Une grande partie de ceux qui, comme votre serviteur, ont vu le jour dans la première moitié des années 80 ont eu leur premier contact avec l'univers SPRINGSTEEN par le biais de cette compilation, introduite par l'entraînante "Born To Run", sa voix rugueuse et son saxophone étincelant. Une collision fracassante, aux allures de révélation. Car cette compile, savamment agencée, retranscrit en 18 morceaux tout ce qui fait la richesse de la musique de l'Américain.

Comme on découvre le patrimoine Dylan, on se familiarise au patrimoine SPRINGSTEEN avec humilité et soif de découverte. La première fois, bien sûr, on verse une petite larme à l'écoute de la tendre ballade "The River" et son harmonica plaintif, ou l'on réalise que, décidément, "Born In The USA" est sans doute le morceau dont les paroles sont les plus incomprises par les Américains. Et l'on finit par tomber amoureux, éperdument, de ce rock classieux, du refrain de "Hungry Heart", de la tendresse d'"Atlantic City", de la beauté désespérée de "Streets of Philadelphia". SPRINGSTEEN chante l'Amérique, et on la découvre à travers lui, dans ses contrastes et ses richesses.

Si toutes les compiles du monde ne parviendront jamais à donner une vision pleine et entière de la musique du Boss, celle-ci essaye au moins avec respect et intelligence. Rien que pour cela, elle se fait indispensable.