT CONVENTION - Nine (1973)
Par MARCO STIVELL le 8 Novembre 2012          Consultée 1880 fois

Lorsqu'on voit Nine arriver devant nos yeux, on a envie de se dire «Bonjour l'originalité !». Cette pochette n'est assurément pas aussi travaillée que les précédentes (non pas que Rosie soit un canon de beauté, mais elle rentrait encore dans le cadre de l'oeuvre d'art), et il n'a pas fallu que le groupe aille chercher très loin non plus pour trouver le nom. Nine, cela correspond au nombre de morceaux qu'il y a sur l'album, et aussi à la place chronologique de ce dernier dans la carrière du groupe. Bon, c'est pas moi qui irait faire le reproche de tout cela à Pegg et à Swarbrick -ils font vraiment ce qu'ils peuvent pour continuer de faire vivre la flamme-, surtout qu'au final, ce Nine n'est pas l'album de plus mais au contraire celui qui va rééquilibrer un peu la balance. Au milieu, pile.

Ce disque est le deuxième paru en 1973, et donc le second à appliquer la formule Fotheringay Convention. Visiblement, Swarbrick et Pegg étaient satisfaits de leurs nouvelles recrues et ils remettent donc le couvert, tant pis pour ceux qui ne suivent pas. Pour le coup ils ont eu raison, même si Nine est dans sa conception l'album le plus révélateur de cette ambivalence : si Swarbrick et Pegg continuent d'apporter leurs propres compositions, Trevor Lucas met de plus en plus la main à la pâte et Jerry Donahue signe son unique contribution solo durant son passage au sein du groupe («Tokyo»). Bref, il y a une certaine dualité au niveau de la confection et bien sûr l'aspect traditionnel en pâtit quelque peu.

Il est en réalité placé en début d'album, comme pour mieux s'en débarrasser on dirait. Cependant, autant sur «The Hexhamshire Lass» que sur l'instrumental «The Brilliancy Medley & Cherokee Shuffle», le groupe présente un exercice honorable, d'une très bonne facture même et Dave Swarbrick semble s'éclater. La manière dont le violon converse simultanément ou non avec la guitare est rassurant quelque part, surtout pour le hornpipe instrumental. L'autre titre qui emprunte à la tradition ne le fait que pour les mots, il s'agit de «Polly on the Shore». Pour cette ballade slow, Dave Pegg a écrit la musique et le texte est arrangé par Swabrick et Lucas, ce dernier se réservant aussi l'interprétation vocale. La grosse basse ronflante après les refrains, les passages de guitares et de violon ainsi que la présence de la réverb' sur la voix pour le final nous font passer un très agréable moment, c'est une vraie réussite. A celle-ci vient s'ajouter «To Althea from Prison», un poème romantique écrit par Richard Lovelace en 1642. Il y parle d'une femme, Althea que l'on pense être une certaine Lucy Sacheverell, et de son emprisonnement (à lui) à la Gatehouse Prison pour avoir contesté le Long Parlement de 1640. FAIRPORT CONVENTION est le premier groupe à mettre ce texte très connu en musique et il le fait par le biais d'une ballade-slow où l'on remarquera une intro particulièrement superbe avec guitares et violon.

Les cinq morceaux restants sont en revanche un peu plus inégaux. «Tokyo» est donc l'exercice soliste de Jerry Donahue, un genre de bluegrass à la guitare et mandoline suivi d'un savoureux moment avec basse et violon. Les instruments tentent de donner une légère couleur asiatique et c'est ce qui participe à rendre ce morceau original et intéressant bien que pas entièrement convaincant. Les quatre derniers morceaux constituent la face Lucas, bien que Swarbrick ait participé à la confection de deux d'entre eux. Et ce sont justement ceux-là qui paraîtront moindres, malgré pour le léger «Big William» un très bon solo de mandoline, et pour «Pleasure & Pain» le plaisir d'entendre les deux voix si différentes chanter ensemble. «Bring 'em Down» est une nouvelle ballade chantée par Lucas où Swarbrick s'octroie quelques jolis choeurs, et où l'arrangement du violon qui se dédouble rend un effet hypnotique et très intéressant. On n'avait pas connu cette brillance depuis Full House en 1970 ! Enfin, «Possibly Parsons Green», également chanté par Lucas révèle un tempo country rapide et des effets de Mattacks sentis comme il faut.

De quoi conclure avec force cet album un peu plus généreux en qualité que les précédents, Babbacombe Lee mis à part. Lucas surtout arrive à atteindre un niveau digne dans la composition comme la voix, même si je sais que l'on me reprochera ce compliment pourtant sincère. Bon bien sûr, on n'est pas au niveau des chefs-d'oeuvre d'autrefois, mais enfin Nine s'écoute plutôt bien et comporte quelques temps forts, surtout dans sa première partie.

Note réelle : 2,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Dave Swarbrick (chant, violon, alto, mandoline)
- Trevor Lucas (chant, guitare acoustique)
- Jerry Donahue (guitares)
- Dave Pegg (basse, mandoline, choeurs)
- Dave Mattacks (batterie, percussions, claviers, basse)


1. The Hexhamshire Lass
2. Polly On The Shore
3. The Brilliancy Medley/cherokee Shuffle
4. To Althea From Prison
5. Tokyo
6. Bring 'em Down
7. Big William
8. Pleasure And Pain
9. Possibly Parsons Green



             



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