Recherche avancée       Liste groupes



      
KRAUTROCK  |  STUDIO

Commentaires (6)
Questions / Réponses (1 / 2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


ALBUMS STUDIO

1969 2 Monster Movie
1971 3 Tago Mago
1972 1 Ege Bamyasi
1973 2 Future Days
1974 1 Soon Over Babaluma
1975 1 Landed
1976 1 Flow Motion
1977 1 Saw Delight
1978 Out Of Reach
1979 Can
1989 Rite Time

B.O FILMS/SERIES

1970 2 Soundtracks

ALBUMS LIVE

1995 The Peel Sessions
1999 Music Live (1971/1977)
2021 Live In Brighton 1975

COMPILATIONS

1976 Unlimited Edition
1978 Cannibalism
1981 Delay 1968
1992 Cannibalism 2
1994 Cannibalism III
2012 The Lost Tapes
2017 The Singles

ALBUMS TRIBUTE

1997 Sacrilege
 

- Style : Heldon
- Membre : Traffic
 

 Spoon Can (3093)

CAN - Ege Bamyasi (1972)
Par ONCLE VIANDE le 9 Novembre 2006          Consultée 8158 fois

Ege Bamyasi est souvent présenté comme une suite simplifiée de Tago Mago et, ma foi, cette assertion est tellement juste que je la reprends sans honte à mon compte. Le double-album de 1971 fut si riche qu’il fallut un disque entier pour le prolonger, mais ne nous y trompons pas, s’il se nourrit des trouvailles de son aîné, Ege Bamyasi ne se résume pas à une simple copie condensée.
Les expérimentations allégées sont ramenées à des proportions plus humaines. Elles perdent en intensité ce qu’elles gagnent en épaisseur, et le son y trouve une profondeur nouvelle. En compactant ses titres, CAN s’oblige à intégrer ses délires bruitistes à ses chansons et ne dissocie plus ces deux pôles dans sa musique. On peut ainsi entendre une pièce hybride comme "Soup" qui, après cinq minutes de bons et loyaux services rock (riffs de plomb à l’appui), glisse soudainement dans une seconde partie électronique et improvisée digne d’un "Pekin O".

Le rythme possède désormais une sensualité évidente, un 'groove germanique' dont CAN est le meilleur ambassadeur, ses confrères d’outre-Rhin privilégiant les climats planants et vaporeux (TANGERINE DREAM, Klaus SCHULZE) voire robotiques (KRAFTWERK).
Ege Bamyasi entreprend un travail rythmique qui ne cesse de se densifier sur les disques à venir. Percussions doublées et bruitages divers viennent enrichir le jeu de Jaki Liebezeit qui s’affirme plus que jamais comme le poumon du groupe, et qui se permet d’introduire toutes les finesses de la batterie jazz dans un jeu binaire. Un génie de la technique invisible.
Ege Bamyasi est aussi le plus rock des disques de CAN, et l’on peut ici et là percevoir des lignes de guitare et de chant qu’un LED ZEPPELIN n’aurait pas reniées ("Soup"). Damo Suzuki n’a jamais été aussi à l’aise dans ses habits de 'non chanteur' et, à la manière de ses collègues, improvise la plus grande partie de ses interventions vocales, s’affirmant ainsi comme un cinquième musicien.

Ce quatrième opus dévoile un peu mieux la stratégie à long terme du gang de Cologne. Le groupe semble évoluer par paliers : un album expérimente, défriche et ouvre de nouveaux horizons, et l’album suivant approfondit la voie ainsi tracée, l’exploite et la finalise par un travail souvent plus accessible.
Une autre caractéristique apparaît enfin qui se confirmera par la suite. Le groupe élargit son champ d’action et diversifie ses compétences à mesure qu’il avance. A l’inverse de la plupart des groupes, dont le cheminement naturel consiste à se chercher un style propre autour duquel ils se focalisent, CAN ne semble jamais tendre vers une voie précise et prend un malin plaisir à brouiller les références stylistiques, disque après disque. Cet éparpillement conduit certains observateurs à ne plus savoir vraiment dans quelle mouvance musicale situer le groupe.

Ege Bamyasi diversifie ses sonorités pour colorer et aérer sa musique (le clapotis d’eau sur "Sing Swan Song", les sifflements de flûte entre "Vitamin C" et "Soup", ou encore la richesse sonore proprement écoeurante de "Pinch"), et alterne systématiquement titres complexes et chansons, rendant ainsi l’écoute beaucoup plus facile.
Outre sa pochette fameuse, forcément emblématique, il contient le premier tube de CAN (tube, si l’on peut dire…), "Spoon", qui donnera son nom au label du groupe. Chanson certes simpliste et très moyenne, mais qui contribuera à asseoir un peu plus sa notoriété en Europe.

Ce disque parmi les plus célèbres du groupe vaut pour son équilibre parfait entre titres pop et recherches. Il propose un aperçu fidèle du style CAN sans avoir recours à des procédés trop extrêmes. La carte de visite de CAN, idéale pour se forger une première impression, mais insuffisante pour évaluer les capacités réelles du groupe. Un classique auquel il manque toutefois ce petit 'plus' qui fait toute la différence… un titre majeur peut-être, ou un sursaut génial.

A lire aussi en KRAUTROCK par ONCLE VIANDE :


CAN
Future Days (1973)
Un Can presque symphonique

(+ 2 kros-express)



CAN
Monster Movie (1969)
Une première livraison sans concession

(+ 2 kros-express)

Marquez et partagez





 
   ONCLE VIANDE

 
   WALTERSMOKE

 
   (2 chroniques)



- Holger Czukay (basse)
- Michael Karoli (guitare)
- Irmin Schmidt (claviers)
- Jaki Liebezeit (batterie)
- Damo Suzuki (chant)


1. Pinch
2. Sing Swan Song
3. One More Night
4. Vitamin C.
5. Soup
6. I’m So Green
7. Spoon



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod