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Pat MARTINO - Stone Blue (1998)
Par DERWIJES le 11 Septembre 2020          Consultée 631 fois

Dans les temps reculés de 1977, le valeureux barde Pat MARTINO s’aventura dans les eaux troubles du jazz fusion pour en tirer la substantifique moelle. Il y parvint et revint avec sous le bras un album fort sympathique intitulé Joyous Lake. Mais alas ! Le preux chevalier à la guitare (de barde à chevalier en un aller-retour, l’ascenseur social du jazz monte très vite) fut terrassé par une vicieuse avant de pouvoir bénéficier plus avant des fruits de son labeur en en faisant une suite.

Avance rapide jusque dans les temps moins reculés (mais qui semblent paradoxalement avoir plus mal vieillis) de 1998. Le chevalier MARTINO a conquis le mal qui avait cherché à le vaincre et il a repris sa croisade éternelle pour la bonne musique. Il est revenu, il a revu et il a revaincu, mais il a toujours envie de faire quelque chose avec Joyous Lake, de fermer la parenthèse ouverte vingt ans plus tôt, en quelque sorte. Pour marquer le coup l’album sortira sous le double nom de Pat Martino & the Joyous Lake, un clin d’œil assumé avec le retour des musiciens de l’époque : Delmar BROWN aux claviers et Kenwood DENNARD aux percussions et à la batterie. Il ne manque que le bassiste Mark LEONARD, remplacé par James GENUS, un petit génie qui travaillé avec tout le monde ou presque, des DAFT PUNKK (sur Random Access Memories) à Horace SILVER en passant par Ravi COLTRANE (le fils de) et Herbie HANCOCK. Il joue actuellement dans le groupe du Saturday Night Live, pour les amateurs. Ils sont rejoints par un nouvel arrivant, le saxophoniste Eric ALEXANDER, qui a pu étudier sous la tutelle de Joe LOVANO.

Pat MARTINO est un musicien qui ne tient pas en place et qui ne tient surtout pas à refaire deux fois le même album. Hors de question de refaire Joyous Lake à l’identique, ce cru 1998 devra sonner plus contemporain, et plus contemporain il sonne. En dehors des musiciens le plus gros point commun entre ces deux albums est leur côté très daté, très ancré dans leurs époques : impossible en écoutant Stone Blue de ne pas deviner qu’il a été enregistré durant les années 90 tant la production colle au standard de cette décennie. Pour être contemporain c’est contemporain, la musique évoque bien des images de La Grosse Pomme, ses rues pleines de monde, ses grillages au sol qui dégage de la fumée, ses allées jonchées de déchets… MARTINO nous a fait toujours fait voyager, et pour le coup on en prend plein les tympans niveau voyage. Et cela vaut aussi pour la pochette, elle aussi datée mais assez réussie quand on prend le temps de l’apprécier.

Musicalement nous sommes plus proches de l’esprit de ces albums précédents, en particulier Nightwings, que de ses productions des années 70. "Uptown Down", "Mac Tough" et "Stone Blue" sont trois morceaux upbeats qui donnent la patate et comportent en prime des solos pas piqués des hannetons, avant que ne commence la vraie tuerie de l’album, les 13 minutes de sa reprise de "Joyous Lake" qui fait le lien entre le passé et le présent de la plus belle des manières. Il est ahurissant de fluidité, mais malheureusement avant d’y arriver il faut passer par le ventre mou de l’album. "Boundaries", "Never Say Goodbye" et "13 to Go", trois morceaux plus poussifs que la digestion d’une raclette, mais ça vaut le coup de s’y ennuyer pour ce qui nous attend après.

Résultat des courses, cela en valait-il la peine ? Malgré quelques défauts on ne peut qu’une nouvelle fois applaudir MARTINO. Sa performance est sublime tout du long. Son accident lui aura au moins apporté cette nouvelle conscience de la fragilité humaine et cette envie de jouer chaque morceau comme si c’était le dernier.

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   DERWIJES

 
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- Pat Martino (guitare)
- Eric Alexander (saxophone)
- Delmar Brown (claviers)
- James Genus (basse)
- Kenwood Dennard (batterie, percussions)


1. Uptown Down
2. Stone Blue
3. With All The People
4. 13 To Go
5. Boundaries
6. Never Say Goodbye
7. Mac Tough
8. Joyous Lake
9. Two Weighs Out



             



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