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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Jethro Tull
- Membre : Alan Simon

ANGE - Egna (1986)
Par MARCO STIVELL le 29 Novembre 2017          Consultée 2703 fois

L'histoire veut que Christian Décamps ait dit quelque chose comme "Le jour où ANGE écrira son nom à l'envers, ce sera la fin". En 1986, on ne le sait pas encore, mais cette affirmation, qui n'a jamais autant pris son sens qu'alors, musicalement au moins, n'a aucune autre symbolique puisque les Francs-Comtois continuent ensuite leur bonhomme de chemin, comme si de rien n'était.

Pourtant, on peut facilement leur en vouloir, à cause de ce genre de bourde. Sous le signe du "..." qui n'avait qu'effleuré des albums comme La Gare de Troyes et Fou !, voire Moteur, le 12ème album d'ANGE, délesté des influences progressives du précédent, est ce qu'ils ont fait de plus terrible jusque là, et cet épithète n'a rien d'admiratif, bien au contraire !

Commencer l'album par un sample électronique de boîte à rythmes, il fallait oser. Les frères Décamps succombent aux rythmes funky, avec un aspect factice au milieu duquel se balade une guitare linéaire aux faux airs mordants. Christian chante "Tu pues du coeur !" avec sa passion bien connue pour tout ce qui est situé au-dessous de la ceinture, fait des jeux de mots sur le devant et le derrière, le plaisir sexuel et la libération intestinale. C'est, comment dire ? Dérangeant !

Et encore, le thème de la rupture amoureuse et du contrecoup qu'elle entraîne se laisse encore écouter sur "C'est Après Coup Que ça Fait Mal !", augmenté d'une voix féminine agréable, celle de Martine Kesselburg. Par contre, dès que Christian retombe en enfance, sur "Les Dessins Animés", on ne sait plus où se mettre. "Tiens ! Je suce mon pouce, je suis un gros bébé, c'est l'heure de la tétée", quand on voit le bestiau et sa carrure de mâle, ça met un peu mal à l'aise ! En plus, Francis y va bien généreusement sur le piano digital et les claviers planants. ANGE fait de la pub pour Cajoline et Minidou, et pas bien en plus, au secours !

Le reste enchaîne les titres navrants, funk ou non. "Revoir les Sorcières de Salem", mené sur un tempo groovy maladroit, malgré la présence de Sigrist, Cuénot et Kesselburg, est miné par les synthés-cuivres, l'effet dance-pop durant ses premières heures. "Coeur de Paille, Coeur de Pierre" fait revenir le saxophone, qu'on entend désormais un album sur deux. Pour ce titre et le dernier, "Tout Comme Dans un Livre", ANGE se fait plus romantique, quitte à s'enliser complètement dans la variété et les slows léchés des années 80.

Cela reste un moindre mal, si on parvient à faire abstraction de ce qu'ils ont fait avant, récemment et il y a longtemps ; comprendre que cela pourrait très bien être interprété par n'importe quel chanteur lambda. Les idées tournent en boucle, on sent qu'ils tentent de meubler au mieux pour un ensemble de trente-cinq minutes à peine. "Le Dernier Romantique" nous permet d'apprécier le jeu des deux guitaristes sur un fond blues-rock mais avec un goût de forcé.

Et puis il y a le pompon, cette grosse farce appelée "Le Cul Qui Jazze", où ANGE veut sonner cool et futuriste, avec une récréation instrumentale au début qui n'a rien de passionnant, avant le début de la chanson. Déjà, la voix féminine était venue nous surprendre telle une speakerine durant l'intro avec une voix sensuelle, avant que "le mâle" ne s'amuse à venir faire des grognements de cochon, des flatulences. Et la chanson ensuite, très jazz effectivement, dans un style délirant, crooner, festif plutôt énervant qu'autre chose, tirant en longueur sur le final, avec la guitare qui se lâche, le saxo qui arrive trop tard et tente de rattraper le coup. Reste une basse toujours excellente.

"J'ai la banane, le cul qui jazze, la dérive ! Pipi caca braguette magique...". Sur ces quelques mots d'une grande finesse (peut-être Serge Gainsbarre a-t-il aimé ?), nous refermons une nouvelle parenthèse hautement oubliable d'un groupe connu pour être solide mais qui, effectivement, se retrouve loin à la dérive en 1986. Certains disques ont été faits avec trois fois rien, avec autant de diversité, mais la qualité manque cruellement ici.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Christian Décamps (chant)
- Francis Décamps (synthétiseurs)
- Serge Cuénot (guitares)
- Laurent Sigrist (basse)
- Francis Meyer (batterie, percussions)
- Martine Kesselburg (chant)
- Bernard Torelli (programmations)


1. C'est Après Coup Que Ça Fait Mal
2. Fais Pas La Gueule
3. Revoir Les Sorcières De Salem
4. Les Dessins Animés
5. Coeur De Paille, Coeur De Pierre
6. Le Dernier Romantique
7. Le Cul Qui Jazze
8. Tout Comme Dans Un Livre



             



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