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INDOCHINE - 3.6.3 (2004)
Par RICHARD le 25 Octobre 2022          Consultée 1027 fois

Paradize dans la longue carrière d'INDOCHINE tient une place centrale mais peut-être pas pour de bonnes raisons. Il y a assurément un avant et un après. C'est incontestablement à partir de cet album brillant sur le plan du succès populaire et beaucoup moins du point de vue artistique que la chose de Sirkis est devenue progressivement ce qu'elle est malheureusement aujourd'hui : une entreprise lucrative faite pour amasser un maximum d'euros. De temps en temps, elle se rappelle à nous par la sortie d'albums le plus souvent moyens, voire mauvais. Elle rentabilise cyniquement le succès des années 80 en occultant sciemment les acteurs principaux (au hasard Dominik Nicolas) pourtant responsables de sa réussite initiale. Ce live capté à Bercy le 3 juin 2003 en pleine euphorie Paradize est parfaitement représentatif du commencement de cette triste situation.

Ce soir-là, INDOCHINE, auréolé du carton inattendu de son album et du single "J'ai Demandé à la Lune", monte sur scène avec l'intention de montrer de quel bois il se chauffe à ses fans les moins objectifs comme à ceux par principe qui détestent le groupe. INDOCHINE se la joue rock et sexe ou du moins rock et sexe comme l'entendent Sirkis et son nouveau compositeur et acolyte, Olivier Gérard. Leur gros son qui tache souvent, porté par des paroles toujours ambiguës, se veut comme un hommage aux influences indus et metal à la mode du moment. Évidemment, cette relecture globale des anciens morceaux subtils de Dominik Nicolas a de quoi surprendre. Sur la partition, c'est plutôt légitime et même intéressant, mais sur la scène parisienne, le résultat est tout autre. Ainsi, les classiques sautillants "L'Aventurier", "Miss Paramount" ou l'intergénérationnel "3ème Sexe" perdent leur grâce juvénile et se trouvent drapés d'un vulgaire mur de son hard discount. Nico n'a toujours pas compris à son âge que la crédibilité et l'esprit rock ne passent pas nécessairement par les amplis poussés à fond. Le fond et non la forme !

Cette déstructuration laisse perplexe. C'est d'autant plus dommageable qu'à l'inverse d'aujourd'hui, un certain nombre de titres de la décennie la plus convaincante et intéressante sont joués. Sirkis, révisionnisme interne oblige, ne leur offre pas pour autant une belle exposition. Le leader n'effectue en effet que le minimum syndical en dépouillant les classiques de la première heure de leur subtile beauté. Ainsi, les superbes "La Colline des Roses" ou "Salômbo" qui ne sont même pas joués dans leur intégralité ne sont ici accompagnés que par un clavier famélique et une guitare totalement sèche. Il faut croire que Sirkis en leur faisant subir ce traitement pas vraiment sympathique se paye son ancien compositeur sans que celui-ci puisse répondre. Le medley sans âme qu'est INDO CLUB, regroupant presque par obligation "Les Tzars", "Canary Bay" entre autres, le confirme sans hésitation. Vite fait, mal fait. Le seul survivant de ce carnage demeure l'émouvant "Tes Yeux Noirs" qui demeure bien intouchable avec son simple piano. La vengeance pour Sirkis est indéniablement un plat qui se mange (con) gelé.

Mais la plupart des fans en sont-ils au moins conscients? La captation nous fait comprendre que, dans la fosse et les gradins de Bercy, l'hystérie est totale. Les réactions du public, c'est bien de les entendre, mais lorsqu'elles sont plus prégnantes que la voix et les instruments comme c'est le cas ici, c'est désagréable. On a compris que l'adhésion aux paroles du gourou indochinois est absolument totale mais l'artifice est grossier. C'est bien ici que la rupture se fait selon moi entre fans qui disent amen à tout et ceux qui essaient d'avoir un recul sain. Peut-on simplement trouver cette période opportuniste ? Il faut croire que non puisque l'auteur de ces lignes est par exemple banni du site officiel du groupe pour avis souvent divergent avec la communauté. C'est dommage car malgré tous ces défauts, on pourrait presque naturellement oublier que 3.6.3 n'est pas totalement mauvais.

Sirkis a ainsi indéniablement progressé vocalement. Il est aussi à l'aise sur le sombre "Marilyn" enveloppé de belles guitares noires que le sobrement autobiographique "Un Singe En Hiver". Lorsqu'INDOCHINE ne se la joue pas poseur et rebelle en toc, il est moins tête à claques et fatalement plus intéressant. Encore faudra-t-il peut-être que certains fassent fi de la prose de Sirkis parfois irritante, à l'image du gênant "Mao Boy" et son "Sexe Avec Moi" répété comme un mantra pré-pubère. Si on passe outre cette musicalité particulière, ce live vibre parfois, mais bien trop rarement. La petite touche électro qui booste l'enlevé "Astroboy" est ainsi loin d'être désagréable, tout comme la version speed de l'élégant "Punishment Park". C'est bien ici que l'on se rend compte que si INDO tisse des ambiances pop, les titres exposés apparaissent sous un jour plus attractif. Les guitares très CURE du solide "Dark" ou l'épure bienvenue du gothique "Anne Et Moi" le confirment amèrement.

3.6.3 est l'exemple parfait d'un album live à intérêt limité. Il ne sert majoritairement qu'à conforter le statut de Saint Nico et ne propose pas, malgré ses tentatives de relectures artificielles ou au rabais, de réel plaisir, du moins pour celles et ceux qui ne jurent pas exclusivement par l'INDOCHINE des années 2000.

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   RICHARD

 
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- Nicola Sirkis (chant, guitare)
- Olivier Gérard (guitare)
- Boris Jardel (guitare)
- Marc Eliard (basse)
- François Soulier (batterie)
- Frédéric Helbert (claviers)


1. Intro Natja
2. Venus
3. Paradize
4. Electrastar
5. Trois Nuits Par Semaine
6. Punker
7. Astroboy
8. Dark
9. Le Grand Secret (avec Melissa Auf Der Maur)
10. Mao Boy!
11. Popstitute
12. J'ai Demandé à La Lune
13. Punishment Park
14. Miss Paramount

1. Indo Club
2. Le Baiser
3. Salômbo
4. La Colline Des Roses
5. Comateen
6. Anne Et Moi
7. Tes Yeux Noirs
8. 3e Sexe
9. Marilyn
10. L'aventurier
11. Dunkerque
12. Glory Hole
13. Un Singe En Hiver (morceau Caché Après Glory Hole)



             



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