Certes, Soleil Cherche Futur regorge d’excellentes chansons : en gros, la première face du vinyle – à laquelle on pourrait soustraire « Autoroutes jeudi d’automne », plus faible - et « Les Dingues et les paumés ». Le son est clair, les arrangements millimétrés, les textes excellents. Et pourtant, cet album semble moins abouti que son remarquable prédécesseur, Dernières Balises (Avant Mutation), la faute aux trois titres terminant le disque. « Exit To Chathagoune-goune » et « Rock Joyeux », s’ils ont tout de même le mérite d’être rigolards, ne sont pas au niveau. Quant à « Solexine & Ganja », elle est insupportable.

4 des 8 titres de l’album touchent donc au sublime, pour peu que l’on soit sensible à la noirceur rock de THIEFAINE. Or, à y regarder de plus près, que constatons-nous ? Que les musiques de ces titres ont toutes été écrites et arrangées par Claude MAIRET. Ben oui, la cascade de guitares de « 7013705 Cherche Futur », c’est lui. Le cha-cha-cha destroy de Lorelei, c’est encore lui. Idem pour « Les Dingues et les paumés », et ce qui constitue le sommet de l’album à mes oreilles : « Ad Orgasmum Aeternum ».

Si THIEFAINE continue sur la lancée de Dernières Balises pour les textes, c’est en confiant les clefs de sa musique à MAIRET qu’il obtient ce qui constitue encore certaines de ses meilleures chansons. Alourdi par sa fin, cet album reste brillant, mais en partie seulement. Et définitivement moins bon que Dernières Balises. Par souci de cohérence, on lui mettra donc un 3, au risque de se voir frictionner par certains fans. Mais franchement, « Solexine & Ganja », fallait pas.