Y'a plus triste ! Y'a plus poignant que de se dire : "voilà, ma vie, à un moment donné, ressemblait à ça" ! Cet album est au-delà des canevas habituels. Nous avons beau nous dire : "Bah, c’est que THE CURE" ! Faites gaffe, tout de même ou Gros Robert va gronder, attention malheureux !

Disintegration est le CD d’une vie. C’est par-là que vos desiderata vont s’amasser. Ce spleen auditif est si fort que vous ressentirez la solitude de l’artiste, son impuissance à la perte immuable de l’être cher tant aimé que déjà, il s’est envolé vers d’autres rivages… Que reste- t-il de ce passage ? Rien, si ce n’est le néant de votre âme en peine.

La blessure infligée est si douloureuse qu’encore, de nos jours, vous sentez le malaise qui vous guette et qui pourrait se réinstaller d’emblée si l’Unique vient, après une éternité, vous hanter à nouveau… Elle est morte et ce, à jamais… alors, pour votre rédemption salutaire, résignez-vous à la laisser vivre ailleurs. Vous l’aimez encore ? Abandonnez-la donc afin qu’elle puisse s’épanouir vers d’autres cieux. Admirez l’horizon, peut être le regarde-t-elle en ce moment même ; qu’importe, faites de ce souvenir un oubli permanent. Pour votre bien être meurtri mais ô combien renouvelable. Bien sûr, plus comme avant mais la Vie vous attend. Le temps n’y changera rien, dites-vous ? La preuve, remettez cet album dans votre lecteur : à la première note, l’émotion va vous submerger et le deuil va rouvrir ses plaies, pauvre de nous, misérables cloportes infimes dans cet univers…

Tant que vous passerez ce CD, votre état souffrira d’un manque gigantesque, je puis vous l’affirmer, pour peu que cette musique vous parle. "Plainsong", "Closedown", "Laste Dance", Prayer For Rain", "The Same Deep Water As You", "Homesick" et "Untitled" en disent plus que de longs discours. Et ce ne sont pas les plus connus tels que "Picture Of You", "Fascination Street" et surtout "Lullaby" qui nous prouveront le contraire ! Y'a bien "Love Song" et le titre éponyme qui ont l'air plus guillerets... n'y croyez pas une seconde, vous vous en mordrez les doigts !

…Je te souhaite d‘être heureuse. Moi ? J‘écoute encore de temps en temps ce "Disintegration"…