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- Style : Bob Dylan , Bruce Springsteen , Tom Petty & The Heartbreakers , Bob Seger , Bonnie Raitt

John MELLENCAMP - The Lonesome Jubilee (1987)
Par ERWIN le 24 Octobre 2009          Consultée 5094 fois

Dans la famille des héritiers de Bob DYLAN, je voudrais le mec qui a toujours refusé de marcher droit, le rebelle au look de navajo, le gueulard qui a choisi de rester dans son Indiana natal malgré les sirènes de la peoplisation, le mec qui a l’air d’avoir 35 berges à bientôt 60… Bah voilà ! J’ai nommé John MELLENCAMP, "Cougar" pour les intimes ! Cet opus porte le nom d’un best of, d’une compil’… C’est trompeur, car il n’y a dans ce skeud que de très bons morceaux inédits. Incontestablement nous sommes en présence du grand classique de MELLENCAMP.

Les hostilités débutent avec un "Paper in fire", où banjo, accordéon et autres violons se mêlent à la section rythmique du "Cougar" ; ils ne quitteront pas l’arène avant les derniers accords de "The real life". Avec l’agressivité d’un morceau louchant vers le Hard Rock, les instruments traditionnels emportent l’auditeur dans un tourbillon d’influences dont la composante majeure est l’influence des Etats-Unis. Un vrai melting-pot des US cet opus à la troublante pochette présentant un chanteur tourné vers le coté, assisté d’un sympathique working man qui achève paisiblement sa journée devant son treizième bourbon ! Le ton est donné : "Paper in fire" arrache tout, on a compris que l’institution américaine allait être à la fête aujourd’hui, ce qui n’est pas pour me déplaire. Replaçons juste le contexte : nous sommes en 87, c’est la fin des années Reagan.

Ce bon Reagan est d’ailleurs le centre de "Down and out", un folk rock de derrière les fagots, avec là encore un ton rentre-dedans qui n’appartient qu’à MELLENCAMP. Signalons la section rythmique qui abat un travail titanesque. Au gré d’une lettre adressée à Ronnie, le Cougar dépeint une Amérique noire de problèmes, où tout espoir semble révoqué par un système qui laisse de coté la majorité d’une population apathique, mais confiante. C’est tout le message de "Down and out" : une prise de conscience. Il serait injuste de réduire l’album à une immense diatribe contre l’Etat ; en effet John narre aussi sa vie et les simples bonheurs de son existence d’homme aux pieds nus sur "Cherry bomb" ainsi que sur "Rooty toot toot" , écrite pour sa fille. Ces chansons sont d’ailleurs guillerettes… De petites récréations au sein d’un réquisitoire !

L’artiste rebelle poursuit ses accusations sur "We are the people" et sur "Hard times for an honest man" ; il y décrit des quotidiens pessimistes et tristes : "Que nos pensées vous accompagnent" annonce-t-il. Sur "Empty hands", il s’attaque au chômage… Tous les thèmes sont abordés ; les paroles sont incisives et tranchantes, et remarquablement servies par une musique bien plus élaborée que celle de son illustre prédécesseur Bob DYLAN. Mais l’espoir est aussi l’un des sujets favoris du félin : sur "Check it out" à la sublime mélodie entraînante et au refrain entêtant, l’auteur attend des générations futures une meilleure compréhension des problèmes existentiels.

L’album atteint son sommet sur "Hot dogs and hamburgers", la description des voyages initiatiques d’une jeune Indienne sur la route 66, et des choix qui se présentent aux hommes. Cette petite chanson porte en elle à la fois les germes de l’espoir et de l’injustice : "She told me stories about the Indian nation and how the white man stole their life away". C’est simple, mais tellement efficace ; et ce duo violon/accordéon immuable comme les grands paysages du Wyoming ou du Colorado ! Et une conclusion qui s’impose : non les USA ne sont pas un pays mauvais, non les gens n’y sont pas plus heureux qu’ailleurs : "Everybody got the choice"… Quel beau message toujours plein d’actualité !

La musique populaire américaine trouve en John "Cougar" MELLENCAMP un superbe critique doublé d’un songwriter de grand talent, mêlant les influences des divers courants musicaux pour en faire une synthèse claire et efficace. Voilà un album qui se doit de figurer dans la discothèque de tout amoureux de musique. Un véritable must-have.

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   ERWIN

 
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- John Mellencamp (chant, guitare)
- Kenny Aronoff (batterie, percussion, choeurs)
- Larry Crane (guitares, mandolin, harmonica, autoharpe, banjo,..)
- John Cascella (accordéon, claviers, saxophone, flûte irlandaise,.)
- Lisa Germano (violon)
- Toby Myers (basse, banjo, choeurs)
- Pat Peterson (choeurs, cencerro, tambourin)
- Crystal Taliefero (choeurs)
- Mike Wanchic (guitare, dobro, banjo, dulcimer, choeurs)


1. Paper In Fire
2. Down And Out In Paradise
3. Check It Out
4. The Real Life
5. Cherry Bomb
6. We Are The People
7. Empty Hands
8. Hard Times For An Honest Man
9. Hotdogs And Hamburgers
10. Rooty Toot Toot



             



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