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- Style + Membre : Dominik Nicolas

INDOCHINE - Alice Et June Tour (2007)
Par RICHARD le 17 Septembre 2024          Consultée 268 fois

Parfois, à Forces Parallèles, nous sommes complétistes. Attention, vous avez bien lu, complétistes, pas complotistes. Vous pourriez me rétorquer que si vous êtes fan d'INDOCHINE période post Dancetaria et que vous avez un certain recul, mes chroniques évoquant justement cette période ont sûrement tout du complot tant je suis constant dans l'attribution de notes peu élevées. Ce n'est évidemment pas le cas, donc je ne vous expliquerai pas une nouvelle fois ce que je pense de la chose de Nicola Sirkis depuis 1999. Cette énième captation live dans la carrière d'INDOCHINE s'effectue cette fois-ci au Zénith de Lille en mars 2007. Est-ce une occasion de se dire que ce disque est encore un coup d'épée dans l'eau, sauf pour le compte en banque et l'ego du Sieur Sirkis ou est-ce la possibilité d'adhérer (enfin) sans contrainte majeure à cette communion indochinoise ?

En 2007, INDOCHINE est donc en train de clôturer dans la cité nordiste sa tournée hexagonale, la bien nommée Alice et June Tour qui a servi de support à l'album conceptuel, fumeux et généreux qu'est Alice et June. C'est encore la possibilité de voir à quel point la scénographie est de toute beauté chez INDOCHINE (cf le DVD). Sirkis ne pourra pas être pris en défaut au moins sur ce point. Esthétiquement parlant, les concerts sont toujours réussis. Le groupe s'inspire à cette période entre autres de Tim BURTON ou des œuvres d'Ana BAGAYAN et l'ensemble tout droit sorti de Charlie et la Chocolaterie ne manque vraiment pas d'attraits. Si la forme est des plus attractives, est-ce que le fond possède lui aussi la même saveur ? Pour qui suit les évolutions d'INDOCHINE, on sait que les concerts depuis 2002 sont l'occasion pour le projet de se la jouer rock et sexe et d'obtenir ainsi à tout prix la crédibilité tant désirée et pourtant si futile après laquelle court Sirkis depuis des décennies.

Il faut dire que le double-album Alice et June a été taillé sur mesure pour ces fameuses grandes messes sirkisiennes. INDOCHINE nous propose dès lors un univers sombre et romantique, univers qui doit être pour son leader la quintessence rock. Sur ces dates, Olivier Gérard le compositeur principal de la nouvelle mouture sort encore les grosses guitares. Inspiré (de très très loin) comme sur Paradize par le rock industriel, Gérard nous passe à la moulinette light MANSON ou NINE INCH NAILS. Le résultat, ce sont des titres qui font indéniablement bouger et suer dans la fosse mais qui manquent quand même globalement de finesse. "Vibrator" et "Gang Bang" en sont de belles illustrations. On taira la mise en avant d'une sexualité qui se veut dérangeante alors qu'elle n'est que simplement gênante. Comment peut-on à 48 ans écrire ce type de textes et effectuer ces introductions ? Le mystère reste entier mais c'est assurément le cadet des soucis de la plupart des fans comme le soulignent malheureusement l'électrique "Punker" ou le basique "Ceremonia".

C'est dommage car objectivement tout n'est pas de cet acabit, et il y a du bon, voire du très bon. INDOCHINE nouvelle mouture a parfois le sens des titres qui percutent. Si les guitares ne sont pas branchées façon mammouth, ça fonctionne. Hasard ? "Alice et June" ou "Ladyboy" passent ainsi l'épreuve auditive car ils sont dans un esprit pop et non dans une caricature rock. Évidemment, comme tout concert d'INDO qui se respecte, la participation se doit d'être active. Les "putain de ville" et les "Shéeeee" à répétition de Sirkis et les cris d'extase (exclusivement féminins) à l'image du toujours excellent "Marylin" sont bien présents, donc tout va. Mais n'oubliez pas que si vous dépassez les 20 ans et que vous êtes bossu, en surpoids ou avez les oreilles décollées, vous ne serez jamais visible dans les DVD. C'est le jeu ma pauvre Lucette ! On n'évite pas non plus le karaoké géant mais sans cette foule en délire, des titres comme "J'ai Demandé à La Lune" ou "Trois Nuits Par Semaine" n'auraient sans doute pas la même saveur. L'ambiance dans la salle est très audible mais elle demeure équilibrée et ne prend pas nécessairement l'ascendant sur le jeu du groupe (cf l'ignoble 3.6.3 chroniqué sur ce site).

La setlist quant à elle est loin d'être désagréable car elle offre une large palette sonore qui expose avec fluidité ces 25 années d'existence. Il y a donc de belles séquences émotions. Celles-ci se retrouvent essentiellement sur le second CD. Des morceaux comme "Tallula" et "Pink Water 3" tout simples sur la forme serrent le cœur sans difficulté. C'est dans ce type de morceaux qui plus est que la voix tant décriée de Sirkis passe le mieux. Il ne force pas et ses mots bien choisis contribuent à envelopper l'ensemble d'une douce mélancolie. Ce n'est pas nouveau, mais j'ai toujours pensé qu' INDOCHINE se révélait dans une certaine forme d'épure. Il suffit de se pencher ainsi sur le culte "L'Aventurier" qui n'en finit pas avec ses pulsations electro bas de gamme pour être conforté par ce type de raté. Sans atteindre le minimalisme pourtant toujours réussi de l'obligatoire set acoustique comme avec les superbes "Salômbo" et "La Colline Des Roses" (merci Dominik Nicolas), l'exposition d'un "Punishment Park" est sans conteste la voie à suivre. Une pop racée où aucun indochinois n'en fait des tonnes et où seule une osmose sincère entre le groupe et son public se dévoile.

Je vais peut-être vous surprendre, mais avec le temps, je trouve que dans la pléthore de live d'INDOCHINE Alice et June Tour est plutôt une bonne cuvée. S'il n'est pas exempt des défauts fatigants qui font l'identité du groupe depuis le début de ce siècle, il est cependant suffisamment varié dans ses titres et attachant dans son ambiance survoltée pour que la communion indochinoise soit en 2007 effective.

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- Nicola Sirkis (chant,guitare,harmonica)
- Olivier Gérard (guitare,claviers)
- Boris Jardel (guitare,chœurs)
- Marc Eliard (basse,chœurs)
- François Soulier (batterie)
- François Régis Matuszenski (claviers)


1. Dunkerque
2. Ceremonia
3. Alice & June
4. Marilyn
5. Adora
6. Punker
7. Gang Bang
8. Lady Boy
9. J'ai Demandé À La Lune
10. Sweet Dreams
11. June
12. Electrastar
13. 3 Nuits Par Semaine
14. Club Paramount (*)
15. Miss Paramount*
16. Popstitute*
17. Stef Ii*
18. Astroboy*

1. Crash Me
2. Set Acoustique(*)
3. Justine*
4. Révolution*
5. Salômbo*
6. La Colline Des Roses*
7. Vibrator
8. Punishment Park
9. Pink Water
10. L'aventurier
11. Black Page
12. Talulla



             



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