Le changement entre ce second album et leurs débuts pop punk peut paraitre impressionnant au premier abord, mais il s’agit toujours d’un rock minimaliste en réalité, seule l’ambiance change radicalement. Cette mutation permet au groupe de Robert Smith de sortir de la masse et de nous livrer le premier album essentiel de leur longue discographie.

Mais si leur progression est importante, tout n’est pas parfait. Seventeen Seconds tire principalement sa force de ses atmosphères fascinantes. Les interludes « Three » et le piano désaccordé de « The Final Sound » sont des modèles du genre et réussissent à envoûter grâce à leur simplicité, marque de fabrique de THE CURE.

Cette volonté de vouloir jouer à tout prix sur les ambiances pénalise tout de même cet album. Les compositions manquent de chair et même si cela est voulu, des titres comme « Secrets » et « M » ne sont rien de plus que de jolies plages atmosphériques. Ils n’ont hélas, pas la carrure de grands morceaux tels que « A Forest » (Simon Gallup est décidément un sacré bassiste) ou le très sombre et lancinant « At Night ».

Allons bon, j’arrête de jouer les mauvaises langues. Il s’agit d’un très bon cru, à la réputation un poil exagérée mais tout de même. L’erreur à ne pas faire serait d’oublier son successeur, plus abouti en ce qui me concerne.