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- Style : Jethro Tull
- Membre : Alan Simon

ANGE - Tout Feu, Tout Flamme (1987)
Par MARCO STIVELL le 2 Février 2018          Consultée 2727 fois

Double tranchant, définition : la forte productivité d'ANGE durant les années 80. Un an après l'éprouvant Egna, les frères Décamps gardent leur lancée et sortent le méconnu Tout Feu, Tout Flamme. L'horaire n'est pas forcément le mieux choisi car c'est dans ces années-là que les Francs-Comtois publient aussi leur première compilation, Vagabondages, avec une envie de se retourner sur leur passé que l'on perçoit dès la pochette et qui se poursuivra ensuite à travers leur histoire.

Néanmoins, cette sensation de passéisme, on l'entrevoit déjà sur ce nouvel album de 1987. Dès l'introduction, on entend des nappes de claviers emphatiques et une guitare lyrique qui n'ont rien à voir avec les sons d'Egna, mis à part la réverbération eighties. Le texte sensuel, un véritable amour de braise, les trompettes programmées et la grandiloquence, tout vise à nous rappeler le ANGE d'antan. L'effet est réussi, le morceau "Tout Feu Tout Flamme", réminiscence du single de 1971, est excellent, malgré le choix d'une batterie électronique et d'une réalisation artisanale cotonneuse.

Il faut savoir qu'à la basse c'est Daniel Haas et à la guitare Jean-Michel Brézovar. Deux membres du ANGE originel font un brillant retour, même si ce n'est pas encore officiel, le meilleur étant à venir. Le reste du disque de 87 est joué par l'équipe habituelle, Laurent Sigrist et Serge Cuénot. Une fois de plus, celui-ci tire son épingle du jeu sur le blues-rock "J'suis Pas d'Ici", assez sympa dans son genre, et sur lequel Christian Décamps part d'un fait divers (pas n'importe lequel) pour broder autour du thème polar/affaire sordide, mais d'une bonne façon.

Le chanteur n'est plus dans son trip "Gainsbourg période Vu de l'Extérieur" et oublie les moments trop graveleux ou scatophiles pour fournir des textes un peu plus subtils, ou alors, lorsqu'ils sont enfantins ("C'est Pour de Rire") évitent les excès pour se concentrer sur la narration, ce qui leur convient beaucoup mieux. Quelques phrases sonnent très bien, "Je me résume entre un clin d'oeil et une étoile" ("Tout Contre Tout"), "Au-delà du système, au-delà du délire, il existe une étoile qui nous ressemble un peu / J'aime te voir venir voler sur les grands espaces bleus" sur la chanson du même nom.

En revanche, musicalement, c'est quitte ou double. On a déjà parlé de points contestables de la réalisation, et c'est encore une fois dû à la direction prise par Francis Décamps et le fait de jouer le maximum d'instruments lui-même, saxophone, cuivres, basse, guitares aussi. Mais tout au synthé ! Un faux sax se balade sur le très urbain "Coquille D'oeuf", blues de célibataire transi dans un bar enfumé la nuit. L'ami Francis rajoute plein de sons agressifs, de cassures bruitistes ; les développements de "C'est Pour de Rire" sont étranges.

Autant l'intro est intéressante, avec cette pluie de notes, autant le final du morceau, qui sonne trop générique de film sentimental, est gâché par les élans symphoniques du maestro. N'est pas Mike OLDFIELD qui veut, même sur son dernier album peu réussi (Islands), il a fait mieux. Et cet orchestre de chambre, ce solo de faux sax, argh. Heureusement que le frère est là pour crooner un brin, gentiment, et avec à-propos. Les nappes imposantes des premières chansons restent beaucoup plus appréciables, "Sur les Grands Espaces Bleus" possède même un petit côté de "Sur les Traces des Fées" remis au goût du jour !

À propos de fées, les deux choristes apportent une qualité non négligeable à ce disque, mis à part sur "Il Est le Soleil", dispensable avec son rythme de rumba langoureuse, trop cliché 80's là encore. Sur "3x1 = Nous", ANGE a décidé d'exploiter le talent de Laurent Sigrist au point de reprendre la ligne de basse du tube "A Kind of Magic" de QUEEN sur un tempo rock'n'roll. On ne sait plus quoi penser. En dépit de ses qualités et idées intéressantes, Tout Feu, Tout Flamme demeure un effort médiocre, et ANGE se caricature lui-même par moments, encore une fois, heureusement moins que l'année précédente.

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   MARCO STIVELL

 
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- Christian Décamps (chant, choeurs)
- Francis Décamps (claviers, synthétiseurs)
- Serge Cuenot (guitares)
- Laurent Sigrist (basse)
- Jean-michel Brézovar (guitare)
- Daniel Haas (basse)
- Francis Meyer (batterie)
- Martine Kesselburg (choeurs)
- Eva Santi (choeurs)


1. Tout Feu, Tout Flamme
2. Tout Contre Tout
3. Coquille D'oeuf
4. C'est Pour De Rire
5. Sur Les Grands Espaces Bleus
6. 3 X 1 = Nous
7. J'suis Pas D'ici
8. Il Est Le Soleil



             



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