Deuxième album, et The Cure devient subitement un très grand groupe. N'y allons pas par quatre chemins, Seventeen Seconds est sublime. Les détracteurs vous diront qu'il s'agit d'une pâle copie de Joy Division, je trouve pour ma part que les Cure ont porté la musique sur un plan légèrement différent, plus en ambiances, parfois un peu plus expérimental, un peu moins rock quoi (même si ça reste très post-punk).

En fait, l'album entier est à l'image de la pochette : les arbres, la pluie fine, le brouillard. Tout est délicat, et en même temps incroyablement tenace. Il n'est pas forcément évident de rentrer dans cette ambiance cotonneuse au départ, de se laisser porter par les légères arpèges de guitare, le clavier fantomatique... et je ne vous parle même pas de la voix. La rythmique hypnotise par sa répétition. Et puis vous y êtes... seul, à moitié rassuré, comme dans un lieu familier, à moitié perdu, et mélancolique. D'ailleurs, les interludes d'ambiance "A Reflection", "The Final Sound", participent fortement à l'ambiance particulière, ainsi qu'à la difficulté d'assimilation de l'album.

Si vous ne connaissez pas cet album, tentez le voyage. Si vous l'avez écouté une fois et que vous l'avez trouvé plat, je vous invite à réessayer. Le relief peut mettre un peu de temps à apparaître, mais l'effort vaut la récompense. Une des plus belles démonstrations que l'épure en musique peut être magnifique.

"Into the trees... into the trees"