Un début de carrière n'est pas aisé pour tout le monde, mais il faut bien reconnaître que RENAUD, qui n'est pas "tout le monde" justement, s'en est sorti avec les honneurs, tout en ayant d'emblée marqué les esprits ("Hexagone") et ce même si cette première oeuvre est parfois impersonnelle au point que les noms des musiciens ne figurent même pas sur le livret...
Il est vrai qu'au milieu de quelques petits chefs d'oeuvre, le chanteur aura effectué quelques expériences il est vrai charmantes, mais sans réel lendemain, ces morceaux n'ayant peu ou pas été défendus dans les répertoires live des tournées futures ("Petite Fille des Sombres Rues", "Ecoutez-Moi les Gavroches"...) On remarquera pour ces derniers en particulier la présence d'arrangements très "variété française années 70", ceci expliquant sans doute cela.
Le charme opèrera plus facilement sur des titres plus caractériels comme "Société tu m'Auras Pas" ainsi que "Camarade Bourgeois" emmenés sur des tempos très rock et qui feront les beaux jours du RENAUD des débuts, mais aussi et surtout "Hexagone", chanson aussi (faussement) dépouillée qu'elle est emblématique.
Le reste présente quelques ritournelles agréables fidèles aux goûts du chanteur en matière de vieille chanson française ("La Java Sans Joie", "La Coupole", "Amoureux de Paname") tandis que d'autres se révèleront être des délires qui redonneront le sourire et prouvent que le RENAUD d'alors était déjà à l'aise sur ce terrain ("La Menthe à l'Eau", "Rita", "Greta"), tout comme celui de la tendresse ("Gueule d'Aminche").
Un très bon premier opus, portant déjà la marque, au moins textuelle, du talent du jeune titi parisien gavroche de cette époque.