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INDOCHINE - Indo Live (1997)
Par RICHARD le 11 Janvier 2019          Consultée 1553 fois

INDOCHINE en 1997 continue tranquillement mais sûrement sa longue traversée du désert. Le groupe contre vents et marées entame néanmoins une nouvelle tournée pour défendre sur scène son dernier album Wax sorti à la fin de l'année précédente. Cet album, comme le précédent Un Jour dans notre Vie, n'a eu qu'un impact public très limité. Les jumeaux Sirkis semblent définitivement personae non gratae dans le monde de la musique. Aucun écho dans la presse, ni passage radio, ni télévisé. La routine quoi, pas vraiment confortable. Qu'importe, INDOCHINE en a vu d'autres, mais quand même, quelle éreintante décennie !

Nicola Sirkis, l'indéboulonnable leader, possède une foi qui force objectivement le respect. C'est bien lui qui porte ce nom, ce projet à bout de souffle, depuis le départ en 1995 de Dominik Nicolas, le talentueux compositeur de tous les hits des années 80, situation aggravée également par la lente mais inéluctable descente aux enfers de Stéphane pour cause d'addiction aux drogues. Les grandes villes anciennement visitées s'effacent au profit des plus atypiques Arras, Auxerre et Sevran. C'est la dure réalité des choses. A cette époque, la flamme n'est entretenue qu'à travers les prestations scéniques. C'est sans doute aussi pour ces raisons qu'une nouvelle fois INDOCHINE part en Belgique pour y retrouver fidélité, réconfort et dévotion pour l'enregistrement de ce live au mois de mai. Si le dernier avait été capté à Spa (Radio Indochine en 1994), celui-ci est quasi intégralement enregistré à l'ANCIENNE BELGIQUE de Bruxelles, ville d'enfance des jumeaux.

Ce disque rétrospectivement est placé sous le signe de l'émotion. C'est en effet l'une des dernières apparitions de Stéphane sur scène avant sa disparition brutale en février 1999. Indo Live permet néanmoins et surtout d'écouter la quasi-totalité de la dernière livraison sur scène. Wax est un album qui, époque oblige, est placé selon ses auteurs sous le sceau de la britpop. Ce n'est pas totalement vrai. En effet, il apparaît volontiers aussi et surtout comme un patchwork sans véritable ligne directrice, un peu brouillon, partant dans tous les sens. Electro, cordes, gospel sont toutes les ambiances qu'on y retrouve. Les textes sirkisiens en diable lui permettant heureusement de gagner en cohérence, le leader reprend à l'envie encore une fois ses thématiques fétiches.

Aux très travaillés et langoureux "Je n'embrasse pas" et "Les Silences de Juliette" bien retranscrits en live, répondent les rock et bondissants "Kissing my Song" et "Satellite" qui emportent facilement le public bruxellois déjà acquis à la cause indochinoise. La plupart des titres de Wax passent bien sur scène, ce qui est plutôt une belle surprise. Je ne dirai rien sur "Mire-Live" et son texte affligeant (niveau CM1 cette fois-ci) ou le désespérant "Drugstar" mais, globalement, encore une fois, les Indochinois n'ont pas à rougir. Sirkis, et on ne pourra jamais le lui enlever, se donne, comme à son habitude, à fond. Que ce soit devant 1000 ou 40 000 personnes, le public avec INDOCHINE en a pour son argent. Ceci explique, pour peu qu'on soit sensible à son univers, la fidélité aussi de ses fans. Ses interventions d'avant morceaux quant à elles sont toujours aussi gênantes (politique, sexe) mais elles font peut-être aussi le charme du personnage. Le set présenté est varié, solide, alternant beaucoup de nouveaux titres, des classiques et des petites perles.

Dans le rayon classique, je demande au hasard le toujours aussi émouvant "Tes Yeux Noirs", les peut-être trop entendus "L'Aventurier", "Canary Bay" ou le vindicatif que fut en son temps "Les Tzars". Ces hits sont forcément un passage obligé pour le groupe. Sans réelle surprise dans l'interprétation, ils vont néanmoins à l'essentiel. Le public les attend. Il les a. Il repart satisfait de les avoir entendus. Pour moi, l’intérêt principal d'Indo Live réside grandement dans le fait qu'il propose des morceaux rarement joués. De la trop discrète et très belle ballade gothique "La Main sur Vous" datant de 1993 à l'enjoué "Monte Cristo", du superbe "Punishment Park" à la reprise bien sentie de Michel POLNAREFF "Mes Regrets" (mais où est Pascal OBISPO?), INDOCHINE gâte assurément ses fans. Comme une forme de remerciement ému. On peut simplement regretter que sur le long terme ce type de titres ne soit malheureusement pas plus joué dans les tournées.

Même si les seuls membres originels sont les jumeaux, INDOCHINE parvient néanmoins à garder une belle unité sur scène. Le plaisir donné et reçu, bien palpable sur ce disque, est ainsi vraiment communicatif. Tel le héros du film Edward aux mains d'argent de BURTON servant de morceau d'ouverture au concert, Nicola Sirkis et sa bande, bien que parfois incompris et fragilisés, ont encore en 1997 beaucoup d'amour à revendre. Touchant.

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   RICHARD

 
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- Nicola Sirkis (voix)
- Stéphane Sirkis (guitares)
- Xavier Geronimi (guitares)
- Jean-Pierre Pilot (claviers, synthétiseurs, piano)
- Marc Eliard (basse, chœurs)
- Yann Cortella (batterie, chœurs)
- Dimitri Bodianski (saxophone sur "drugstar")
- Sandy Masson (chœurs sur "révolution")


1. Ouverture (edward Aux Mains D'argent)
2. Mire-live
3. Unisexe
4. Les Tzars
5. Trois Nuits Par Semaine
6. La Main Sur Vous
7. Les Silences De Juliette
8. Kissing My Song
9. Satellite
10. Punishment Park
11. Echo-ruby
12. Je N'embrasse Pas
13. Drugstar

1. Révolution
2. Des Fleurs Pour Salinger
3. Canary Bay
4. Monte Cristo
5. Mes Regrets/3e Sexe
6. Tes Yeux Noirs
7. L'aventurier



             



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