C'était écrit, le premier album du COUGAR a fait un four ! Son deuxième album The kid inside voit sa sortie relancée à plusieurs reprises. John, ne sachant à quel saint se vouer, change de manager, échange celui de David BOWIE pour celui de Rod STEWART, tout ceci reste classieux et notre bouseux du middle west part à Londres durant une année pour tacher de relancer une carrière. Etrange que l'un des tenants de l'Americana ait dû s'expatrier pour vivre de son art! C'est le monde à l'envers, mais tout est bon pour percer dans le business ! Faute de thunes, ce nouvel opus ne sortira d'ailleurs pas aux US. A l'évidence, il va falloir que cette livraison soit plus convaincante que la première qui n'est pas restée dans les mémoires.

Un riff plutôt Hard rock soutend « Factory », la guitare bien agressive de bout en bout donne au titre une identité AOR assez surprenante quand on connaît la carrière future de l'artiste. Avec « Born reckless » on ne peut s'empêcher de penser à un certain gars du New Jersey... Si vous pensez à SPRINGSTEEN, les gars, vous en êtes pour vos frais ! Non non, ce titre annonce BON JOVI, pas de doutes là-dessus ! Du hard rock FM avec une belle attitude et un riff de guitare saignant. La voix commence à trouver son champ d'action. Toujours est-il qu'il est surprenant d'entendre le début de carrière si rock de MELLENCAMP !

Tout ça, c'est bien sympa mais il ne se passe pas grand chose à la tête des charts. Dieu merci, une embellie car « I need a lover » atteint le top 5 en Australie. Ne me demandez pas pourquoi les australiens ont décidé de sauver la tête de notre petit félin américain ! Plein d'atmosphères sur ce titre, le tout dans une veine très AOR. Le chant ne débute d'ailleurs qu'àprès plus de 2 minutes 30 d'instru. Le résultat est franchement à la hauteur. Grosse gratte et plaisir évident ! Le morceau qui va faire décoller l'artiste !

Sinon, on continue dans un style assez bariolé mais relativement standard pour l'époque. « Taxi dancer » débute par un nouveau piano très Billy JOELien, avec un COUGAR qui cabotine sur une mélodie un brin sirupeuse, mais ça reste fort honorable : une belle guitare folk, une orchestration pop rock de belle extraction et l'inévitable sax des familles pour enrubanner tout ça. « Let them run your lives » nous emméne sur un sentier plus folk, avec quelques réminiscences de « Knockin on heaven's door » de DYLAN, John s'y lâche un peu sur le chant.

Et sinon, beaucoup d'AOR ! « High C cherrie » est sans surprise. Avec « Where the sidewalk ends » et son riff hard rock, on a presque l'impression de marcher sur les traces des grands du Glam rock alors en totale décomposition. « Alley of the angels » est sans doute plus proche des thèmes qu'il abordera plus tard , lorsqu'il aura trouvé la formule magique. L'album se termine sur « Goodnight », qui n'est pas la reprise des BEATLES, mais se présente comme un titre lancinant et sépulcral, juste un piano et une mise en scène qui se veut très expérimentale malgré sa simplicité. Etonnant.

Bref bref ! Assez surprenant quand on est fan de MELLENCAMP ! Le style n'est pas encore trouvé, on reste loin d'une quelconque Americana ! Mais on sent que John « COUGAR » se démène pour parvenir à percer. Le single « I need a lover » est sans aucun doute son premier classique et va lui permettre d'entretenir l'espoir ! En attendant le succès, il ne lâche rien !