The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle est un album atypique, terriblement attachant pour les uns, incompris par les autres. Une fois n'est pas coutume, je me classe parmi ces derniers.
Le problème n'est pas la longueur des chansons, ce qui laisse moins de place pour des ballades tubesques comme "4th of July, Asbury Park (Sandy)" (avec l'accordéon du regretté Phantom Dan et en non créditée Suki LAHAV aux choeurs, dont on entendra le violon sur l'intro du "Jungleland" de l'album suivant), mais sans doute uniquement pour le grand public qui n'est pas attiré par ces formats. Peut-être le problème vient du fait qu'il est très consistant, trop même. Ca virevolte, ça part dans tous les sens ("The E Street Shuffle", "Kitty's Back", "Rosalita (Come Out Tonight)"), si bien que ce que le disque gagne au niveau créativité, il ne le retransmet pas toujours, en tout cas pas à tout le monde sur le plan efficacité. Et ce malgré quelques moments fiévreux ("Rosalita").
Les morceaux calmes du disques eux, mis à part "New York City Serenade" qui reste touchante, font presque office de figuration car on les oublie souvent en comparaison au reste, et pourtant un titre comme "Incident on 57th Street" reste une belle réussite.
On notera dans ce disque un zeste de jazz inédit chez Bruce.