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BIOSPHERE - Substrata² (2001)
Par JOVIAL le 7 Juillet 2020          Consultée 956 fois

La sortie de Substrata², version remasterisée de Substrata paru cinq ans plus tôt, peut certainement étonner. Geir JENSSEN était-il tellement insatisfait de l'œuvre originale au point de vouloir déjà s'atteler à un remastering ? Peut-être, mais ce n'est pas la première raison. En réalité, l'idée est venue du label Touch. En 2000, Cirque avait très bien marché en Grande-Bretagne et il s'agissait tout simplement de surfer sur son succès. Le label propose ainsi à son petit protégé un nouveau pressage, également augmenté d'un disque bonus, Man with a Movie Camera.

En ce qui concerne Substrata en lui-même, tout a été dit ou presque. Nul besoin de vous rappeler qu'il reste pour beaucoup l'une des œuvres majeures de la musique électronique des années 90 et aussi l'une des pierres angulaires du sous-genre de l'ambient. On vous laisse donc le soin d'aller consulter la chronique correspondante pour plus d'informations, le contenu de ce premier disque étant évidemment identique.

Pour ce qui est de l'album bonus, il est à appréhender en deux parties. Une première tout d'abord, réalisée en collaboration avec Per MARTISEN (1), qui est une commande du Festival International du Film de Tromsø de 1996, qui demandait alors à BIOSPHERE d'enregistrer une bande-son pour L'Homme à la Caméra (Man with a Movie Camera), film expérimental muet soviétique de Dziga Vertov, sorti en 1927. La seconde partie, limitée en fait à deux titres, compile les morceaux uniquement présents sur l'édition japonaise de Substrata, "The Eye of the Cyclone" et "Endurium".

À l'époque, la musique de Geir JENSSEN était en pleine évolution, se dirigeant à grands pas vers un ambient plus affirmé, délaissant par la même la house. En cela, Man with a Movie Camera résume bien cette période, où l'on retrouve à la fois un Substrata en gestation ("The Silent Orchestra", "Ballerina"), des pistes qui auraient pu figurer sur Patashnik ("The Eye of the Cyclone", "Endurium") ou sur Insomnia ("Freeze-frames"), divers passages plus expérimentaux ("Manicure", "The Club") mais aussi des sons glanés sur Polar Sequences, des extraits de Twin Peaks ainsi qu'une "City Wakes Up" à inscrire plutôt dans la lignée technoïde crépusculaire d'un PLASTIKMAN. Dur de faire plus décousu. Le disque manque ainsi cruellement de cohérence et, au contraire des autres œuvres citées plus haut, ne parvient pas à faire de cette diversité des styles une richesse. À la décharge de BIOSPHERE, il faut reconnaître qu'il s'agit avant tout d'une bande-originale qui fonctionne plutôt bien sur les images de Dziga Vertov. Peut-être eût-il fallut en rester au film. Sans doute, car la musique seule est loin de se montrer aussi immersive. Quelques rares endroits éveillent toutefois nos sens, "The Silent Orchestra" et "Ballerina" en particulier.

En replaçant Man with a Movie Camera dans le contexte de Substrata², survient un autre problème. Écouter celui-ci en étant déjà passé par Substrata donne la désagréable impression de lire un brouillon et, qui plus est, d'essayer d'y chercher les quelques bribes du chef-d'œuvre. En somme, on sort complètement du disque. Le fait d'y retrouver aussi des extraits sonores similaires enfonce encore un peu le clou.

Difficile donc de juger cette sortie. D'un côté, elle contient l'album le plus important dans la discographie de BIOSPHERE, de l'autre des bonus assez négligeables. Faut-il porter son choix sur la première édition ? Plus le choix désormais, car la version définitive de Substrata, sortie chez Biophon Records en 2017, garde les deux disques, gonflant encore le second d'un titre tout aussi accessoire, "Laika".

(1) Musicien et producteur norvégien, surtout connu pour ses travaux sous le nom de MENTAL OVERDRIVE.

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- Geir Jenssen (tout)


1. Prologue
2. The Silent Orchestra
3. City Wakes Up
4. Freeze-frames
5. Manicure
6. The Club
7. Ballerina
8. The Eye Of The Cyclone
9. Endurium



             



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