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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Nicolas PEYRAC - Elle Sortait D'un Drôle De Cafe (1982)
Par MARCO STIVELL le 13 Décembre 2021          Consultée 1168 fois

1980-1982 : période de transition pour Nicolas PEYRAC. La fin de contrat avec Pathé-Marconi survient en 1981 avec deux singles face A demeurés inédits en 33-tours et qui valent le détour : "Tu vois j'vais bien" et "Je l'aime". Ensuite, le chanteur signe avec Columbia/CBS, chez qui il produit quatre albums sur ses cinq de la décennie 80.

Le premier d'entre eux s'intitule bizarrement Elle Sortait d'un Drôle de Café ; on retrouve, c'est bien le cas de le dire, l'attrait du chanteur pour les nominations autres que celles censées faire le plus mouche, eu égard aux canons habituels ! Nicolas PEYRAC, comme souvent, enregistre d'abord lui-même ses pistes de guitares et claviers dans son studio personnel et favori 'Amanda', le même prénom que sa fille aînée, future cavalière de talent. Toutefois, la direction de CBS lui fait confiance et lui donne la possibilité d'enregistrer à Hollywood, Californie, avec des musiciens du cru. Une sacrée aubaine, not so far away from L.A.!

Ce septième disque chanté donne naissance à deux singles : "Elle disait" et "Quelle drôle de vie ma vie". Les premières de chaque face du 33-tours, pas trop de risque en apparence. Toutefois si, quand même, on peut s'étonner du choix de la seconde, dont les paroles sont mieux imprégnées de l'idée de voyage chère à l'artiste que d'autres, mais dont le son soft de ce début 80's est mieux mêlé de latin-jazz que dans d'autres slows plus classiques. C'est sucré, mais beau et chaleureux.

"Elle disait", quant à elle, traitant d'une passion ramenée aux doutes, propose une belle ambiance blues-pop lente, avec claves et claviers adaptés (notamment le piano électrique Fender Rhodes pour ces derniers). Sur ces deux chansons, et l'apport principal du disque, suivant l'évolution du précédent (Fait Beau Chez Toi, 1980), ce sont les lignes mélodiques de saxophone par le session man réputé Ernie Watts, naturellement intelligentes et toujours proches du chant, libres mais sans jamais l'étouffer. Ce disque de 1982 permet à Nicolas PEYRAC de baigner dans un son californien majestueux d'époque, avec ce qu'il peut offrir de meilleur.

Puisque l'on parle de son, si la clarté de 1980 se retrouve ici d'une autre façon, il y a aussi l'envie de revenir à un esprit plus folk. Chose que l'on pouvait déjà apprécier sur les deux derniers singles, mais avec une présence de l'orchestre de moins en moins forte et, au contraire, le retour de la guitare en picking amené plus généreusement au fil des chansons. C'est ainsi que beaucoup de titres ici nous laissent le bonheur, même si bref parfois, d'un Nicolas PEYRAC seul chez lui avec ses arpèges : la chanson-titre, "Dans les yeux de Stéphanie", "J'ai rêvé", "Les bouteilles à la mer"... Une qualité principale, même sur des chansons pas toujours fantastiques mais qui s'écoutent plus qu'agréablement.

Blues groovy, "J'ai mal au coeur" est un titre 'conscient' au vitriol, avec leitmotiv de guitare et le sax Watts pour principal soutien en dehors des cuivres, le tout fort bien ficelé, quand d'autres titres préfèrent parler de filles. C'est le cas de "Malibu" notamment, qui décrit une certaine liberté personnifiée avec des cheveux blonds courts. On retrouve les cuivres, le tempo exotique marqué de percussions ; soit une identité soft en vogue mais très réussie, à laquelle PEYRAC s'adapte parfaitement, voix comme textes. Mais la liberté et la beauté féminine ne cachent-elles pas autre chose de plus contrasté, doutes, nostalgie ? C'est la question que posent "Dans les yeux de Stéphanie" et "Elle sortait d'un drôle de café", titres fins et cinématographiques (à Hollywood, cela va de soi !).

C'est un disque splendide aux vertus légères mais empli de profondeur et d'élégance, dont seules les ballades/slows langoureuses "Je t'aimais bien" et "Les bouteilles à la mer" s'écartent un peu en termes de qualité, juste un peu ! À l'inverse, le bijou caché se révèle être le dernier titre, "Nos chamailles", plutôt fin seventies dans son ambiance folk brumeuse, titre intime pour Nicolas PEYRAC qui évoque une personne disparue puis retrouvée, avant qu'elle ne s'envole de nouveau. Tout y est parfaitement à sa place : mots, voix, Fender Rhodes, cordes et fin en mode majeur.

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   MARCO STIVELL

 
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- Nicolas Peyrac (chant, guitares, claviers, synthétiseurs)
- Philippe Pelet (guitares, basse, percussions, arrangements)
- Michel Jullien (batterie, percussions)
- Colin Cameron, Jean Collu (basse)
- John Raines (batterie)
- Denis Brown (guitare électrique)
- Lincoln Mayorga (piano fender rhodes)
- Sidney Haddad (percussions)
- Ernie Watts (saxophones, flûte)
- David Allan Duke (cor)
- Warren Leuning, Jerry Hey (trompette)
- Lew Mccreary, Herbert Harper (trombone)
- Steve Dorff (arrangements des cordes et cuivres)
- Larry W. Herbstritt (arrangements des cordes)
- Steve Mccreary (direction des cordes)
- Gayle Levant (harpe)
- Maxine Willard, Julia Tillman (choeurs)
- Clydène Jackson (choeurs)


1. Elle Disait
2. Dans Les Yeux De Stéphanie
3. J'ai Rêvé
4. Elle Sortait D'un Drôle De Café
5. J'ai Mal Au Coeur
6. Quelle Drôle De Vie Ma Vie
7. Je T'aimais Bien
8. Les Bouteilles à La Mer
9. Malibu
10. Nos Chamailles



             



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