Artisanal et fébrile, ce premier album de RENAUD montre pourtant un artiste déjà poète et vindicatif. Bien sûr, à trop se faire titi parisien, RENAUD joue sur les clichés et peine à convaincre pleinement ("Amoureux de Paname", "La java sans joie", "Ecoutez-moi les gavroches"). Mais déjà, on reconnaît la patte, le style doux-amère si particulier qu'adoptera l'artiste tout au long de sa carrière. Côté belliqueux, "Société tu m'auras pas", "Camarade bourgeois" et "Hexagone" se posent là, et constituent sans doute les meilleurs tites de cet album tâtonnant.

Drôle ("Rita", "Greta") et tendre ("Petite fille des sombres rues", "Gueule d'aminche et sa flûte introductive), RENAUD tire déjà les ficelles du succès, parvenant un mélange des styles à même de séduire des publics variés. Bien entendu, comme dans tout premier album, nombre de titres anecdotiques sont depuis tombés dans l'oubli ("La menthe à l'eau", "Le gringalet"), mais Amoureux de Paname constitue un premier opus prometteur. Le début d'une grande carrière...