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INDOCHINE - 7000 Danses (1987)
Par SUNTORY TIME le 20 Février 2011          Consultée 6665 fois

En l’an de grâce 1987, INDOCHINE est au sommet de sa gloire, non seulement dans l’hexagone et outre Quiévrain, mais aussi en Scandinavie et au Pérou où le groupe jouit d’un véritable culte.
L’album 3, s’il est loin d’être le sommet artistique de la bande des Frère Sirkis, lui a permis de se forger une solide réputation dans le monde très exigu du rock français. Mais c’est sans compter la presse (musicale et autre), qui se lance dans une véritable fatwa (comment ça j’y vais un peu fort ?) contre INDOCHINE, alors que le quatuor prépare son quatrième opus. Opus qui, selon la presse toujours, sera d’office 'beaucoup moins inspiré'. Les chiens de chasse sont lâchés. Première attaque : vous savez où INDOCHINE enregistre son nouvel album ? A Montserrat ! Comme qui, peu de temps avant ? Hein ? Comme THE CURE ! Depuis le temps qu’on vous disait que INDOCHINE n’était qu’un pale plagiat de la bande de Robert Smith !

Alors qu’en est-il réellement de cet album ?
Tout d’abord une pochette sombre, loin des couleurs vives (voire kitsh) des trois premiers disques. Ces corbeaux posés sur un arbre, en hiver, sont l’œuvre du photographe japonais Fukase Masahisa. Superbe photo, malheureusement gâchée par une typographie jaune et rose absolument immonde.
Musicalement, la différence est de taille. Adieu la boite à rythme, place à une batterie, une vraie de vraie ! Les synthés se mêlent à un orchestre symphonique et autres flûtes et violons en pagaille. Les ambiances sont d’une finesse impressionnante, parfaitement arrangées au profit de composition flirtant souvent avec les 6 minutes. Le son est plus brut, moins artificiel. La musique sonne plus vrai, tout simplement. Pas mal pour un groupe en manque d’inspiration !

L’ouverture instrumentale "La Buddha Affaire" est en cela caractéristique de la production de l’album. Une boîte à musique et une flûte nous invitent à un voyage vers des contrées exotiques, une certaine péninsule indochinoise, au hasard. Et la magie est là, jusqu’au grand final transitant vers "Les Citadelles" où le saxo de Dimitri Bodianski se fait rageur. Les arpèges de Dominique Nicolas retrouvent leur saveur, perdue sur 3, et ici rafraîchissante. Enfin, il faut bien dire que la batterie donne aux titres une énergie exceptionnelle.
La new-wave aux sonorités orientales des débuts est ici renforcée, et beaucoup plus aboutie. Il suffit d’écouter la sublime intro de "La Chevauchée des Champs de Blés" pour s’en rendre compte. Morceau épique et poétique, il est malheureusement bâclé par sa conclusion au saxo, totalement à contre-courant de l’ambiance générale. Dommage.
"Il y a un Risque" est dans un registre plutôt délirant, mais les Y-eh Y-eh y-eeeh oooh à répétition de Nicola Sirkis sont assez ridicules. "Un Grand Carnaval", unique composition de Stéphane Sirkis, n’est pas des plus mémorables, malgré son énergie débordante. Mais ces deux titres sont les seuls vrais points faibles du disque.

"Les Tzars", le grand succès de l’album, se fait plus virulent, agressif, ce qui a refroidi plus d’un fan du précédent opus (tant pis pour eux !). Il est clair que les compositions, si elles sont beaucoup plus riches, sont aussi plus sombres, à l’image de la pochette. Et les textes de Nicola ont mis de côté l’aspect sexuel de 3 au profit d'une thématique plus politique, s’attaquant aux tyrans en tout genre ("Les Tzars"). Ils sont aussi encore plus surréalistes et poétiques, et il n’est pas compliqué d’affirmer que cet album contient les meilleurs textes de Nicola Sirkis, jusqu’à aujourd’hui. Quant à son chant, il ne s’est jamais autant égosillé que sur cet album, ce qui n’est pas sans provoquer quelques fausse notes. Mais puisqu’on vous dit que ce mec ne sait pas chanter !, ont dû dire les journaleux. Mais dans l’ensemble ça passe, et Nicolas ne se débrouille pas si mal.
D’ailleurs, il fait preuve d’audace sur le summum du disque, "7000 Danses", le génial morceau-titre qui n’est malheureusement pas parmi les chansons les plus connues du groupe. Le phrasé de guitare, reconnaissable entre mille, fait mouche à répétition, et le final est tout bonnement divin. Il s’agit, sans hésiter, de la meilleure composition de Dominique Nicolas.

Qu'ajouter ? Que "Une Maison Perdue" vient clore en douceur (relative) cet album ? Que "La Machine à Rattraper le Temps" est un autre tube imparable ? Que s’il fut un grand succès, 7000 Danses a marqué le début du déclin du groupe (commercialement parlant) ? Il y aurait encore pas mal de choses à dire, mais on peut résumer en disant que INDOCHINE n’a pas eu peur de se renouveler après un 3 plus que caricatural. Le duo Nicola Sirkis/Dominique Nicolas fait des merveilles et atteint son apogée avec ce disque.
7000 Danses est donc une réussite malgré quelques titres un peu foireux, un superbe mélange entre New Wave et influence de world music, essentiellement extrême-orientale (avec un soupçon de musique péruvienne ?). Le sommet de INDOCHINE première période, le meilleur des années 80.

Merci, Sa Majesté des Sept-Mille Danses !

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   SUNTORY TIME

 
   RICHARD

 
   (2 chroniques)



- Nicola Sirkis (chants)
- Dominique Nicolas (guitares, claviers)
- Stéphane Sirkis (guitares, claviers)
- Dimitri Bodianski (saxophone)
- Mark Brzezicki (batterie)
- Preston Heyman (percussions)
- Dina Bennet (piano)
- Anna Noakes (flûte)


1. La Bûddha Affaire
2. Les Citadelles
3. La Chevauchée Des Champs De Blé
4. Il Y A Un Risque (le Mépris)
5. Les Tzars
6. La Machine à Rattraper Le Temps
7. Un Grand Carnaval
8. 7000 Danses
9. Une Maison Perdue …



             



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