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Pat MARTINO - We'll Be Together Again (1976)
Par DERWIJES le 1er Septembre 2020          Consultée 955 fois

Au cours de sa discographie déjà bien remplie, Pat MARTINO nous a habitués à changer de style aussi souvent qu’un politicien change de camps –quoique, même lui n’est pas aussi changeant-. Pour ce nouvel album de ce que l’on pourrait qualifier de sa « série marathon » de la deuxième moitié des années 70, il revêt les atours d’un séducteur, où plutôt d’un romantique, puisque ce sera le mot-clé de cette chronique. Romance et Musique étant deux mots qui vont très bien ensemble, ils s’expriment sous de multiples formes. Le guitariste à lui choisi de les faire rimer avec minimalisme. Est-il devenu radin des notes, souhaite-il épargner les cordes de son instrument ?

Bien sûr que non, c’est un nouvel hommage à son maître à penser Wes MONTGOMERY qui s’en était fait une spécialité. Son secret était dans son phrasé : il jouait lentement, égrenant ses notes en y laissant le soin d’y glisser des silences éloquents. Nous savons depuis longtemps que Martino en fait une imitation plus vraie que nature, mais pour le coup il a un peu trop forcé la dose et est tombé dans le côté obscur du minimalisme, celui de l’ennui poli. C’est frappant sur le medley d’ouverture "Open Road : Olee/Variations and Song/Open Road", long de 16 minutes et qui en semble 16 de plus à l’écoute. Ici l’économie des notes ne lui est pas bénéfique, faisant traîner inutilement en longueur ses solos.

Pas la meilleure ouverture de disque de notre histoire du Jazz donc, mais la suite rattrape le coup en raccourcissant la durée des morceaux, solution simple mais efficace pour mieux le digérer. Le titre éponyme par exemple, s’inscrit dans la continuité de The Visit (c’est un compliment). Il est faussement simple, avec tout ce qu’il faut de sobriété pour être émotionnel. Côté musiciens il a aussi fait sobre en ne s’entourant que de son fidèle ami Gil GOLDSTEIN au piano électrique. Ce grand habitué des studios ayant travaillé avec Gil EVANS, Wayne SHORTER ou encore Bill COBHAM a une excellente alchimie avec le guitariste mais sa présence sur le disque est si discrète qu’elle en devient anecdotique.

Bon, nous pouvons quand même pardonner ce semi-raté à Martino puisqu'il nous offre quand même de beaux moments de guitare sur les reprises du « Lament » de J.J. JOHNSON et celle du "Dreamsville" d’Henry MANCINI. Tâchons quand même d’en profiter avant qu’il ne s’oriente vers un style bien différent : prochain épisode, le jazz fusion à la Martino !

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   DERWIJES

 
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- Pat Martino (guitare)
- Gil Goldstein (piano électrique)


1. Open Road: Olee/variations And Song/open Road
2. Lament
3. We'll Be Together Again
4. You Don't Know What Love Is
5. Dreamsville
6. Send In The Clowns
7. Willow Weep For Me



             



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