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Pat MARTINO - All Sides Now (1997)
Par DERWIJES le 10 Septembre 2020          Consultée 682 fois

Croyez-le ou non, mais il s’agit du premier album de Pat MARTINO enregistré pour Blue Note. Sans même voir le logo, on peut le deviner d’instinct à sa pochette classieuse, marque de fabrique du label.

Pour cette première fois, le guitariste ambitieux a souhaité proposer un album constitué uniquement de duos avec d’autres guitaristes. On ne peut qu’imaginer la galère que ce fut pour harmoniser les créneaux de tout le monde (ça me donne même du boulot en plus pour indiquer qui est qui et où !), et forcément l’enregistrement ne s’est pas fait en une seule fois mais s’est prolongé de Juin 1996 à Janvier 1997. Cette idée est rendue encore plus alléchante par la liste des invités : Joe SATRIANI sur "Ellipsis" et "Never and After", Les PAUL (ancien colocataire de MARTINO) sur "I’m Confessin’ (That I Love You)", le spécialiste du jeu de guitares à deux Charlie HUNTER sur la reprise du "Too High" de Stevie WONDER, le folkeux/new-ageux Tuck ANDRESS sur "Two of a Kind", le leader du groupe du talk-show de Jay Leno Kevin EUBANKS sur "Progression", Mike STERN (de BLOOD, SWEAT & TEARS et intermittent chez Miles DAVIS) sur "Ayako" et "Outrider", et enfin Michael HEDGES, étoile montante mort tragiquement dans un accident de voiture en Décembre 1997, fait ici l’une de ses dernière apparitions sur "Two Days Old" où il tient la guitare, et sur "Ellipsis" où il s’occupe des percussions. Ouf, la liste est terminée, on peut reprendre son souffle !

Sur le papier, ce genre de concept est alléchant, mais la pratique donne souvent un résultat moins sympathique. Même Pat MARTINO ne peut pas éviter l’écueil de tout album de guests : le manque d’identité. Chacun vient apporter sa petite tambouille de sorte que le disque part dans tous les sens. L’autre problème est un peu plus embêtant. MARTINO est un hôte poli, il laisse la parole à ses invités et les ne convie pas juste pour qu’ils jouent un petit solo après le troisième couplet et puis basta. Le problème vient qu’il joue juste mieux qu’eux. Oh, n’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas dit. Les guitaristes présents ici sont des ténors de l’instrument, vous ne trouverez pas une seule fausse note dans ces morceaux, mais les passages où intervient MARTINO sont juste plus intéressants. Il y a plus de feeling, de je-ne-sais-quoi, de cœur, d’âme, de ce que vous voulez, mais en attendant lui démarre direct en cinquième et laisse les autres loin derrière.
Le disque ne manque pas de compositions intéressantes : la reprise de "Both Sides, Now" est la première qui vient à l’esprit. Cela fait longtemps que ce morceau fait partie du répertoire de MARTINO, mais c’est la première fois qu’il l’interprète avec une chanteuse, et à défaut d’avoir l’originale, Cassandra WILSON fait une Joni MITCHELL très convaincante. Les deux morceaux avec Joe SATRIANI sont aussi réussis. Ses quelques œuvres solos que je connais ne m’ont jamais séduit mais ses performances en jazz dégagent une sensibilité que je ne lui connaissais pas et qui m’a séduit (mais j’admets ne pas connaître grand-chose de lui non plus). "Too High" de Stevie WONDER est aussi recommandable. Les incursions de MARTINO dans la soul le sont toujours, certes, mais celle-ci en particulier vaut son pesant de cacahuètes.
En dehors de celles-ci, les morceaux restants sont en-deçà de nos attentes. C’est satisfaisant mais tout juste le minimum de ce que l’on peut attendre d’artistes de leurs trempes. Il faut dire aussi que le troisième problème de albums à guests est qu’ils sont souvent enregistrés dans une entente cordiale. Je t’invite, merci bien, voilà la partie de guitare que je te propose, au revoir et à bientôt. Il n’y a pas cette gniaque, cette envie de se confronter qui fait des étincelles ou cette symbiose parfaite que l’on peut trouver dans un groupe. Des compromis ont dû être faits pour que tout le monde parte satisfait et ça rend le résultat plat.

Malgré tout, ce serait dommage de faire l’impasse sur cet album. Allez-y, c’est une petite curiosité dans sa discographie qui devrait être écoutée au moins pour satisfaire votre curiosité.

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   DERWIJES

 
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- Pat Martino (guitare)
- Charlie Hunter (guitare, piste 1)
- Tuck Andress (guitare, piste 2)
- Kevin Eubanks (guitare, piste 3)
- Les Paul (guitare, piste 4)
- Joe Satriani (guitare, pistes 5 et 10)
- Mike Stern (guitare, pistes 7 et 9)
- Michael Hedges (guitare, piste 8, )
- Scott Colley (contrebasse, pistes 7 et 9)
- Paul Nowinski (basse, piste 4)
- Scott Amendola (batterie, piste 1)
- Ben Perowsky (batterie, pistes 7 et 9)
- Jeff Hirshfield (batterie, piste 10)
- Cassandra Wilson (chant, piste 6)


1. Too High
2. Two Of A Kind
3. Progression
4. I'm Confessin' (that I Love You)
5. Ellipsis
6. Both Sides, Now
7. Ayako
8. Two Days Old
9. Outrider
10. Never And After



             



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