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GUITAR-JAZZ  |  STUDIO

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Pat MARTINO - Formidable (2017)
Par DERWIJES le 21 Septembre 2020          Consultée 969 fois

Nous avons eu droit à deux disques live issus des archives et à une belle pléthore de collaborations avec d’autres musiciens, mais cela ne suffit pas à cacher le fait que onze ans se sont déjà écoulés depuis le dernier album studio de Pat MARTINO (souvenez-vous, c’était l’excellent album de reprises de Wes MONTGOMERY).
Y aurait-il un message caché derrière cette pochette saisissante ? Le lion Martino va-t-il se lever et rugir ? Non, voyez sa pose. Il le sait, le roi des animaux, il n’a pas besoin d’élever la voix pour rappeler son statut royal. Il en va de même de notre guitariste qui n’a plus rien à prouver à personne depuis longtemps. A quoi bon se lancer dans des réformes hasardeuses quand on peut gouverner avec la sagesse acquise par l’expérience ?

Un roi se doit d’être bien accompagné : Pat Bianchi à l’orgue, Carmen Intorre Jr à la batterie, Adams Niewood au saxophone et Alex Norris à la trompette. Ensemble, ils portent un certain regard vers le passé en jouant un jazz qui aurait été à sa place à la grande époque du bop – et même marqué indélébilement par l’influence du sieur COLTRANE.
Bien qu’il soit un Dieu de la guitare, Pat MARTINO n’a pas encore quitté son enveloppe charnelle pour le Panthéon de la six-cordes et, comme tout mortel, il regarde en arrière vers sa jeunesse, à l’époque où il jouait du soul-jazz avec Willis Jackson dans les clubs de la East Coast. Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve "El Hombre" tiré de son premier album éponyme en tant que leader.
Le titre de l’opus est on ne peut mieux choisi. Formidable, en effet : formidables compositions, formidables musiciens qui leur donnent vie ! Reprendre "Your Own Sweet Way" de Dave BRUBECK et "In A Sentimental Mood" de Duke ELLINGTON en les faisant sonner comme si c’était la première fois qu’on les entendait, voilà ce qui peut être qualifié de miracle musical. Comme il n’a peur de rien, et surtout pas des Dalton, il reprend Charles MINGUS sur "Duke Ellington’s Sound of Love", écrit en hommage au Duke à la sauce Mingus, présenté ici à la mode MARTINO.
En dehors de ces reprises, il poursuit son introspection musicale en reprenant "On the Stairs", initialement sur son album de 1975 Consciousness, "Hipippy Blues" de Stone Blue, et "Nightwings", sur le disque du même nom de 1996.
Ajoutez à cela "El Hombre", et vous avez en trois pistes un résumé succinct de sa carrière : des débuts imprégnés de ses racines soul-jazz, ses percées dans d’autres styles, à son retour au bob originel en guise de quadrature du cercle.

Un concurrent sérieux pour figurer en modèle de la définition de « excellence » dans la prochaine édition du dictionnaire. Pourtant il laisse un goût doux-amer. A sa sortie, il y avait encore l’espoir de le voir nous donner un successeur, mais la vie continue de ne pas être tendre avec Pat MARTINO : son dernier concert remonte à Novembre 2018. Victime de problèmes de santés, il est revenu d’une tournée en Italie avec dans ses poumons un virus qui s’est attaqué à ses poumons. Affaibli, attaché à un respirateur artificiel, il aurait besoin d’une opération sensible qu’il n’est pas encore en état de subir. Pire, sa main gauche a été impactée et il se voit pour l’instant dans l’incapacité de tenir une guitare. Il peut heureusement compter sur l’aide de ses proches et de ses fans qui ont participé à une donation pour l’aider à payer ses frais médicaux car il fait parti des innombrables victimes du système de santé américain qui oblige les gens à dépendre de la bonté des autres plutôt que de son gouvernement pour pouvoir être soigné et vivre convenablement –un débat pour un autre jour et un autre site que le nôtre-, mais comment ne pas être dégoûté face à cette situation ?

Hasard du calendrier oblige, j’écris cette chronique le jour où le journal Metro Philadelphia publie un article sur Pat MARTINO, que je vous conseille chaudement (en anglais) : https://philly.metro.us/friends-fans-raising-money-for-ailing-philly-jazz-legend/

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   DERWIJES

 
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- Pat Martino (guitare)
- Pat Bianchi (orgue)
- Carmen Intorre Jr. (batterie)
- Adams Niewood (saxophone)
- Alex Norris (trompette)


1. El Nino
2. Hipsippy Blues
3. Homage
4. Duke Ellington's Sound Of Love
5. El Hombre
6. In Your Own Sweet Way
7. Nightwings
8. In A Sentimental Mood
9. On The Stairs



             



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