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Hubert Felix THIEFAINE - Géographie Du Vide (2021)
Par NESTOR le 31 Octobre 2021          Consultée 3040 fois

Jamais Hubert-Félix THIEFAINE n’avait mis autant de temps pour donner une suite à l’un de ses albums. Il s’est en effet écoulé pas moins de sept années depuis la sortie de Stratégie de l'inespoir en 2014. Mais on peut aisément considérer que ce délai a été utilisé à bon escient tant Géographie du vide comporte de très bons moments.

Dès la première écoute, on peut d'emblée citer le très beau "Page noire", tout en douceur et en mélancolie suave, une composition d’Arman MELIES sortie en single dès le mois de mai, et sur laquelle la voix de H-F THIEFAINE nous berce tendrement. Cette collaboration n’est pas une première, les deux artistes ayant déjà travaillé ensemble sur deux morceaux de chacun des deux albums précédents de THIEFAINE. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat est plus que réjouissant, à tel point que les presque sept minutes que dure cette chanson s’écoulent sans aucun à-coups, et sans que nous parvenions à nous extirper du bain chaud et agréable dans lequel nous plonge le chanteur avec délice. C’est une sensation assez magique et inexplicable. Un moment de grâce assez rare qui prend encore plus de valeur lorsqu’on constate que "Reykjavik", un bon morceau pourtant construit un peu sur le même matériel, ne parvient pas à reproduire ce charme irrésistible.

Par contre, le plus entraînant et enjoué "La fin du roman" est tout aussi convaincant. Les lignes vocales sont si bien maîtrisées et les mélodies si évidentes que le morceau possède également ce petit côté imparable.
Il en va de même du plus solennel "Combien de jours encore" qui se révèle très intéressant. Une autre collaboration réussie est à signaler en la personne de "Du soleil dans ma rue", une composition au ton ironique venant de J-P NATAF (Les INNOCENTS) qui était déjà intervenu sur Scandale mélancolique en 2005. Un titre dont émane une mélancolie que l’on retrouve aussi sur le très plaisant "Nuit blanche". Une histoire de famille puisque si H-F THIEFAINE a écrit les paroles de ce dernier titre, c’est son fils, Lucas Thiéfaine, qui en assure la composition ainsi que l’interprétation de la batterie, des guitares et des claviers.

Le plus entraînant "Eux", co-écrit avec son fidèle bassiste de tournée, Marc Perrier, est également à ranger parmi les belles réussites de Géographie du vide. Mais, comme tout ne peut être perfection, à côté de ces très bons morceaux qui possèdent un potentiel de futurs classiques, quelques titres, minoritaires, sont plus décevants. A commencer par "L’idiot qu’on a toujours été", une chanson trop fade pour s’attirer notre totale adhésion. "Prière pour Ba’al Azabab", né d’une première collaboration avec NOSFELL, est, quant à elle, une composition beaucoup moins facile d’accès. Le caractère déstructuré et fourre-tout de ce morceau à la très vague ambiance arabisante nuit à la fluidité de sa diffusion. On pourrait tout aussi bien saluer la folie qui s’en dégage comme regretter qu’elle s’insère difficilement dans un album par ailleurs assez homogène.

Mais, à ces toutes petites réserves près, Géographie du vide reste un album assez équilibré et qui n’a pas à rougir de ses qualités intrinsèques. Cet opus devrait trouver sans peine sa place dans la fantastique discographie de H-F THIEFAINE. Si je devais toutefois émettre une petite critique, je dirais qu’il est un peu dommage que les textes, le pré-carré du chanteur, soient toujours aussi obscurs et impénétrables. J’ai beau savoir que c’est un peu sa marque de fabrique, sa signature, je me dis qu’un peu d’évolution en la matière de nuirait pas. Si on pourrait me rétorquer que ses associations de courtes phrases, indépendantes les unes des autres, ouvrent tous les champs des possibles, cela commence tout de même un peu à ressembler à de la facilité intellectuelle. Bon, je me dois de reconnaître que ses textes sont toujours aussi joliment habités et très justes en matière de musicalité, mais un peu plus de clarté pourrait être un futur challenge intéressant pour H-F THIEFAINE.

Que voulez-vous, face à un artiste de cette qualité et de cette longévité, il faut bien se creuser la tête pour trouver quelques petites failles et sources de progression.

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- Hubert Felix Thiéfaine (chant)
- Jean-françois Assy (basse, violoncelle)
- Lucas Thiéfaine (batterie, guitare, claviers)
- Christopher Board (claviers, guitare)
- Frédéric Gastard (saxophone)


1. Du Soleil Dans Ma Rue
2. Page Noire
3. Fotheringhay 1587
4. La Fin Du Roman
5. Nuit Blanche
6. Prière Pour Ba’al Azabab
7. Eux
8. Reykjavik
9. Vers La Folie
10. L’idiot Qu’on A Toujours été
11. Combien De Jours Encore
12. Elle Danse



             



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